Ghinzu

Paris [Olympia] - lundi 13 juin 2005

17h30. <<Salut ! Tu veux 2 places pour le concert de GHINZU ce soir ? C'est à 20h>>. Comment dire non à cette proposition ? Juste le temps de la réflexion, de voir quels programmes de haute qualité j'allais louper sur TF1, et me voilà embarqué du côté de l'Olympia (pour la deuxième fois en quelques jours... je m'embourgeoise).

Déjà, dehors, un peu plus de monde que pour Weezer, à l'intérieur aussi d'ailleurs. 20H s'approche, sachant la précision avec laquelle commencent les concerts dans cette salle, je me tiens prêt à accueillir les autres belges de la soirée, Millionaire, que j'allais voir pour la deuxième fois après une première partie des Foo Fighters plus que convaincante, au Bataclan, en 2002. Le groupe peut être aisément qualifié de 'Queens Of The Stone Age light', on l'imagine bien planté sous des cactus avec Josh Homme pour enregistrer une Desert Session.
Un set un poil long, mais avec des passages limite improvisés de grande qualité. Malgré des concerts plutôt de bonne facture, Millionaire est le groupe typique qui va me botter en live mais qui ne me fait rien sur album. On verra à l'écoute de leur prochain effort Paradisiac à sortir dans les prochaines semaines en Belgique, dans les prochains mois partout ailleurs en Europe, s'ils ont réussi à y mettre la tension live de leurs shows.

Le grand rideau rouge de l'Olympia est tiré pour cacher la scène ; que va nous proposer Ginzhu comme surprise ? ... Au début c'était les perruques ; à l'Elysée Montmartre, c'était des masques de gorilles ; là ça va être quoi ?
Ayez, c'est la marche impériale qui résonne, le rideau s'ouvre et là, surprise, 5 stormtroopers tout droit sortis de Star Wars nous fixent, l'air méchant, leur fusil prêt à tirer sur le premier qui bouge (bon tout le monde était en transe à ce moment, il aurait fallu exécuter tout l'Olympia, condition peu évidente pour faire un concert après ...).
Ce ne sont pas les membres du groupe sous ces déguisements (un peu encombrant pour jouer, je vous l'accorde), ils arrivent derrière, comme pour prendre la relève de la garde. John nous fixe, et ils entament le désormais mythique "Blow", morceau qui reste l'une des plus belles claques reçues ces derniers temps, presque du niveau de "For The Roses" des dEUS. Le groupe ne souffre pas trop de problèmes sonores comme à La Maroquinerie, ce qui avait un peu entâché leur set. Blow, l'album, est (à 2–3 exceptions) joué dans son intégralité, "High Voltage Queen", "Jet Sex", "Cockpit Inferno" ... "The Dragster Wave" m'électrise toujours autant en live, la fin est divine.
J'ai beau avoir entendu "Do You Read Me ?" des centaines de fois à la radio, je trouve toujours cette chanson canon, et l'interprétation de ce soir est de loin une des meilleurs que j'ai pu entendre. On n'oublie pas le premier album Electronic Jaccuzzi, avec "Dragon" et "Dracula Cowboy" ; ni le papa de John présent dans la salle ce soir, avec une surprise pour lui, le groupe s'approprie le "Blue Suede Shoes" de Carl Perkins (repris avec succès par Elvis) pour en faire un morceau de Ginzhu (sans dénaturer l'original). Le groupe sort de scène après un "Mine" rageur et puissant.
A peine le temps de se retourner que John revient, seul, pour s'installer sur le piano qui trônait du côté droit de la scène depuis le début. Il entame un "Sweet Love" plein d'émotions, aidé par Kris avec quelques samples bien sentis. Le groupe les rejoint pour partir tous ensemble dans un morceau digne de Pink Floyd ; d'ailleurs sur ce morceau, Greg, la tête baissée sur sa guitare, les cheveux au vent, m'a fait penser à un jeune David Gilmour (à l'époque où faire une bonne chanson était plus important que de vendre son groupe à Volkswagen).
Une deuxième sortie de scène ... qui appelle un second rappel.
David de Sold Out les rejoint sur scène pour entamer le remix de "Mine", une version qui, en live, joue sur le même terrain que Nine Inch Nails (ambiance indus à souhait et jeu de lumière identique). Belle idée en tout cas, on n'a pas trop l'impression d'avoir déjà entendu l'original quelques minutes avant tellement le morceau est déstructuré.
Quelques notes bien connues résonnent, ça sent la fin ça ! Et oui, "Purple Rain" est entamé par le groupe, John accentue le côté love de cette chanson, comme pour mieux la faire exploser lors du traditionnel enchaînement avec "Til You Faint". Voilà, le groupe part pour la dernière fois, sauf Greg, qui reste sur scène, à genoux, jouant avec les larsens de sa guitare, puis rejoint par Fabrice à la batterie, pour finir sur quelques minutes d'improvisation.

Ce soir j'ai assisté à mon troisième concert de Ginzhu, les deux premiers m'avaient plu mais il manquait quelque chose, de la magie ... La magie, elle était là ce soir, pour un show d'une intensité et d'une perfection rares, qui me donne envie d'une seule chose : les revoir une quatrième fois le plus tôt possible !

Je quitte l'Olympia le sourire aux lèvres, certains se dirigent à l'after show ; perso, je suis trop sur un nuage pour y aller ce soir.


Excellent !   18/20
par Matt showman


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