Current 93
Thunder Perfect Mind |
Label :
Durtro |
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Thunder Perfect Mind, en référence à un poème gnostique découvert en 1945 est le quinzième album de Current 93.
Parler de ce disque est difficile ; d'habitude, je parviens facilement à exprimer ce que je ressens par écrit. Ici, tout est différent, car la tâche est différente : il faut réussir à transmettre l'indicible, et rendre hommage au génie de David Tibet, qui signe avec Thunder Perfect Mind le meilleur album et le plus abouti de Current 93.
Commençons par l'entourage de Tibet pour cet album, qui est avant tout un travail de collaboration : on retrouve accessoirement Douglas Pearce, ami de Tibet et leader de Death In June accompagné de Rose Mc Dowall, ou encore John Balance, l'âme décédée du groupe Coil, ou encore Karl Blake, Shirley Collins la chanteuse folk des 60's, et d'autres encore. Tout ce beau monde enrichit l'entourage de Tibet, et stimule son inspiration.
Chose paradoxale, Thunder Perfect Mind apparaît comme un album extrêmement personnel : Tibet y dédie un certain nombre de ses chansons. Ainsi, dans le livret on peut lire que "Mary Waits In Silence" est dédiée à "Mary whom I met but never knew", que "A Silence Song" est pour Shirley Collins "In whose heart and voice the True Love Knot lives" ou encore que "Hitler As Kalki (SDM)" est pour "My father who fought Hitler"... Toutes ces dédicaces créent une atmosphère à la fois intime et intrigante. On se sent parfois de trop, comme un intrus à l'écoute de ces chansons qui ne sont pas pour nous. Pourtant, elles nous touchent, et là est toute la finesse et le génie de Tibet.
Chaque instrumentation bénéficie également d'une attention particulière. Les instruments utilisés sont assez variés, allant de la simple guitare six cordes au tympanon (instrument à cordes pincées). Pourtant, le son global du disque reste constant, on ressent une unité, le tout rappelant parfois des sonorités médiévales. Aussi, de nombreux bruits "étranges" sont présents sur quelques pistes, comme des sifflements, ou des chuchotements, ou encore des voix trafiquées comme sur "Rosy Star Tears From Heaven", qui fait entendre un doublage torturé et psychédélique.
Tibet, comme, à son habitude, raconte plus qu'il ne chante. Sa voix si particulière nous accompagne quasiment toujours de la même manière, sauf quelque rares cas ou il hausse le ton. Tel un prophète, il distille ses mots qui nous envahissent l'esprit, et nous hantent la nuit. "Thunder Perfect Mind" a un côté très hypnotique, voire carrément planant ("Hitler As Kalki (SDM)" en est un parfait exemple). En un peu plus d'une heure, l'album nous envahit, prend possession de nos pensées, et nous fait voir les paysages torturés du Tibet. Et c'est un album marquant : difficile d'oublier le désespoir naissant du chant dans "A Song For Douglas (Pearce) After He's Dead", difficile d'oublier les arpéges noirs et la voix errante de Tibet sur "A Sadness Song", difficile d'oublier que ce n'est qu'un disque...
Thunder Perfect Mind est unique en ceci que je n'avais jamais rien entendu d'aussi bouleversant : on est assez éloigné des arrangements plutôt simplistes de Death In June ou Sol Invictus. Ici, tout est calculé, précis et conçu pour nous atteindre. Le disque révèle cette folle puissance indéniable et géniale, terrible et douloureuse. Rien n'est à enlever ou à ajouter : Tibet a trouvé cet équilibre si dur à atteindre par les compositeurs pour créer ce disque parfait, pur, dont on ne se lassera jamais.
Parler de ce disque est difficile ; d'habitude, je parviens facilement à exprimer ce que je ressens par écrit. Ici, tout est différent, car la tâche est différente : il faut réussir à transmettre l'indicible, et rendre hommage au génie de David Tibet, qui signe avec Thunder Perfect Mind le meilleur album et le plus abouti de Current 93.
Commençons par l'entourage de Tibet pour cet album, qui est avant tout un travail de collaboration : on retrouve accessoirement Douglas Pearce, ami de Tibet et leader de Death In June accompagné de Rose Mc Dowall, ou encore John Balance, l'âme décédée du groupe Coil, ou encore Karl Blake, Shirley Collins la chanteuse folk des 60's, et d'autres encore. Tout ce beau monde enrichit l'entourage de Tibet, et stimule son inspiration.
Chose paradoxale, Thunder Perfect Mind apparaît comme un album extrêmement personnel : Tibet y dédie un certain nombre de ses chansons. Ainsi, dans le livret on peut lire que "Mary Waits In Silence" est dédiée à "Mary whom I met but never knew", que "A Silence Song" est pour Shirley Collins "In whose heart and voice the True Love Knot lives" ou encore que "Hitler As Kalki (SDM)" est pour "My father who fought Hitler"... Toutes ces dédicaces créent une atmosphère à la fois intime et intrigante. On se sent parfois de trop, comme un intrus à l'écoute de ces chansons qui ne sont pas pour nous. Pourtant, elles nous touchent, et là est toute la finesse et le génie de Tibet.
Chaque instrumentation bénéficie également d'une attention particulière. Les instruments utilisés sont assez variés, allant de la simple guitare six cordes au tympanon (instrument à cordes pincées). Pourtant, le son global du disque reste constant, on ressent une unité, le tout rappelant parfois des sonorités médiévales. Aussi, de nombreux bruits "étranges" sont présents sur quelques pistes, comme des sifflements, ou des chuchotements, ou encore des voix trafiquées comme sur "Rosy Star Tears From Heaven", qui fait entendre un doublage torturé et psychédélique.
Tibet, comme, à son habitude, raconte plus qu'il ne chante. Sa voix si particulière nous accompagne quasiment toujours de la même manière, sauf quelque rares cas ou il hausse le ton. Tel un prophète, il distille ses mots qui nous envahissent l'esprit, et nous hantent la nuit. "Thunder Perfect Mind" a un côté très hypnotique, voire carrément planant ("Hitler As Kalki (SDM)" en est un parfait exemple). En un peu plus d'une heure, l'album nous envahit, prend possession de nos pensées, et nous fait voir les paysages torturés du Tibet. Et c'est un album marquant : difficile d'oublier le désespoir naissant du chant dans "A Song For Douglas (Pearce) After He's Dead", difficile d'oublier les arpéges noirs et la voix errante de Tibet sur "A Sadness Song", difficile d'oublier que ce n'est qu'un disque...
Thunder Perfect Mind est unique en ceci que je n'avais jamais rien entendu d'aussi bouleversant : on est assez éloigné des arrangements plutôt simplistes de Death In June ou Sol Invictus. Ici, tout est calculé, précis et conçu pour nous atteindre. Le disque révèle cette folle puissance indéniable et géniale, terrible et douloureuse. Rien n'est à enlever ou à ajouter : Tibet a trouvé cet équilibre si dur à atteindre par les compositeurs pour créer ce disque parfait, pur, dont on ne se lassera jamais.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Sugar Kane |
Thunder Perfect Mind a été réédité en 2004 avec un cd bonus.
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