The Strokes

Is This It

Is This It

 Label :     Rough Trade 
 Sortie :    jeudi 20 septembre 2001 
 Format :  Album / CD   

Oui d'accord c'est sympa ! Oui d'accord c'est du bon vieux rock !
Mais bon une chanson en vaut une autre, et remplacer le batteur par une boite à rythme ne serait pas un grand risque. Alors bon, moi ça me va, parce que c'est bien sympa tout ça, mais au 3ème album (qui sera pareil, c'est clair !), tout le monde dira que c'est de la merde.
Sympa et répétitif !!! Vivons ce paradoxe ensemble !!!!!!!!!!!!!!!!!!


Sympa   14/20
par TheOutsider


 Moyenne 17.00/20 

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Posté le 27 janvier 2004 à 12 h 00

Les accolytes de Julian Casablanca nous livres ici un album intéressant mais il est dommage que leur coopération avec mister Nigel se soit terminée.Ce première album est bon en revanche on ne peut que regretter que cette hargne qui s'en échappait ne soit pas présente sur "room on fire".Reste à voir la suite?????????
Bon   15/20



Posté le 21 avril 2004 à 10 h 06

Arrêtons de croire que le rock sera sauvé et surtout qu'il puisse être sauvable. C'est dans ces conditions que peut s'écouter le premier album de ce groupe dont on a trop attendu le second: les Strokes. Doté d'un rock léger, ce disque ne doit pas etre envisagé comme prétentieux ou comme précieux, juste comme un bon vieil album de rock qu'il est. La subtile distorsion sur la voix de Julian Casablacas lui donne un coté nostalgique qui vous ferait vous faire enfiler vos pattes d'eph'. Le groupe n'excelle pas de techniques, mais sait de quoi il retourne, et offre 36 minutes d'excellentes compositions qu'il est important d'écouter. Les Strokes c'est un bulletin d'information comme quoi les jeunes n'écoutent pas que Linkin Park et Avril Lavigne (soupir).
Bon   15/20



Posté le 21 novembre 2004 à 05 h 18

Alors voilà que c'est le tour des Strokes d'incarner le renouveau du rock'n roll, il y a quelques mois encore c'etait les Black Rebel Motorcycle Club qui avaient cette lourde tâche et bientôt on cherchera du coté des White Stripes sans oublier The Kills, The Vines; les Yeahs Yeahs Yeahs, l'histoire ne les retiendra pas tous.
Concernant The Strokes, ils sont l'image même du groupe americain élévé au son CBGB (Velvet , Television ), et ils apppliquent avec talent les recettes-clés du succès- chansons speedées, tempo irresistible et accrocheur; look fin 70's soigné, chanteur charismatique, le tout agrémenté de prestations live plus que correctes.
Au bout du compte, Is This It est un album très rock, tres urbain contenant quelques hits imparables ("The Modern Age", "Hard To Explain", Barely Legal) et qui sans changer le cours de l'histoire du rock moderne saura trouver une place de choix dans le coeur des amateurs de rock sincère et authentique.
Très bon   16/20



Posté le 22 février 2005 à 15 h 41

Je n'ai pas peur de mettre une note ultra-élevé pour cet album car il a signé mon retour dans le monde du rock moderne, dont l'actualité était bien terne ces derniers temps. Cet album est très entraînant, tout en étant très simple. Les sommets, je trouve, sont "The Modern Age", "Barely Legal", "Last Nite" et "New York City Cops", dans le genre pop.

Il était temps qu'un groupe comme celui là revienne, ouf...

Par contre, Room on Fire est loin d'être aussi jouissif...
Excellent !   18/20



Posté le 02 mars 2005 à 14 h 34

J'aime écouter cet album le matin: ça marche comme du Buddy Holly, du rock'n'roll posé mais pas endormi pour un sous, touchant mais pas évanescent.
On critique beaucoup les Strokes, et comme toujours dans les critiques trop hâtives, elles oublient une chose: que sous le coefficient de grandeur du groupe qui est légitimement à remettre en question se cache autre chose que la hype: la justesse.
Pas d'emphase: "The Modern Age" ouvre plutôt une nouvelle voie pour la pop et le rock'n'roll en oubliant d'être commercial, ce qui est son premier charme en ces années 00. En effet, ils gagnent le pari d'une chanson électrique saturée mais pas faussement énervée, simplement poussée par une mélodie intelligement construite. C'est ça la formule magique des Strokes, et ils nous l'offrent d'entrée comme pour nous faire oublier des années de carcans musicaux où l'on connaissait déjà la fin d'un morceau à ses premiers accords stupides ou ces pseudo-rébellions de supermarché. Et puis ce "Modern Age" sur lequel j'aime m'arrêter reste assez entraînant car balancé:
"Don' want you to say, no
Let me go, oh, let me g-g-g-g-g-go!" et pourtant assez tendu pour rendre le rock de ces gentleman new-yorkais plus complexe. Pas si facile que ça le revival rock'n'roll que représentent les Strokes, rien à voir en tout cas avec les branleurs de Star Spangles.
De toute façon, si l'on a encore des doutes, poursuivons l'écoute jusqu'au moins au désinvolte et désespéré "Barely Legal" et aux guitares de "Alone Together", car les critiques de ces p'tits bourgeois à Converse qui se cachent derrière les Strokes deviennent alors superflues.
Outre l'excellent "Last Nite" qui se doit à présent de figurer sur toute bonne compilation stupide du rock post-Oasismania, c'est un réveil idéal sur la voix traînante de "Someday". Puis, à son propre tour d'assurer le chant en ce début de journée, en s'exerçant sur le plus rapide et tout aussi bien exécuté "Hard To Explain". Mais on se recouche vite, non pour dormir, la musique est maintenant bien trop bonne, bien trop punk, mais pour rêver éveillé en s'imaginant atterrir à New-York, là où, existent des flic qui, paraît-il, seraient étonnement aussi peu futés qu'ailleurs. Pas grave, on s'marre.
Enfin, jusqu'à ce que la réalité refasse sérieusement surface avec "Trying Your Luck" et son désespoir criant accepté paradoxalement en silence... Mais les Strokes sont des types zélés, et en plus de ces 10 titres rock'n'roll idéals pour éteindre les reproches enflammés qu'on a pu leur adressés, ils se retirent sur un titre plutôt punk, histoire de tirer la langue, "Take It Or Leave It", pour mettre mal à l'aise tout l'monde après la chanson de tripes qu'était "Trying Your Luck": charmant
"He's gonna let you down
He's gonna let you down
He's gonna let you down
He's gonna break your back for a chance
He's gonna steal your friends if he can
He's gonna win someday......ohh yeah!"
Parfait   17/20



Posté le 30 juillet 2005 à 15 h 50

"Is This It" ou la consécration de l'amitié et de l'amour du rock de 5 fils à papa friqués. Cinq garnements en jeans troués, en Converses bien crades et en t-shirt revendicateurs. Qui pensait que ces petits branleurs venus de New York allaient donner un gros coup de pied au rock'n'roll ? Personne, ou alors, trop peu de personnes. C'est probablement ce qui a transformé la musique des Strokes en un miracle musical, ce qui a fait de ces musiciens des divinités de la scène New Yorkaise : l'effet surprise.
The Strokes est arrivé quand on ne s'y attendait pas. Il a ramené son rock vintage résolument avant-gardiste quand on écoutait en pleurant le Velvet Underground, en regrettant cette période prometteuse qui avait vu fleurir tant de talents.
Pourtant les Strokes n'ont absolument pas pour but d'être l'incarnation même d'un Lou Reed ou d'un Morissey –c'est tant mieux- : le groupe sonne à la fois vieux et futuriste. Et s'ancre bien dans l'air du temps.

La pochette n'a cependant rien de très exaltant : une femme cambrée, de profil, nue (laissant entrevoir son entrejambe) avec une main gantée posée délicatement sur ses fesses. Un fantasme du quintette ? ... Qu'importe l'artwork : Platon était aussi laid qu'une pelure d'oignon, avec un intérieur on ne peut plus précieux. C'est la même chose ici. L'image nous renvoie au côté obsédé du groupe, tandis que l'intérieur ... Ah l'intérieur ... Le disque, les mots, les guitares, et tout le reste : c'est vraiment prodigieux.
L'album est très court (une trentaine de minutes), mais ça aussi, ça a été pensé, étudié par le créatif Julian Casablancas, ses acolytes et son producteur. 36 minutes, mais quelles minutes ! Une demi-heure qui repassera en boucle dans votre tête indéfiniment, qui vous donnera envie de trouer vos plus précieux jeans, d'échanger vos chaussures bien clean contre des pompes à l'étoile déchirées. Avec des titres –des tubes, des géants courts en longueur mais grand d'ingéniosité !- tels que "Last Nite" , "the Modern Age" ou "Hard To Explain", on voyage entre les sixties-seventies et 2050 : une pluie de fraîcheur nous est tombée dessus en cet été 2001. Et pour une fois, on n'ira pas chercher à s'en protéger. Elle tombe sur nous comme il faut, on la boit, on la savoure : de toute façon, avec les pompes dégueulasses ( "All Stars Forever"), les cheveux décoiffés et les fringues négligées, qu'avons nous à craindre ?
Depuis 2001, une rafale de groupes a suivi, profitant du filon jusqu'à l' indigestion. Du coup, le "Is This It" s'est mis à nous donner un goût amer dans la bouche. Ce goût nous a rappelé d'ailleurs que nous sommes bien dans une époque qui a peu de choses à voir avec celles d'il y a 30 ou 40 ans : on copie, reproduit, contrefait, plagie de manière discrète ou indiscrète, en oubliant la signification de l' Identité (Mando Diao, The Raveonettes et compagnie).
Au moins, The Strokes ont apporté une nouvelle fureur musicale, même si elle perd de son originalité au fil des créations de groupes maussadement similaires. Et cet album est à conserver précieusement, à écouter et à réécouter une fois la fièvre passée : c'est bien les Strokes, ces cinq beaux gosses rencontrés dans les dortoirs d'un internat, qui sont à l'origine de ce renouveau vintage, de ce coup de génie de 3 mots et de 36 minutes : "Is This It". Une brièveté qui aura porté un coup à votre garde-robe, à votre coiffure et à vos playlists. Pas mal pour des branleurs. Illumination : et s'ils ne l'étaient pas tant que ça, voire pas du tout ?

Avec "Is This It", les gens ont retrouvé un goût pour les fripes certain. Grâce aux Strokes, la substantifique moëlle, le rock, est devenu une question d'apparence, de look. Fashion, quoi.
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 26 octobre 2005 à 11 h 46

Depuis presque 5 ans, on ne parle que de ce groupe. The Strokes sont devenus le groupe incontournable du rock de ce début des 'années 00'. Et l'ont se dit que c'est avec cet album que tout a commencé et qu'ils ont redonné au rock 'made in New York' sa saveur d'autre fois; celle qu'insuflait le Velvet Underground notament et Sonic Youth plus tard.
Is This It ,avec sa pochette provacante, est la pour dire que le rock 'véritable', cradingue et jouissif et sans concéssion n'est pas mort !
C'est une véritable réponse à l'assaut de la musique 'rock' pour adolescents archi commerciale, qui s'était opérée dans la 2nde moitié des années 90.
La qualité des titres y est très homogène.
Leur musique sent 'le vieux des années 2010'. Cette impression leur donne une très grande originalité. Leur musique sonne beaucoup moins brouillon que les Libertines. On retiendra des titres surtout comme le plannant "Is This It", le mélancolique "Soma", le lyrique "Barrely Legal", le rythmé et dansant "Alone Together", le provoquant "New York City Cops" ou le géniallisime et défoulé "Take It Or Leave It".
Is This It est sans doute plus spontané et plus brute que Room On Fire, c'est ce qui fait que cette création est unique. Elle restera dans l'histoire de la musique.
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 11 décembre 2005 à 12 h 13

M'est avis que The Strokes commencent légèrement à me gonfler. Après deux albums et le nouveau single "Juice Box", on a sérieusement l'impression d'avoir fait deux fois le tour de ce qu'est l'univers musical des new-yorkais ...
Ceci étant dit, mon exaspération n'enlève rien à la qualité indéniable de ce premier album qu'est Is This It?, car cette année-là (cette aaaaaaanélaaaaaaa) , on peut dire de façon justifiée que les Strokes ont inventé, ou bien réinventé, un rock retro-moderne qui semble avoir inspiré pas mal de zigues par la suite. Et ce avec brio : de "Is This It ?" à "Take It Or Live It", on ne s'ennuie pas, on découvre un groupe qui a quelque chose de neuf à proposer.

Bref, rendons aux Strokes ce qui appartient aux Strokes ... mais n'en abusons pas non plus.
Pas mal   13/20



Posté le 16 février 2007 à 18 h 07

Qui ne connaît pas The Strokes, le groupe au style, à l'allure, et même à la musique parfaite (même si les deux albums suivants pêchent un peu...).
The Strokes a placé la barre haute, sur cet album les tubes s'enchaînent sans temps mort ! ! !
C'est à partir de cet album que la hargne anglaise a reprise, peur devant la concurrence ?
Bref cet album est vif, clair, extra léger, hyper entraînant.
Les chansons telles que : "Is This It", "The Modern Age", "Someday", "Alone Together", "Last Night", "Hard To Explain", "Trying Your Luck", "Take It Or Leave It" (quasiment toutes....) sont composées d'accords, de refrains parfaits, qui tiennent parfaitement la route...
Le Rock des années 2000 c'est "The Strokes" !
Excellent !   18/20



Posté le 14 janvier 2010 à 23 h 20

L'histoire que je vais vous raconter, vous la connaissez déjà. Je veux dire, d'autres l'ont racontée avant moi. Ceux de ma génération. Ceux qui sont nés au début des années 90. Trop jeunes pour Nirvana, pour la brit-pop. L'album est sorti en 2001 mais je l'ai découvert deux ans plus tard. La belle époque. C'est un peu avant l'avénement d'Internet, de la musique qu'on trouve partout, qu'on écoute rapidement, qu'on consomme à la va-vite. Et pourtant Is This It traverse l'Atlantique et vient me foutre une bonne grosse claque, en plein dans ma gueule de collégien boutonneux qui est plus intéressé par Harry Potter que le rock'n roll.

Et je l'écoute. Beaucoup beaucoup. Dans mon balladeur. Il faut changer les piles souvent pour écouter tout ça en boucle. Je l'écoute dans le bus le matin, je l'écoute à fond dans ma chambre de gamin en prenant ma vieille raquette de tennis pour une guitare. J'apprends à taper du pied, j'apprends à vibrer au son de la voix de Julian Casablancas. Mon grand frère de substition, qui me montre des horizons nouveaux, l'air de rien, avec décontraction. Il y a l'attitude aussi, c'est important, surtout quand on a treize ans. Alors, on achète ses premières Converse, on porte la veste noir et on se la joue négligé. Les cheveux poussent, le duvet aussi. Et l'amour de la musique, de la mélodie, du riff bien senti grandit grandit, jusqu'à devenir une raison de vivre, jusqu'à ce qu'on puisse se passer de cette galette fondatrice. De cette main gantée aux fesses qui est à l'origine de tout. Qui va me transformer.

