Fugazi

Steady Diet Of Nothing

Steady Diet Of Nothing

 Label :     Dischord 
 Sortie :    lundi 01 juillet 1991 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Avec l'album Repeater, nous avions laissé la bande de Ian MacKaye assez énervée, s'appliquant à poser les bases de l'émocore. Avec Steady Diet Of Nothing, Fugazi enfonce le clou. Sur ce disque, il n'y a aucun hit alternatif potentiel, seulement de la tension et une dose de frustration. Autant le dire, si ce sont les charges toutes guitares dehors que l'on retient de Fugazi, cet album peut décevoir. Si l'on préfère retenir de Fugazi une tension, une émotion poussant à l'introspection alors, après une écoute attentive, Steady Diet Of Nothing offre un plaisir long en bouche.


Bon   15/20
par Poupin'X


  Ecoutable sur : https://fugazi.bandcamp.com/album/steady-diet-of-nothing


 Moyenne 16.50/20 

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Posté le 07 juin 2007 à 22 h 16

Après avoir posé les bases d'une toute nouvelle manière de jouer du punk avec Repeater, Fugazi développe sa face emo avec Steady Diet Of Nothing. Il en profite par la même occasion pour se détacher définitivement de la scène hardcore ou plutôt pour lui donner une nouvelle jeunesse.

Le premier album du groupe a partagé les punks ? Et bien celui-ci fera définitivement le tri. Car les morceaux se réclamant du hardcore, tel que Minor Threat et les premiers groupes des années 80 l'avait établi, sont ici complètement absents. Fugazi préfère remettre tout ça en question et tabler sur la réussite indéniable des morceaux emos de Repeater.

Place à des sentiments beaucoup plus profonds et viscéraux. Tout est mis en oeuvre ici pour provoquer des émotions nouvelles aux fans de punk classique et aux autres. Les musiciens sont de plus en plus carrés et parviennent à dégager des mélodies complexes, inspirées et d'une teneur complètement inédite ("Nice New Outfit"). Le groove est plus présent également. Le fait de jouer plus lentement permet à Brendan Canty et Joe Lally de tisser des rythmes à faire froid dans le dos comme sur "Long Division". Ian MacKaye et Guy Picciotto se relaient ou se complètent pour nous déchirer l'âme de leurs chants tour à tour tristes et désabusés ("Reclamation", "Polish", "Dear Justice Letter"). Une nouvelle corde à l'arc de Fugazi apparaît également sous la forme de morceaux d'une tension extrême, toujours prêts à exploser. Une musique lancinante et un chant coléreux mais rentré permettent de tisser cette sensation. L'instrumental "Steady Diet" et "Runaway Return" en sont les meilleurs exemples.
Fugazi explose également les structures de ses morceaux. Le groupe se risque hors des plans basiques couplet-refrain-couplet. Il démultiplie les breaks et passe d'une idée à l'autre à l'intérieur d'un même morceau avec une déconcertante fluidité. Cet essai de déstructuration portera ses fruits dans les futurs albums...

Les thèmes abordés par les paroles sont toujours aussi incisifs et engagés. Patriotisme, chauvinisme yankee, individus noyés dans la société de consommation ou antimilitarisme sont cette fois au menu. L'impact de ces textes pessimistes et fatalistes est démultiplié par la froideur et l'aspect sec général des compositions de cet album.

Fugazi signe ici sont album le plus emo encore à ce jour. Il en devient par la même occasion très original et même aujourd'hui il ne semble pas du tout daté. C'est avec plaisir qu'on replonge dans ces morceaux gorgés de différentes sensations et chaque écoute procure des plaisirs différents mais toujours très puissants.

Le groupe assoit définitivement sa réputation avec Steady Diet Of Nothing. Divisant ses auditeurs potentiels en deux parties : les réfractaires bas de plafond ne voyant ici qu'une bande d'intellos prétentieux et les personnes plus larges d'esprit et ouvertes à la nouveauté. On n'est bien évidemment pas obliger d'adhérer à cette musique complexe mais reconnaître son originalité est par contre indispensable.
Excellent !   18/20







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