Metric
Fantasies |
Label :
PIAS |
||||
Quatre ans, c'est ce qu'il aura fallu attendre pour se mettre une production entièrement nouvelle de Metric sous la dent. Pourtant, les quatre membres ne seront pas restés inactifs. Cela a d'abord été l'occasion pour eux de sortir Grow Up And Blow Away, resté dans leur cartons depuis 2001 suite à des querelles de maisons de disque. Ils ont également poursuivi leur interminable tournée consécutive à Live It Out, tournée parachevée par la sortie d'un DVD live.
Ils n'auront d'autre part pas été avares de side projects. Tandis que le bassiste et le batteur travaillaient dans leur projet Bang Lime, James Shaw et Emily Haines remettaient le couvert pour Broken Social Scene. Mais on retiendra surtout de ces quatre ans le projet solo d'Emily Haines, presque unanimement salué par la critique, un album et un EP très différents de ce que fait Metric, fortement ancrés dans le contexte de deuil qui l'a touchée (deuil de son père).
Après deux albums aux titres qui exprimaient on ne peut mieux la ligne directrice, ils ont ici choisi Fantasies. L'énergie post-punk de Old World Underground et la fougue de Live It Out auraient donc fait place à une forme de rêverie? C'est en partie le cas, particulièrement dans les quelques pistes lentes et calmes comme "Twilight Galaxy", mais l'identité que s'est construite Metric au cours de ses précédents albums reste bien présente. Des riffs simples mais efficaces, une section rythmique classique mais énergique, un synthé qui est beaucoup plus qu'un fond sonore, et la voix, soft tout en étant sexy, d'Emily Haines venant chanter des mélodies efficaces sachant se faire alambiquées...
Mais ce qui a fait le succès de leurs précédents albums, ce sont la présence des tubes que furent en leur temps "Dead Disco" ou "Monster Hospital". Si à mon avis les sommets de "Fantasies" sont un peu moins hauts que sur Old World Underground ou même Live It Out, des chansons comme "Gimme Sympathy" ou "Help I'm Alive" sont malgré tout vraiment addictives.
Au final, Metric aura su se renouveler tout en gardant son style, en nous proposant un album cohérent, avec une véritable identité sonore, et qui à l'instar de ses prédécesseurs (et contrairement à ce que je pensais) prend une tout autre dimension en live.
Ils n'auront d'autre part pas été avares de side projects. Tandis que le bassiste et le batteur travaillaient dans leur projet Bang Lime, James Shaw et Emily Haines remettaient le couvert pour Broken Social Scene. Mais on retiendra surtout de ces quatre ans le projet solo d'Emily Haines, presque unanimement salué par la critique, un album et un EP très différents de ce que fait Metric, fortement ancrés dans le contexte de deuil qui l'a touchée (deuil de son père).
Après deux albums aux titres qui exprimaient on ne peut mieux la ligne directrice, ils ont ici choisi Fantasies. L'énergie post-punk de Old World Underground et la fougue de Live It Out auraient donc fait place à une forme de rêverie? C'est en partie le cas, particulièrement dans les quelques pistes lentes et calmes comme "Twilight Galaxy", mais l'identité que s'est construite Metric au cours de ses précédents albums reste bien présente. Des riffs simples mais efficaces, une section rythmique classique mais énergique, un synthé qui est beaucoup plus qu'un fond sonore, et la voix, soft tout en étant sexy, d'Emily Haines venant chanter des mélodies efficaces sachant se faire alambiquées...
Mais ce qui a fait le succès de leurs précédents albums, ce sont la présence des tubes que furent en leur temps "Dead Disco" ou "Monster Hospital". Si à mon avis les sommets de "Fantasies" sont un peu moins hauts que sur Old World Underground ou même Live It Out, des chansons comme "Gimme Sympathy" ou "Help I'm Alive" sont malgré tout vraiment addictives.
Au final, Metric aura su se renouveler tout en gardant son style, en nous proposant un album cohérent, avec une véritable identité sonore, et qui à l'instar de ses prédécesseurs (et contrairement à ce que je pensais) prend une tout autre dimension en live.
Très bon 16/20 | par Airicsson |
Posté le 16 septembre 2012 à 19 h 17 |
Metric est un groupe assez hors du commun : d'un côté, leur son, que les mauvaises langues peuvent qualifier de lisse, est ultra-produit, clean, sans bavures, et par conséquent, il est tout à fait possible pour eux de réussir commercialement, de l'autre côté, ils représentent un extrême dans le rock indépendant, puisqu'ils produisent leurs disques eux-mêmes sur leur propre label, Metric Music International, ce qui leur laisser un champ assez imposant de possibilités d'expérimentations diverses et variées.
