The Black Angels

Indigo Meadow

Indigo Meadow

 Label :     Blue Horizon 
 Sortie :    mardi 02 avril 2013 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Au seuil de l'appartement 4-IM situé au treizième étage, Syd Barrett attend sagement que Lou Reed et ses potes du Velvet Underground viennent lui ouvrir la porte. Durant la soirée bien animée et bien sonorisée par les Doors et le 13th Floors Elevators, ils se souviennent qu'à chaque fois qu'ils jouent ensemble, le monde les acclame. Au fil des échanges, l'envie de rejouer se fait sentir. Pourquoi ne pas repartir tous ensemble pour la quatrième fois ? Tout le monde acquiesce, mais que faire maintenant pour ne pas décevoir le public ? Choisir la facilité et reprendre la même recette magique ou changer un élément qui éveillera la curiosité du public ? Ils décident finalement d'adopter la seconde option et de jouer un rock psychédélique dénué de longueurs. Des chansons ne dépassant guerre les quatre minutes, qui vont donc droit au but ! Mais encore une fois, ils décident de se cacher sous une autre identité, celle qui les a fait connaître : The Black Angels.

Comment ? Mon histoire ne tient pas debout ? Bon allez, c'est vrai nous sommes bien en 2013 et tout ceci n'est que fantasme, mais la musique est belle et bien réelle ! Alors parlons-en.

Pour cette quatrième livraison, la mélodie prime avant tout et la voix quasi mystique en est l'instrument principal. Le groupe réussit à condenser tout ce qu'ils savent faire de mieux, et ce dans des chansons d'une durée de deux minutes et demie à quatre minutes et des petites poussières. Connaissant le passé du groupe on aurait pu redouter cet exercice, mais ils s'en sortent à merveille. Le premier titre "Indigo Meadow" est parfait en tant que piste d'ouverture, ça ne m'étonnerait même pas qu'il soit placé en début de setlist pour leurs concerts. "Evil Things" est un bon mélange des deux principales facettes du groupe avec des couplets psychédéliques et des refrains remplis de fuzz, le tout dans un format court et extrêmement efficace. Difficile de résister au premier single "Don't Play With Guns" complètement engagé et bien rentre-dedans avec un refrain tout simple, mais entêtant. La basse qui gronde apporte une lourdeur bienvenue, renforcé par le final à la limite du noise rock. On retrouve les 60's avec "The Day" qui est une cousine de "Love Me Two Times" des Doors. "Love Me Forever" est sûrement la meilleure piste de cet album. Son ambiance sombre assez inquiétante, apporté par l'orgue et la guitare, est succulente. Le groupe nous ressert un refrain des plus simplistes, mais qui reste encore et toujours en tête. Et comme si cela ne suffisait pas, ils enchaînent avec le second meilleur morceau "Always Maybe". L'ambiance, bien qu'hypnotique, est toujours assez inquiétante. Des voix quasi spectrales flottent sur toute la longueur de la chanson, et tout est magnifié par l'orgue et les guitares rempli de fuzz et de reverb.
Les Doors sont de retour sur "Broken Soldier". Côté musique, l'influence de Ray Manzarek est indéniable. Les paroles sont assez poignantes ("Day one when the killing was done ; I had a thought, could I do it or not ? ; It's hard to kill when you don't know whose side you're on"). Sur "I Hear Colors (Chromosthesia)" c'est l'acid rock des Pink Floyd époque Syd Barrett qui s'invite volontiers. L'orgue est encore une fois la véritable star. Dans "Twisted Light", je ne sais pas si c'est Alex Maas qui chante différemment ou si c'est un autre membre du groupe qui prend sa place, mais... c'est comme ci Ozzy Osbourne fusionné avec Alice Cooper et ça surprend la première fois. Heureusement ça sert le morceau et amène un nouvel aspect à l'univers du groupe. Cela aurait même eu un meilleur effet sur le morceau de clôture "Black Isn't Black". Sombre et menaçant, mais trop court. Oui, ce sentiment n'arrive que pour cette seule piste, juste à la fin. Ça décolle au bout de deux minutes, mais la progression est tellement bien menée qu'on oserait imaginer un long jam avoisinant les dix minutes. La formule d'Indigo Meadow étant ce qu'elle est, ils ont estimé que quatre minutes vingt étaient suffisantes. Dommage.

Les Black Angels ont donc décidé de diversifier leurs compositions et de ne surtout pas rester cloîtré dans une formule ayant bien marché. Un peu de risque ne fait jamais de mal et le groupe s'en sort à merveille avec cet excellent quatrième album.


Excellent !   18/20
par Beckuto


 Moyenne 13.50/20 

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Posté le 23 mars 2014 à 13 h 03

Déjà, à l'époque de Directions To See A Ghost, j'avais trouvé la musique des Black Angels tout-à-fait digne d'intérêt, dans un certain registre psychédélisme répétitif, même si elle m'avait laissé une impression de monotonie sur la durée de l'album. Avec en prime, un son manquant quelque peu d'ampleur pour une musique à portée spatiale !
Le virage outrageusement pop de Phosphene Dream avait confirmé que les Black Angels étaient pourtant capables de varier leurs compositions, non sans un certain brio.
Indigo Meadow s'inscrit dans cette lignée. Le savoir faire est indéniable et le groupe connaît assurément ses classiques sur le bout des doigts. Du heavy psyché en passant par le swinging london, l'orgue doorsien, les bandes inversées, et même quelques petits échos de cruche électrique ! Bref, tout l'arsenal sonore de la grande époque du psychédélisme y passe.
Le déballage de cet arsenal de clichés, jusque dans les titres ("I Hear Color", "Broken Soldier" ) et une capacité à (dé)trousser des morceau avec une facilité qui laisse pantois, ne sont pas sans jeter un certain voile de suspicion quant à l'authenticité parfaite de la démarche. Viserait-on, peut-être, une fois de plus, un public un peu moins underground que celui auxquels les aurait assurément cantonné une suite dans la lignée de Direction to See a Ghost ? A moins, qu'il ne s'agisse juste de rendre, une nouvelle fois, hommage à un style et à une époque !?
Toujours est-il qu'avec Indigo Meadow les Black Angels ont, une nouvelle fois mais non sans panache, enfoncés les portes ouvertes d'un certain revival psycéhédélique, ici sous influence pop et qui renvoie, sans apporter grand chose de plus, à une époque où les compositions, elles, n'étaient pas que d'apparat.
Pas terrible   9/20







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