The Black Angels

Phosphene Dream

Phosphene Dream

 Label :     Blue Horizon 
 Sortie :    lundi 13 septembre 2010 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Bonjour les enfants, je suis votre nouveau professeur.

Asseyez vous.

Pour bien commencer cette nouvelle année scolaire qui débute, ouvrez vos cahiers, et écrivez.

Même sans comprendre, écrivez, vous y verrez plus clair à la fin du cours.

Aujourd'hui, Phosphene Dream.
Les phosphènes donc. Une définition s'impose je présume.

Non, pas fausse sphaigne, Clément, phosphène.

Phosphène : sensation de voir une lumière, ou l'apparition de tâches dans le champ visuel, souvent causées par une stimulation mécanique, électrique, ou magnétique de la rétine.

Mais parfois aussi musicale, comme dans le sujet qui nous intéresse aujourd'hui.

Nommés d'après le morceau du Velvet Underground "The Black Angel's Death Song", chanson que je ne manquerai pas de vous apprendre à la flûte au cours de l'année; The Black Angels nous honore d'un troisième album, faisant suite à... à?

Oui Steven, Direction To See A Ghost et Passover, très bien.

Donc je disais, Phosphene Dream, dernier opus en tout point parfait, ne déçoit pas par une redite -un seul t oui-, une simple suite, non, ils réinventent leur musique pour en faire quelque chose de moins sombre, j'oserai même plus travaillée et paradoxalement plus brute, du tragi-cosmique, si vous me passez l'expression.

Ce son est pourtant bien le même, je pourrais user le champ lexical du plaisir psychotrope jusqu'à la moelle - Pardon? Psychotrope? Vous verrez ça lors de la sortie "Nature" trimestrielle, un peu de patience - l'user jusqu'à la moelle donc, sans pour autant en donner une interprétation correcte.

Le psychédélisme crasseux, nauséabond des Spacemen 3 se joint (bravo Michaël pour ce bon mot, tu resteras à la fin de l'heure) aux orgues chers à Ray Manzarek, osant même utiliser une cruche en terre amplifiée, joie des 13th Floors Elevator.
Ce n'est pas anodin, merci de le remarquer Isabelle, car ils reprennent "Rollercoaster" sur un tribute to Roky Erickson, morceau repris lui même par Spacemen 3 effectivement, mais ce tribute fera l'objet d'un autre cours si tu veux bien.

Un disque suffisamment court pour le savourer d'un trait, pas de longues plages qui s'éternisent douloureusement, coupant la chique à l'album, obligeant presque l'auditeur à s'y remettre plusieurs fois. Rien de ceci.
ici, la musique coule vraiment toute seule, sans pour autant occulter les montées, que le groupe s'amuse à faire jaillir à des moments inopportuns, accélérant ici, fuzzant là, on peut affirmer que tout est là pour se mettre bien, passez moi l'expression.

On arrive à la fin de l'heure, donc pour la prochaine fois, vous choisirez un morceau, par groupe de 2 ou 3, et vous exposerez votre ressenti, vos sensations, ce qui vous passent en tête. En une petite cinquantaine de lignes.

Je finirai donc en concluant, en vous disant que dans certains cas, le phénomène optique susnommé est dû à la persistance rétinienne. Il survient normalement après fixation d'une source lumineuse ponctuelle.

-La persistance rétinienne? Bon mais très vite.

Pour faire simple, prend un carton de 15cm sur 12, fais y deux trous au milieu des cotés opposés. Dessine un oiseau au centre du recto, et une cage au verso. Accroche une ficelle en haut et en bas. Et fais tourner rapidement. Oui Yann, ça marche si tu dessines une mouette.
Je peux finir ?

Les phosphènes peuvent être aussi un signe précurseur d'un décollement de rétine, mais vous avez tout le temps d'y penser.
Lorsque ce phénomène bien connu aveugle momentanément - mo-men-ta-né-ment-, on parle d'éblouissement (au volant par exemple).
C'est exactement ça.

Non Michaël, cet album n'est pas un volant.
Cet album est un éblouissement.

A la semaine prochaine les enfants.


Excellent !   18/20
par X_Lok


 Moyenne 16.50/20 

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Posté le 23 septembre 2010 à 20 h 52

En ce début d'année scolaire (n'est-ce pas Lok !) nos Texans préférés remettent le couvert ! Et le troisième album s'intitule donc Phosphene Dream... Intéressant tout ça! Comme d'habitude j'ai l'impression d'avoir pris du LSD en regardant la pochette ! Drôle association de cyan et rouge mais qui bizarrement, fonctionne. Passé l'aspect visuel j'espère que tout ce beau monde sonne aussi bien que ses prédécesseurs. J'avale encore un ou deux cachetons et me lance dans les torpeurs du disque bleu et sang.

Le premier titre "Bad Vibration" aurait bien pu figurer sur l'un des deux premiers albums. Recette texane servie à la perfection avec supplément sauce piquante et sa guitare fuzz de saison. L'ambiance est pesante et tout s'annonce sous les meilleurs auspices pour la suite. Je continue de planer lorsque la seconde piste s'ouvre à moi. Un morceau léger tel qu'on en fait plus depuis le milieu des années 60. Sommes-nous déjà au dessert ? Et c'est là que le bât blesse. On a parfois l'impression d'absorber un bouillon mal réchauffé qui oscille entre The Doors, 13th Floor Elevators et les Beatles. Je n'arrive pas à me détacher de cet arrière gout de facilité dans les riffs, breaks ou arrangements. Ces derniers restent très (trop) prévisibles. Exemple flagrant avec les titres "Sunday Afternoon", "Yellow Elevator #2" ou encore "Telephone". Vous allez me dire que c'est un peu la caractéristique intrinsèque de ce groupe que de recycler les bonnes vieilles formules du passé. Cependant les premiers albums bénéficiaient d'une ambiance qui manque cruellement à cet opus. Mention spéciale tout de même pour les morceaux "Bad Vibrations", "River Of Blood", "True Believers", et "The Snipers" géniaux de bout en bout.

Au final la descente est douloureuse... C'est la bouche pâteuse et le corps parcouru de frissons que je retire le disque de la platine... Je crois que j'attendais trop de cet album. D'où une certaine déception... Ce dernier est juste "bon". Peu, trop peu pour un groupe comme les Black Angels.

A bon entendeur bonsoir !
Bon   15/20







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