Ces deux points contradictoires sont particulièrement percevables sur Fantasies, leur troisième, et accessoirement meilleur, album.
On y trouve 10 chansons imparables, superbement produites, mais non exemptes de trouvailles sonores et structurelles envoûtantes.
"Help I'm Alive" débute le disque : la voix d'Emily Haines (l'un des atouts du groupe, puisque l'émotion passe surtout par le talent de la chanteuse) est présentée en écho dans une première partie de morceau enchanteresse. Construite sur un refrain entêtant trouvé six fois sur à peine cinq minutes de morceau, "Help I'm Alive" surprend surtout par une structure épatante A B C B D B C B D B A B.
"Sick Muse" est particulièrement entraînante, en plus d'être basée sur de très bonnes lignes de guitare. La simple "Satellite Mind" rappelle l'album Live It Out. "Twilight Galaxy" est elle, innovante, construite sur un beat électronique, réussissant à faire monter l'intensité, sans aucun crescendo, juste par la progression vocale, ainsi que sonique par quelques notes de guitare. "Gold Guns Girls" mélange pré-chorus, verse, bridge et chorus, dans un admirable tube pop, non exempt de mélancolie.
On retrouve cette tristesse matinée de nostalgie, dans le sublime "Gimme Sympathy", émouvante chanson sur le fait d'être en vie tout simplement. "Collect Call" continue dans ce filon et atteint son objectif, bien aidé par des changements de rythme et d'intensité bien sentis. "Front Row" est quand à elle un titre plus rock laissant un peu de marbre, par manque de cohérence avec le reste.
"Blindness" est grande. Ouverte comme une ballade où les paroles simples mais puissantes sont débités avec émotion par une Emily Haines en forme, le morceau change complètement, mais en restant plutôt pessimiste, car cette histoire d'apocalypse et de rédemption n'aurait pu réussir sans celui-ci, avant de revenir à sa forme initiale. Le mélange électronique / instruments de chair marche admirablement bien sur cette chanson, tout comme dans le final "Stadium Love", tout ce que "Front Row" n'est pas, un titre énergique, terminant l'album dans une complète cohérence du thème de l'album, la rêverie et le voyage (autant mental que réel).
Bravo au groupe d'avoir enregistrer une telle réussite, jamais ennuyante, très bien écrite, et d'un niveau toujours constant.
Ces deux points contradictoires sont particulièrement percevables sur Fantasies, leur troisième, et accessoirement meilleur, album.
On y trouve 10 chansons imparables, superbement produites, mais non exemptes de trouvailles sonores et structurelles envoûtantes.
"Help I'm Alive" débute le disque : la voix d'Emily Haines (l'un des atouts du groupe, puisque l'émotion passe surtout par le talent de la chanteuse) est présentée en écho dans une première partie de morceau enchanteresse. Construite sur un refrain entêtant trouvé six fois sur à peine cinq minutes de morceau, "Help I'm Alive" surprend surtout par une structure épatante A B C B D B C B D B A B.
"Sick Muse" est particulièrement entraînante, en plus d'être basée sur de très bonnes lignes de guitare. La simple "Satellite Mind" rappelle l'album Live It Out. "Twilight Galaxy" est elle, innovante, construite sur un beat électronique, réussissant à faire monter l'intensité, sans aucun crescendo, juste par la progression vocale, ainsi que sonique par quelques notes de guitare. "Gold Guns Girls" mélange pré-chorus, verse, bridge et chorus, dans un admirable tube pop, non exempt de mélancolie.
On retrouve cette tristesse matinée de nostalgie, dans le sublime "Gimme Sympathy", émouvante chanson sur le fait d'être en vie tout simplement. "Collect Call" continue dans ce filon et atteint son objectif, bien aidé par des changements de rythme et d'intensité bien sentis. "Front Row" est quand à elle un titre plus rock laissant un peu de marbre, par manque de cohérence avec le reste.
"Blindness" est grande. Ouverte comme une ballade où les paroles simples mais puissantes sont débités avec émotion par une Emily Haines en forme, le morceau change complètement, mais en restant plutôt pessimiste, car cette histoire d'apocalypse et de rédemption n'aurait pu réussir sans celui-ci, avant de revenir à sa forme initiale. Le mélange électronique / instruments de chair marche admirablement bien sur cette chanson, tout comme dans le final "Stadium Love", tout ce que "Front Row" n'est pas, un titre énergique, terminant l'album dans une complète cohérence du thème de l'album, la rêverie et le voyage (autant mental que réel).
Bravo au groupe d'avoir enregistrer une telle réussite, jamais ennuyante, très bien écrite, et d'un niveau toujours constant.
Parfait 17/20
En ligne
219 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages