The Strokes
Comedown Machine |
Label :
RCA |
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Si il y a bien un groupe s'étant fait descendre cette année pour un album, c'est bien les Strokes. Après un accueil plus que mitigé pour Angles, le groupe décide pourtant de creuser le même sillon, d'aller, à peu de choses près, dans la même direction. Erreur pour certains, ignominie et trahison pour d'autres, bon choix de renouvellement artistique pour quelques uns. Pourtant, cette relative liberté est bel et bien ce qu'il y a d'intéressant dans ce groupe. Tiraillé par des mouvements contraires depuis sa création, il cristallise aujourd'hui la vague de revival rock'n'roll du début des années 2000, mouvement qu'une partie d'entre nous peut renier et dénigrer. Les Strokes sont le symbole de cette dynamique du retour, tournée vers un passé idéalisé semblant difficile à dépasser. Pourtant, en parlant bien évidemment de "gros" groupes, dans le sens de grosses machines, complètement séparés du monde de la musique indépendante, The Strokes est un des seuls groupe de cette période encore debout (certes, il vacille), tentant, album après album, de proposer quelque chose d'une qualité certaine.
De plus, le fait que les Strokes soient le genre d'entité typique où l'on peut se rendre compte d'une attirance/répulsion d'un groupe vis-à-vis de son leader, est la deuxième chose très intéressante. Cela se sent dans leur musique comme un clou de girofle planté dans un oignon. C'est petit, ça fait tâche, et ça a beaucoup de goût.
Mais les Strokes aujourd'hui c'est un son un poil surproduit (mais assez bien équilibré), un voix haut perchée avec moins de filtres, un groove pas dégueulasse (qu'ils n'ont, au fond, jamais perdu) et des grattes ne cessant de chercher le meilleur placement possible vis-à-vis de l'encombrant (mais non moins talentueux) J. Casablancas. Avouons-le, ça fait pas très envie ; nous voilà face à un postulat radicalement différent des albums du groupe auxquels nous sommes très attachés. Pourtant, Comedown Machine en donne pour tous les goûts et, nous pouvons le dire, surprend. Alors que "Tap Out" nous introduit dans la même dynamique que Angles, "All The Time" nous fait un revival pas génial et maladroit. À partir de là, l'album décolle vers des contrées que l'on ne connaissait pas de la part du groupe. L'énorme influence de Julian Casablancas (que l'on pouvait sentir dès son album solo) prend définitivement toute la place. Les guitares restent tranchantes, la rythmique impeccable, mais tout explose, il ne reste rien des Strokes que l'on connaissait. En mélodistes hors pair, ils réussissent l'exploit de tirer une influence 80's pour la ramener aujourd'hui et la transformer dans une matière assez intemporelle. "Welcome To Japan" est peut-être le meilleur morceau des Strokes depuis leur tout premier, "Is This It". Il cristallise tout le talent des membres du groupe, qui profitent de cette rupture dans l'album pour ensuite proposer une suite de titres partant dans tous les sens et qualitativement bons. De la couleur, beaucoup de synthés (le très mélancolique " Chances "), des mélodies sorties comme par magie (les très beaux entrelacements voix/instruments sur " 80's Comedown Machine "), Comedown Machine n'est pas la bouse que la majeure partie des chroniques veut nous faire avaler. Il est le symbole d'un groupe de rock qui avance et qui propose, quitte à se couper d'une partie de la base de ses auditeurs. Avancer et proposer, malgré tout : c'est assez courageux pour être souligné.
De plus, le fait que les Strokes soient le genre d'entité typique où l'on peut se rendre compte d'une attirance/répulsion d'un groupe vis-à-vis de son leader, est la deuxième chose très intéressante. Cela se sent dans leur musique comme un clou de girofle planté dans un oignon. C'est petit, ça fait tâche, et ça a beaucoup de goût.
Mais les Strokes aujourd'hui c'est un son un poil surproduit (mais assez bien équilibré), un voix haut perchée avec moins de filtres, un groove pas dégueulasse (qu'ils n'ont, au fond, jamais perdu) et des grattes ne cessant de chercher le meilleur placement possible vis-à-vis de l'encombrant (mais non moins talentueux) J. Casablancas. Avouons-le, ça fait pas très envie ; nous voilà face à un postulat radicalement différent des albums du groupe auxquels nous sommes très attachés. Pourtant, Comedown Machine en donne pour tous les goûts et, nous pouvons le dire, surprend. Alors que "Tap Out" nous introduit dans la même dynamique que Angles, "All The Time" nous fait un revival pas génial et maladroit. À partir de là, l'album décolle vers des contrées que l'on ne connaissait pas de la part du groupe. L'énorme influence de Julian Casablancas (que l'on pouvait sentir dès son album solo) prend définitivement toute la place. Les guitares restent tranchantes, la rythmique impeccable, mais tout explose, il ne reste rien des Strokes que l'on connaissait. En mélodistes hors pair, ils réussissent l'exploit de tirer une influence 80's pour la ramener aujourd'hui et la transformer dans une matière assez intemporelle. "Welcome To Japan" est peut-être le meilleur morceau des Strokes depuis leur tout premier, "Is This It". Il cristallise tout le talent des membres du groupe, qui profitent de cette rupture dans l'album pour ensuite proposer une suite de titres partant dans tous les sens et qualitativement bons. De la couleur, beaucoup de synthés (le très mélancolique " Chances "), des mélodies sorties comme par magie (les très beaux entrelacements voix/instruments sur " 80's Comedown Machine "), Comedown Machine n'est pas la bouse que la majeure partie des chroniques veut nous faire avaler. Il est le symbole d'un groupe de rock qui avance et qui propose, quitte à se couper d'une partie de la base de ses auditeurs. Avancer et proposer, malgré tout : c'est assez courageux pour être souligné.
Très bon 16/20 | par Reznor |
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