Sophia
There Are No Goodbyes |
Label :
Flower Shop |
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Eh bien revoilà Robin! Toujours aussi magistralement que lors de ses précédents albums, il nous gratifie d'une dizaine de chansons géniales, poignantes et mélancoliques. Dans la lignée de Technology Won't Save Us et People Are Like Seasons, ce disque n'arrive cependant pas, à mon sens à la hauteur de ceux-ci, puisqu'on ne peux que regretter l'absence de hits électriques à la "If A Change Is Gonna Come", ou autres "Lost". Quant aux deux premiers albums, ils sont bien loin. Cependant, à l'inverse d'un mark kozelek, qui emprunte des chemins de plus en plus discutables, l'oeuvre de Robin Propper Sheppard reste cohérente et inscrite dans une évolution dont la qualité est toujours omniprésente. Last but... A l'instar cette fois de Mark Kozelek, il y a une chose qu'on finirait presque à plus aimer que la discographie, c'est l'homme. Manifestement pétri d'angoisse et de cette sensibilité qui le rend excessivement sympathique, Robin ravit les coeurs comme son pendant de Sherwood les bourses trop pleines...
Très bon 16/20 | par Subramaniam way |
Posté le 01 juin 2009 à 13 h 22 |
C'est vrai, Robin Proper-Sheppard est un homme d'une extrême sensibilité, complexe et profondément généreux. La preuve avec ce nouvel album, comme il l'a dit lui-même "probablement le plus sombre que j'ai jamais fait".
Même si à mon sens, rien ne pourra surpasser en noirceur Fixed Water, cet album est terriblement émouvant de par l'honnêteté et la simplicité qui s'en dégage. La tristesse aussi. Il parle d'amour, cet Amour dont on a tant besoin et que l'on détruit soi-même sans pouvoir en expliquer le pourquoi. Les 9 premières chansons sont comme un tunnel sombre parsemé de petites touches de lumière où Robin explique et tente de comprendre son propre comportement si autodestructeur. Il y a des regrets, du pardon, de la clairvoyance et beaucoup d'émotions.
Sa voix bien sûr, les cordes dirigées par Calina De La Mare qui ajoutent un degré dans l'intensité, le duo avec Astrid Williamson sur "Something", plein de douceur, le sublime "Leaving" et ses paroles terribles "Comment peux-tu aimer quelqu'un qui voit la haine en tout ?", tout cela amène à un final d'une beauté imparable : la dernière chanson, "Portugal". Un sommet d'intensité avec sa longue intro prenante et ses paroles remplies d'espoir : "Aujourd'hui j'ai décidé que je serai une personne meilleure." Dites par Robin, et après avoir écouté les 9 plages précédentes, ces paroles toutes simples en apparence prennent une dimension qui fait venir les larmes, déjà prêtes à couler quelques fois...
Voilà ce qu'est pour moi There Are No Goodbyes : Un chemin sombre et tortueux, fait de tristesse et de mélancolie mais qui s'envole plus haut encore grâce à ce bijou qu'est "Portugal", une des plus belles chansons qu'il m'ait été donné d'entendre ces dernières années, lumineuse et sombre à la fois, dont les notes restent encore en tête longtemps après.
Pour paraphraser cette citation bien connue : Lorsque l'on vient d'entendre un album de Sophia, le silence qui lui succède est encore de Sophia.
Même si à mon sens, rien ne pourra surpasser en noirceur Fixed Water, cet album est terriblement émouvant de par l'honnêteté et la simplicité qui s'en dégage. La tristesse aussi. Il parle d'amour, cet Amour dont on a tant besoin et que l'on détruit soi-même sans pouvoir en expliquer le pourquoi. Les 9 premières chansons sont comme un tunnel sombre parsemé de petites touches de lumière où Robin explique et tente de comprendre son propre comportement si autodestructeur. Il y a des regrets, du pardon, de la clairvoyance et beaucoup d'émotions.
