Fugazi

Fugazi

Fugazi

 Label :     Dischord 
 Sortie :    1988 
 Format :  Mini Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

1988, ce n'est plus tellement hier. C'est l'année où fut enregistrée cet ep 7 titres. Les premières transpirations fugaziennes. Le son est énorme et poussiéreux. Lourd et poisseux. Ian MacKaye, qui a tourné définitivement la page Minor Threat et Embrace au bout d'une remise en question personnelle et collective au sein de Dischord, arrose avec ses accords de sa guitare enrouée, grondante et puissante. Mais de puissance, elle en manquerait sans l'instrument du bassiste Joe Lally. "Burning" et "Give Me the Cure" en témoignent. La basse de ce dernier fait vibrer les murs et le plancher. Guy Picciotto, lui, n'est pas encore second guitariste mais fait bien acte de présence ; il ne s'est pas joint au groupe en tant que faire valoir. Cette seconde voix rumine et vomit ses râles, contrebalance et accompagne aussi le chant de gamin colérique de Ian MacKaye. 7 titres. Avec le fameux "Waiting Room" pour commencer. Et "Glue Man" pour terminer. 7 titres, avec un son daté mais qui a gardé sa rage.


Très bon   16/20
par Pascha


  L'album est aussi connu sous le nom "7 songs"


 Moyenne 16.50/20 

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Posté le 11 octobre 2022 à 08 h 03

Washington D.C., des gamins qui montent et démontent des groupes éphémères, une envie de changer le monde, de défoncer l'ancien... Tout les ingrédients sont là. Et parfois la sauce prend. Parfois des groupes restent et des légendes naissent. Il faut bien qu'elles commencent quelque part, par quelques circonstances, par quelque chose. Les Fugazi démarrent leur légende, qu'ils alimenteront en s'interdisant de la propager, avec ce premier EP auto-titré.
Aux premiers accord, ce sont certes des codes et des sons (harchi-)connus qui viennent frapper à nos tympans mais la différence est... dans l'exécution.

Loin de moi l'idée de dire que la plupart des gamins de l'époque étaient tous des poseurs... mais en fait, ouai ! Comme dans toutes les scènes, surtout celles dans leur ébullition fécondatrice. Et Fugazi arrive avec un vrai savoir, une expérience séminale non anodine et surtout une authenticité intacte.
Ils sont venus foutre des gnons, gueuler la misère, pleurer leur mal-être, revendiquer au nom de, menacer qui de droit. Ils emballent toutes leur énergie hardcore dans un écrin post-punk et te balance leurs présents (et l'absence de futur) à la tronche. Le post-hardcore écrit ses lettres de noblesse.
Du sang boue de milles idées et la pression pourrait faire sauter le couvercle à chaque instant.
En témoigne cette "Waiting Room" pleine à craquer de cet engagement, à la fois écorché et éclatant, au refrain imparable, limite skate.

On ressent de l'envie, celle d'en découdre mais d'y mettre les notes et les mots. Le plaisir, celui de faire du bruit, de jouer pour se faire entendre. Mais surtout un besoin, celui de laisser exploser les émotions, de faire parler ses ressentis, de taper du poing, de se sentir vivre.
Avec cette double voix, cette basse de premier plan, ces textes honnêtes et ce sens de la mélodie, le niveau de composition affiché est déjà à proprement parlé bluffant. La bouteille accumulée lors de leur vertes années paie cash.
La suite arrive ? Vite ! Oui, très vite.
Parfait   17/20







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