Pourtant, on est d'accord, rien de révolutionnaire. Que du revival bien foutu, sec et accrocheur. Mais pour moi c'est le Graal, c'est ce qui me rend différent des autres. Ecouter Is This It à cet âge là, c'est se construire une personnalité, c'est devenir quelqu'un. Des révélations comme ça, il y en aura d'autres. Dylan à quinze ans. Kerouac à seize ans. Mais celle-là, c'est la première et c'est celle que je regarde quelques années plus tard avec tendresse, avec une certaine nostalgie. Je ne me lasserais jamais de ces hymnes parfaits, écoutés milles fois, qui n'ont jamais perdu de leur saveur, de leur candeur. "Someday" me rappelera toute ma vie à mon adolescence. "Last Nite", c'est la bande son de mes premières soirées, de mes premières cuites. "Trying Your Luck" m'a fait chialer bêtement, comme un innocent. Plus tard, j'allais les voir en concert, j'allais devenir une groupie et chérir les deux albums suivants, chacun à leur manière, en fonction de l'époque.

Is This It est mon inoubliable dépucelage musical. La porte ouverte à toutes les découvertes. The Strokes, c'est mon groupe de jeunesse et j'espère que pas mal se reconnaitront. Aucun cynisme, aucune objectivité dans cette chronique, je l'écrit avec la sensibilité d'un grand gamin qui aura toujours treize ans.
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 01 août 2010 à 16 h 41

"Ouais, les Strokes, franchement, c'est typiquement un groupe d'adolescentes prépubères excitées par les mecs en slim/converses. Ah et puis ce matin dans le RER, j'ai croisé des nanas qui s'extasiaient sur Julian Casablancas, le si beau Julian Casablancas. Elles devaient avoir quoi, 13 ans ? Ah ah"

Ah ah...

Ce refrain, je l'ai entendu des dizaines de fois, et je me suis posé la même question à chaque fois. Ces gens-là ont-ils ne serait-ce qu'une seule fois posés leurs oreilles sur Is This It ?

An 2001, cette fois c'est sûr, le rock est mort. On y a cru un peu avec la baston entre Oasis et Blur, mais rapidement, l'illusion est passée. Les premiers n'ont plus rien fait de génial après deux albums, quand aux seconds, on en parle pas beaucoup outre-Manche. Oh, "Song 2" est un titre super, mais...

Kurt Cobain est crevé, et il a fait aussi beaucoup de mal. Le même délire : "regardez-moi ce vieux tocard camé jusqu'aux os qui faisait son beurre des malheurs adolescents". A croire que tout s'est arrêté en 1969. "Ah, tu devrais écouter du Nina Simone...".

2001, donc. Les boys band ont tout écrasés sur leurs passages, emportant avec eux tout ce qui pouvait ressembler vaguement à du rock à guitare. Même Radiohead semble avoir lâché l'affaire. Kid A est un album électro. La techno est à la fête. C'est l'heure des compiles Makina, de O-Zone et de MC Solaar. Avoir 12 ans à cette époque, si on n'a pas des parents qui s'intéressent un peu à la musique, c'est l'assurance d'être persuadé qu'un chanteur est un mec tout seul qui chante en respectant une choré d'enfer. Des musiciens ? Où ça ? Mais nan, la musique est enregistrée, ouais mon gars. Putain de période. Et puis on découvre Nirvana, parce que bon ça quand même c'était pas trop mal et que dans un coin du lycée, y a deux ou trois corbeaux qui traînent leur look de gothique et maîtrisent (ils écoutent Evanescence et jutent sur les paroles de Saez, et ça on aime moins mais bon) Et puis on apprend que Kurt Cobain s'est tiré une balle de chevrotine dans le sternum, et on se dit que s'il kiffait vraiment la musique rock, bah il a bien eu raison.
Et les Strokes sont arrivés.

Pas vraiment le groupe de rock à tendance sympathique, genre prolos bourrins comme les Beatles ou les Who. Plutôt de gros fils de bourge. Julian Casablancas est le fiston du PDG d'Elite et de Miss Danemark. On le voit pas forcément tout de suite comme le bon pote ou , comme moi, le sympathique grand frère à guitare (un bon parti peut-être, mais à 14 ans, je pense déjà plus qu'à tripoter des seins). En 2001 j'ai 12 ans. Trop jeune. Je découvre en fait les Strokes deux ans plus tard, avec Room On Fire. Révélation : "merde, y a encore des groupes de rock ? Et puis en plus c'est vachement mieux que ce qui passe sur NRJ !". Comme j'aime beaucoup, j'achète Is This It, voir ce qu'ils ont fait avant.