Sa voix bien sûr, les cordes dirigées par Calina De La Mare qui ajoutent un degré dans l'intensité, le duo avec Astrid Williamson sur "Something", plein de douceur, le sublime "Leaving" et ses paroles terribles "Comment peux-tu aimer quelqu'un qui voit la haine en tout ?", tout cela amène à un final d'une beauté imparable : la dernière chanson, "Portugal". Un sommet d'intensité avec sa longue intro prenante et ses paroles remplies d'espoir : "Aujourd'hui j'ai décidé que je serai une personne meilleure." Dites par Robin, et après avoir écouté les 9 plages précédentes, ces paroles toutes simples en apparence prennent une dimension qui fait venir les larmes, déjà prêtes à couler quelques fois...
Voilà ce qu'est pour moi There Are No Goodbyes : Un chemin sombre et tortueux, fait de tristesse et de mélancolie mais qui s'envole plus haut encore grâce à ce bijou qu'est "Portugal", une des plus belles chansons qu'il m'ait été donné d'entendre ces dernières années, lumineuse et sombre à la fois, dont les notes restent encore en tête longtemps après.
Pour paraphraser cette citation bien connue : Lorsque l'on vient d'entendre un album de Sophia, le silence qui lui succède est encore de Sophia.
Parfait 17/20
Posté le 02 juin 2009 à 00 h 40 |
On aurait aimé que Technology Won't Save Us ne soit qu'une mauvaise parenthèse dans la carrière de Robin Proper-Sheppard. Car si People Are Like Seasons avait le mérite de réintroduire le bruit avec brio dans le monde du songwriter (rappelons qu'il était le leader du combo post métal God Machine), ce dernier essai en date, lui, ronronnait sévère. Malheureusement, There Are No Goodbyes est un nouveau flop...
On est d'abord désarmé devant cette volonté à peine cachée de séduire un public plus large: adios les quelques déflagrations qui émaillaient les dernières compositions de l'anglais, et bonjour les mélodies évidentes, directes, ultra pop. Et si l'on se réfère un peu vicieusement à ses précédentes déclarations concernant ce nouveau disque (soit disant son plus sombre), on pourrait arguer que c'est carrément du foutage de gueule. Et cela conforte dans cette idée que l'homme derrière Sophia joue sur deux tableaux à la fois: d'une part en essayant de rameuter une partie de son public de base (qui a du fondre après le petit Waterloo évoqué plus haut) par ce genre de petites phrases alléchantes, d'autre part en proposant au contraire un album quasiment easy listening, presque frais, en tout cas très facile d'accès.
On croirait avoir à faire un vieux loup de la politique, essayant en vain de sortir la tête de l'eau en prétendant qu'il a changé, alors qu'il creuse toujours le sillon qu'il a choisi depuis belle lurette. Pas joli joli...
Pour autant, si notre (ancien ?) ami veut désormais donner dans la pop gentiment mélancolique, il est dans son droit. La quête de la mélodie parfaite est finalement plutôt noble, et l'homme s'était déjà montré capable du meilleur dans ce domaine, notamment avec "Oh My Love" sur People Are Like Seasons. D'ailleurs, mine de rien, on ne boude pas notre plaisir à l'écoute de jolis titres tels que "There Are No Goodbyes", "A Last Dance (to Sad Eyes)" et surtout "Obvious", qui remplissent parfaitement leur contrat de pop-song parfaite. Tout coule de source, c'est aérien, immédiat, et point non négligeable, on les chante facilement sous la douche.
Mais là où l'on sera beaucoup beaucoup moins clément, c'est précisément sur les titres qui, autrefois, auraient fait merveille, c'est à dire sur les down et mid tempo. Il est en effet difficile de constater que "Something" et "Signs" sont tout simplement catastrophiques, proches de la miévrerie, car désespérément prévisibles, sans aucun enjeu sonore ou mélodique, ou qu'un "Storm Clouds" traîne la patte comme un chien de course blessé... Et que dire de "Dreaming" ou de "Heartache", tant il ne se passe strictement rien, que ce soit du point de vue émotionnel ou de la construction du morceau, quand leur intimisme ne réclame justement qu'une seule chose: que l'on s'émeuve ! En vain.
