Vic Chesnutt

North Star Deserter

North Star Deserter

 Label :     Constellation 
 Sortie :    lundi 27 août 2007 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Difficile d'évoquer cet album de Vic Chesnutt. Le folkeux revient, après que l'on ait un peu perdu de vue sa musique, par le biais et avec l'aide du label Constellation, pour renouer enfin avec un succès populaire tout à fait relatif datant des années 90 ; il pourra en effet compter sur ses puristes de fans, les aficionados de A Silver Mt Zion et plus généralement sur les fétichistes du digipack made in Montréal. Nous sommes donc en droit de nous demander en quoi cette "aide", ou plutôt cette "collaboration" apporte à la musique déjà très torturée de Vic Chesnutt? En fait, tout est très simple, et il ne me faudra que peu de mots pour expliquer un choix du folkeux (déjà habitué aux associations musicales) mais qui s'avère, ici, plus que judicieux.
Passé la piste introductive "Warm", où la guitare de Chesnutt joue au chat et à la souris avec la contre-basse de Thierry Amar, vient "Glossolalia", où l'on peut s'imaginer cet homme à guitare, sur sa chaise toute en métal, avec un chœur de l'armée contestataire canadienne derrière lui, le violon de Sophie Trudeau mais surtout le magnifique violoncelle de Beckie Foon en première ligne, le tout prêt au sacrifice pour sublimer la musique d'un homme que l'on redécouvre avec un plaisir jubilatoire que l'on ne s'imaginait pas quelques instants plus tôt. Premier choc.
En plus des membres de ASMZ viennent s'ajouter le grand Guy Picciotto, les psychopathes d'Hanged Up mais également Chad Jones & Nadia Moss de Franckie Sparo, bref, que du beau monde n'ayant que pour seul but de transformer en orgie sonore le folk de Chesnutt ("Everything I Say"), et ne parlons pas s'il vous plait, comme quelques puristes, de sacrilège quand il y a générosité comme ici. On ne transcende pas la musique de Vic Chesnutt, on la sublime, on évite tout superflu, toute grandiloquence et quand presque rien n'est nécessaire, comme sur cette reprise de Nina Simone venue d'on ne sait où ("Fodder On Her Wings"), on laisse en l'état.
Car ces rencontres improbables n'ont-elles pas pour but premier d'intensifier de manière invraisemblable, justement, une musique que l'on aurait oubliée? Musique oubliée, mais pas inconnue, qui agit sur nous comme une madeleine de Proust, notre mémoire involontaire se mettant à tournicoter comme si elle connaissait déjà quelques lignes de guitares d'un "North Star Deserter", complètement anachronique.
Un très grand disque.


Excellent !   18/20
par Reznor


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