Grosse claque. Deux guitares qui s'enchevêtrent parfaitement. Des riffs énormes, et la voix de Julian Casablancas, traînante, nonchalante. Quand on a 14 ans et une culture musicale proche du néant, c'est tellement nouveau.

(7 ans plus tard)

Et pourtant la musique des Strokes se rapproche de ce qui se fait de meilleur. Bien sûr on a tout de suite très envie de parler de Marquee Moon, tant les structures mélodiques s'en rapprochent (en moins prise de tête quand même, car Marquee Moon prend plus de risques). Et puis putain, voilà un mec qui a la même voix que Lou Reed, fou. So american. Le son est toujours aussi parfait. L'équilibre général est dément. On est en 2010, et on peut l'affirmer haut et fort, Is This It ? est l'un des albums qui a fait la décennie.

Mais on a du recul, aussi. Et on peut peut-être regretter que les Strokes, par cet album, aient lancés une tendance : celle du rock festif. Parce que cet album sent le rock, un peu la sueur, et il s'écoute bien, mais c'est vrai, il ne sent ni la drogue, ni le sexe, ni la contestation sociale.

L'avènement du rock bisounours pour bourgeois du 16ème, en somme. Et ça se traduira par une flopée de groupes plus ou moins sympathiques pour qui le fameux look slim/converse/veste chère à badge est le sommet du rock'n roll. On pense avec nostalgie aux chemises rayées de Kurt...

Mais on s'en fout, parce que c'est tellement bon.

Et de toute façon pour ces mecs, c'est tellement plus cool de se référer à Pete Doherty.
Excellent !   18/20



Posté le 16 février 2011 à 15 h 51

Je suis toujours étonné la sévérité des jugements lorsqu'il s'agit d'évaluer le rock des années 2000. L'arrivée de groupes comme les White Stripes, les Libertines ou Arcade Fire a été accompagnée par une pelletée de commentaires acerbes leur reprochant de plagier les grands anciens (amusant quand on sait que ces mêmes anciens se sont inspirés d'artistes précédents). Non pas que je veuille les mettre sur un pied d'égalité avec les Beatles, Stones, Velvet, Dylan, Bowie et consorts mais leur démarche honnête et leur talent méritent un autre traitement. Parmi eux, les Strokes sont les meilleurs (totalement subjectif je l'avoue). Ils ont tout: l'attitude et le look bien sûr mais aussi et surtout la classe mélodique. Découverts avec Room On Fire (album sous-estimé), ils font partie intégrante selon moi de l'histoire du rock. Et non pas en marquant le fameux retour de ce genre si unique puisque le rock n'a jamais disparu.
Is this It?... Les new-yorkais ont eu le mérite de poser la bonne question, dès leur premier morceau. Et surtout le bon goût d'y répondre magnifiquement dans les dix chansons suivantes. Evidemment, on est en terrain connu, Velvet Underground et Television en tête. Et alors? Influences irréprochables, parfaitement englobés dans le style Strokes. Riffs accérés et mélodies exceptionnelles exprimant idéalement rage et mélancolie: la recette est imparable. "The Modern Age" est tout simplement fabuleux, "Hard To Explain" confirme que ces gamins ont le sens de la formule qui marche. Quant à "Some Day" et "Last Nite", ce sont juste deux singles parfaits. Aucun morceau n'est à jeter, surtout que Casablancas laisse entrevoir son potentiel vocal absolument énorme. Pour être un grand groupe de rock, il faut avoir un grand leader et les Strokes l'ont. Verdict définitif.
Cela fera bientôt dix ans que ce disque est sorti (dans les mêmes eaux que l'attentat du World Trade Center en Europe) pour secouer ce monde qui ne tourne pas très rond. Et je ne peux que remercier leurs auteurs d'avoir réalisé une œuvre purement rock'n roll qui ne revendique rien de plus. Comme le chante si bien Julian, take it or leave it...
Exceptionnel ! !   19/20







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