Pour autant, il serait malhonnête de ne pas relever le regain de forme qui anime la fin de There Are No Goodbyes, avec "Leaving" et "Portugal" en doublé plutôt convainquant. Le petit orchestre qui soutient ces arpèges tristes et simples, que l'on connait par coeur, mais qui nous touchent encore par leur beauté, donnent indiscutablement un beau cachet à cette fin d'album douloureuse. Douloureuse car réellement triste (ce qui n'est, je le répète, pas le cas du reste de l'album), et douloureuse parce qu'elle ne parvient pas à faire oublier les petites misères que l'on s'est coltinées avant.
Mais parce que quelques morceaux pop s'imposent comme de jolis classiques du genre, et parce que Proper-Sheppard balance ses deux pépites en clôture comme un baroud d'honneur, on lui laissera une dernière chance de se relever de ces deux gadins pas très propres. Allez, on y croit !
On est d'abord désarmé devant cette volonté à peine cachée de séduire un public plus large: adios les quelques déflagrations qui émaillaient les dernières compositions de l'anglais, et bonjour les mélodies évidentes, directes, ultra pop. Et si l'on se réfère un peu vicieusement à ses précédentes déclarations concernant ce nouveau disque (soit disant son plus sombre), on pourrait arguer que c'est carrément du foutage de gueule. Et cela conforte dans cette idée que l'homme derrière Sophia joue sur deux tableaux à la fois: d'une part en essayant de rameuter une partie de son public de base (qui a du fondre après le petit Waterloo évoqué plus haut) par ce genre de petites phrases alléchantes, d'autre part en proposant au contraire un album quasiment easy listening, presque frais, en tout cas très facile d'accès.
On croirait avoir à faire un vieux loup de la politique, essayant en vain de sortir la tête de l'eau en prétendant qu'il a changé, alors qu'il creuse toujours le sillon qu'il a choisi depuis belle lurette. Pas joli joli...
Pour autant, si notre (ancien ?) ami veut désormais donner dans la pop gentiment mélancolique, il est dans son droit. La quête de la mélodie parfaite est finalement plutôt noble, et l'homme s'était déjà montré capable du meilleur dans ce domaine, notamment avec "Oh My Love" sur People Are Like Seasons. D'ailleurs, mine de rien, on ne boude pas notre plaisir à l'écoute de jolis titres tels que "There Are No Goodbyes", "A Last Dance (to Sad Eyes)" et surtout "Obvious", qui remplissent parfaitement leur contrat de pop-song parfaite. Tout coule de source, c'est aérien, immédiat, et point non négligeable, on les chante facilement sous la douche.
Mais là où l'on sera beaucoup beaucoup moins clément, c'est précisément sur les titres qui, autrefois, auraient fait merveille, c'est à dire sur les down et mid tempo. Il est en effet difficile de constater que "Something" et "Signs" sont tout simplement catastrophiques, proches de la miévrerie, car désespérément prévisibles, sans aucun enjeu sonore ou mélodique, ou qu'un "Storm Clouds" traîne la patte comme un chien de course blessé... Et que dire de "Dreaming" ou de "Heartache", tant il ne se passe strictement rien, que ce soit du point de vue émotionnel ou de la construction du morceau, quand leur intimisme ne réclame justement qu'une seule chose: que l'on s'émeuve ! En vain.
Pour autant, il serait malhonnête de ne pas relever le regain de forme qui anime la fin de There Are No Goodbyes, avec "Leaving" et "Portugal" en doublé plutôt convainquant. Le petit orchestre qui soutient ces arpèges tristes et simples, que l'on connait par coeur, mais qui nous touchent encore par leur beauté, donnent indiscutablement un beau cachet à cette fin d'album douloureuse. Douloureuse car réellement triste (ce qui n'est, je le répète, pas le cas du reste de l'album), et douloureuse parce qu'elle ne parvient pas à faire oublier les petites misères que l'on s'est coltinées avant.
Mais parce que quelques morceaux pop s'imposent comme de jolis classiques du genre, et parce que Proper-Sheppard balance ses deux pépites en clôture comme un baroud d'honneur, on lui laissera une dernière chance de se relever de ces deux gadins pas très propres. Allez, on y croit !
Passable 11/20
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