Garbage

Anthology

Anthology

 Label :     BMG 
 Sortie :    vendredi 28 octobre 2022 
 Format :  Compilation / Vinyle  Numérique   

Il faut bien l'avouer : la relation avec Garbage est une relation faite de hauts (moyenne montagne) et de bas (vallée à sec). Deux premiers albums petits classiques de leur époque qu'on aime toujours beaucoup (ce qui n'en fait pas des chefs d'œuvres pour autant), un troisième album qu'on a défendu envers et contre tous à l'époque mais, c'est sûrement un signe, dont le nombre d'écoute depuis 20 ans est égal approximativement à deux. Trois, peut-être. Et il y a eu d'autres albums depuis. Deux, trois peut-être. On les a tous écouté mais on en a rien retenu.

Une anthologie sort ces jours-ci -elle s'appelle Anthology- ce qui monte le total de compilations du groupe à deux, trois peut-être, ce qui est très probablement déjà deux de trop. Le concept ici est de ne pas inclure que des hits (même s'ils sont tous là) mais la crème de la crème de 30 ans de carrière d'un groupe qui avait tout dit ou presque en 3 ans. Passée la surprise d'un artwork d'un gout qu'on dira poliment discutable, on découvre classés chronologiquement les grands moments des deux premiers albums : les tubes du premier "Only Happy When It Rains", "Stupid Girl" ou "Queer" ou encore "celle de Romeo + Juliet" (dont personne ne savait jamais le nom de toute façon) qui sonnent toujours aussi hybrides, rappellent cette période où l'on craignait la fin du monde en l'an 2000 et où la seule façon d'avancer musicalement semblait d'incorporer des éléments électroniques à son rock déprimé. Quand arrive la période Version 2.0, on se souvient qu'on a toujours tendance à sous-estimer l'efficacité pop de cet album juke-box sur lequel au final ce sont les 2 têtes d'affiche ("Push It" et "I Think I'm Paranoid") qui ont le moins bien résisté au temps alors que l'excellent "Special", "When I Grow Up" ou les balades estampillées idéales pour câlin ado tout habillé fonctionnent toujours aussi bien. Un détour par un générique –à lire comme nom autant qu'adjectif- d'un mauvais James Bond et arrive l'espèce de r'n'b "Androginy" qui démontre si besoin est encore qu'être à la mode n'est qu'une condamnation à devenir démodé. Le tube "Cherry Lips" reste mimi mais ce n'était pas pour cela qu'on avait aimé le groupe à l'origine.

Lorsque démarre le deuxième disque de cette Anthology, Garbage est à 10 ans de carrière et après avoir louché fortement vers la pop la plus désincarnée de son époque, avec le succès de ce qu'on appelait (mais si souvenez-vous) les groupes en The, Shirley et ses copains se sont opportunément rappelés que leur background était rock. Avec une réussite commerciale assez édulcorée, Garbage s'est ensuite lentement désincarné en une sorte de groupe de seconde (peut-être troisième) zone ne produisant ni singles reluisants ni albums solides en s'auto-parodiant la plupart du temps. Pas assez de personnalité n'émane de ces chansons là où le charisme du groupe et de sa chanteuse étaient leur argument d'autorité à leurs débuts. La formule magique s'étant envolée en même temps que les boutons sur nos visages, toujours opportuniste le groupe tente maintenant de s'ériger en précurseur de la cause féministe et fait l'erreur de dire haut et fort ce que l'on comprenait instinctivement à l'époque avec des choses pas forcément très réussies que la décence nous empêche de citer...

Une simple relecture des deux paragraphes précédents met en avant que le champ lexical du souvenir y est abondamment convoqué et que notre instinct nous a fait écrire quelques noms de chansons marquantes de ce groupe mais qu'elles datent toutes d'il y a plus de 20 ans. Alors pour une anthologie Anthology hante nos souvenirs mais probablement pas nos pensées présentes, le premier disque suffit à démontrer ce que Garbage a su faire de bien mais mieux vaut encore se procurer les chouettes premiers albums. Les deux premiers, ou peut-être trois.


Correct   12/20
par Granpa


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