Einstürzende Neubauten

Kollaps

Kollaps

 Label :     Zick Zack 
 Sortie :    1981 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

S'il y a bien un nom (imprononçable de qui plus est) qui marque au fer blanc le mouvement indus dans son entier, c'est bien celui de Einstürzende Neubauten.

Véritable caméléon né, ce groupe allemand (...mouais, bon, vous l'aviez compris tout seul il me semble) n'a peut être pas créé la poudre à lessiver mais a certainement marqué les esprits de par sa sincérité, sa démarche à chaque fois jusqu'au-boutiste et unique. Mutant, ce groupe a su évoluer sans jamais se trahir, restant imperturbablement dans l'air du temps passant de cet indus dur, poussant le vis jusqu'à employer la matière brute nécessaire à leur musique sur scène (comprenez par là qu'un gus se ramène sur scène avec son marteau piqueur et sa taule en passe à devenir froissée sur scène) à une musique plus calme, presque planante.

C'est cependant la première partie de l'histoire du groupe qui nous intéresse avec ce disque, cet indus sale et brut, strident, faisant parler de lui à grand coup de marteau-piqueur, de taules maltraitées et de foreuses. Kollaps est un album direct, aussi obsédant qu'inaccessible, mordant, violent de par son propos musical. La structure est instable, ne se basant sur aucune notion connue, l'expérimentation battant son plein. Les titres sont organiques, rituels, cycliques, à la limite de l'hallucinogène. Une œuvre à "subir" d'une seule traite, à appréhender avec sacrifice: lourde et tranchante, étouffante, claustrophobe et angoissante. Les sons et autres bruits surgissent de parts et d'autres, ponctuant un chant/récit/hurlement maîtrisé comme nul autre, passant du chuchotement aux cris avec aisance, sonnant forcément juste.

Que ce soit de par l'ambiance torturée et torturante, que de par la musique en elle-même, à la structure dérangeante, déstabilisante et martiale ou même de sa production crue qui sent bon la vieille cave humide, parfaitement en adéquation avec le propos, ce disque singulier ne pourra que vous faire réagir... Mais n'est-ce pas un peu l'un des objectifs principaux de ce mouvement qu'est l'indus ? Oui mais de l'indus aussi bien emballé, j'en redemande ma petite dame !


Parfait   17/20
par Mr.dante


 Moyenne 18.00/20 

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Posté le 14 mars 2009 à 17 h 49

"Bâtiments neufs qui s'effondrent", voilà ce qu'est Einstürzende Neubauten. Un groupe au nom aussi imprononçable en apparence que jouissif à psalmodier quand on l'a maîtrisé.
Kollaps, identique à l'anglais "collapse" (s'effondrer), en est le premier opus véritable, après un Stahlmusik beaucoup plus axé dark ambient, (uniquement paru sur cassette en 1980).
Anti mélodique au possible, la musique d'Einstü... est faite de bruits épars, métalliques, dissonants et agressifs, qui peuvent conduire à une mauvaise interprétation du terme de musique industrielle (qui ne se définit pas - ou pas uniquement - par un son rappelant le monde industriel, celui des usines et des machines).
Cette pagaille cacophonique acquiert pourtant un aspect tribal, presque exotique, devenant la musique traditionnelle d'une civilisation qui serait née des cendres de la nôtre, de son effondrement...
Entre un "U-Haft Muzak" lugubre aux pulsations couvertes du grésillement d'une radio mal réglée et un "Jet'M" reprenant la mélodie du "Je t'aime... moi non plus" de Serge Gainsbourg, Kollaps nous ouvre la porte d'un royaume entièrement fait de métal, où les gens crient, arborent des sourires carnassiers et entrent en transe au rythme de percussions lancinantes, à l'image du titre éponyme, sommet hypnotique de l'album.
Exceptionnel ! !   19/20







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