King Crimson

Lizard

Lizard

 Label :     EG 
 Sortie :    vendredi 11 décembre 1970 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

C'est ici, sur la deuxième face de cette rondelle de vinyle, que l'on va trouver la plus belle plage de cette période: les 23 minutes de "Lizard". Faisons fi des premières 2 minutes 45 qui introduisent le thème sur lesquelles Jon Anderson (celui de Yes) s'époumone de sa voix de castra... Mais après... Après, Fripp nous livre une suite de mouvements haut-de-gamme où le free culbute sans déférence aucune le baroque le plus fou, où le piano dérangé de Keith Tippet nous livre des cascades de notes qui nous rapprochent de ce que Mike Garson va pondre dans l'Aladdin Sane de Bowie, un piano comme on aimerait en entendre plus souvent dans le rock. Au niveau batterie, là aussi, on est dans la haute couture (je veux dire ce n'est pas du prêt-à-taper), d'ailleurs c'est vrai au fait, d'où sort-il cet Andy McCulloch, impérial sur ces roulements, inventif sur la snare avec une belle science du silence. Et les chorus de trombone, cornet et surtout du hautbois des 6 minutes du "Bolero" sont toujours un régal de liberté...

Ce disque (vous l'avez deviné, j'ai une petite préférence pour cette galette depuis toujours) est une borne pour le progressif naissant de l'époque, au même titre que le seront les Selling England de Genesis, Pawn Hearts de Van Der Graaf, Rock Bottom de Wyatt, ou 'la vache' du Floyd, des OVNI improbables (V comme vinylique, of course), des portes ouvertes que peu oseront franchir, pas facile de défricher ces terres arides où le féminin côtoie le couillu sans vergogne. Ici, les arrangements de la section de vents restent un cas d'école, on s'enfonce loin dans le délire et, par la suite, Islands marquera la fin de la voie sans issue empruntée par ce type de zic; KC va avoir l'intelligence de se 'retirer' de ce terrain miné par les boursouflures de certains (Yes, ELP) pour proclamer que "le King Crimson nouveau est arrivé": nouvelle robe, nouveau corps. Mais ceci est une autre histoire...
Mais ne passons pas sous silence le "Cirkus" qui ouvre les hostilités: le dialogue qui s'engage entre le vomissement du ténor de Mel Collins et l'acoustique vénéneuse du Robert est une chose qu'il faut avoir entendu, morceau magnifique et l'interrogation toujours: 'C'est quoi ça comme musique ?' A la valse des étiquettes, on colle quoi ? Jazz-grunge, hard-progressif, rock-baroque ? C'est le hic de cette musique et sa grandeur: inclassable, unique par l'étendue de son registre.
Puis, un "Happy Family" décomposé s'enchaîne à un "Indoor Games" très aubade rauque, l'un étant la copie de l'autre vue à travers un miroir déformant.

Harmonies atomisées pour drame musical rococco, et le roi pourpre, du haut de son trône, signe là un véritable chef-d'œuvre avant-gardiste. Que ce soit en 33 cm noir ou en 12 cm argenté, toujours une excellente rondelle !






Texte de Raoul Vigil


Excellent !   18/20
par Lolive


 Moyenne 12.00/20 

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Posté le 13 novembre 2010 à 14 h 09

Maintenant que les fans de King Crimson ont bien introduit le groupe sur XS, je vais y aller de ma petite voix dissonante.
Perso, le Robert Fripp et sa bande je trouve que c'est un gros pudding indigeste. Pourtant il m'arrive de bander sur le Close To The Edge de Yes, de me taper des queues sur un Rock Bottom. Quand j'écoute Pawn Hearts du VDGG je me taille carrément une pipe (parce queue je suis un ancien champion de GRS) et parfois je me caresse les fesses et me fous un doigt dans le cul sur le Tarkus du Emerson Lake and Palmer (une fois par an faut pas pousser pépé dans la fosse à purin non plus) . Bref aucune allergie au style progressif, et tout ce qui peut y être assimilé, dans mon propos.

Je reconnais la qualité musicale du roi pourpre mais le résultat je ne peux pas ! Je reconnais la prise de risque du roi pourpre mais le résultat je ne peux pas ! En gros je pense ni plus ni moins que l'inverse de la chronique précédente. Soyons Raoul Vigilant, tous les dégouts sont dans ma nature. Je suis ne pas seul à le penser, Robert Fripp lui même avouant un certain détachement quand à cette œuvre. Ceci dit en passant, les Floyd reniaient leur Atom Heart Mother pourtant un des albums les plus mieux beaux vu de 2010. Lizard a énormément de mots qui lui vont comme un gant : baroque, pompeux, gonflé. Et si le temps d'un "Cirkus" étrange et accrocheur ça passe bien. Sur le reste, le son s'éloigne de tout ce que le groupe a construit de mieux. Quand leur musique était hyper construite elle est ici totalement décomposée et désorganisée. Je n'ai rien contre le synthé mais l'utilisation qui en est faite ici est des pires qui soit. L'ensemble sonne mou et à part quelques passages intéressant je n'arrive pas du tout à accrocher à ce long montage collage qui, pour paraphraser un chroniqueur de XS, ferait un excellent instrument de torture. J'ai plein de déviances mais je ne suis pas maso.

Bref j'ai découvert les albums du roi pourpre il y a environ 5 ans, j'apprécie Red et In The Court Of mais c'est à peu près tout. C'est pas ma tasse de bière, on va pas en faire un cake ni trois romans, je laisse ça aux amateurs. Enfin, tout ça me rappelle qu'un jour j'ai baisé avec une punkette (sic) avec comme bande son Lark's Tongue et ce coup la j'ai trouvé ça plutôt pas mal. Se faire pomper sur du pompeux y'a pas mieux. On ne se refait pas.
Sur un site qui met au minimum 18 à tous les albums de KC, voyez vous moi je juge cette chose A EVITER.
A éviter   6/20







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