The Dodos

Visiter

Visiter

 Label :     Frenchkiss 
 Sortie :    lundi 07 juillet 2008 
 Format :  Album / CD   

Au vu de l'horrible pochette de "Visiter", on jugerait facilement qu'un contenu tout aussi execrable se cache dans le boitier, il n'en est rien, fort heureusement.
Passé outre ce design primitif, nous voilà entraîné dans l'univers mirifique de ces drôles d'oiseaux, titillé par l'introductif "Walking", où un banjo bancal, des fingerpicking maîtrisés et une phonation angélique, se côtoient sous la direction vocale du Dodo en chef Meric Long.
A l'écoute de la cavalcade "Red And Purple", on pourrait croire à une fanfare chamanique réunissant l'équivalent d'une équipe de foot.
Pourtant Les Dodos ne sont que deux, mais compensent facilement leur unité restreinte avec un millier de bonnes idées par morceau, un chanteur-guitariste touche-à-tout de génie soit Meric Long et un batteur biberonné au prog-rock, d'une créativité débordante et d'une précision sans faille soit Logan Kroeber.
On est parfois supris (agréablement) par les directions que prennent les pièces du duo San Fransiscain, commençant comme le meilleur de Sufjan Stevens et finissant comme le plus explosif d'Animal Collective ("Joe's Waltz"), ou par cette propension à nous entraîner dans les méandres de leur blues-freak folk sous amphèts, avec simplicité et élégance.
Le Dodo, animal à la lourdeur et à la débilité évidente (aujourd'hui disparu) serait alors l'antithèse de ces deux urluberlus, dont l'acharnement productif tombe visiblement sous le sens à l'audition du magnifique single "Fools", scie transcendentale d'une éfficacité destructrice, ou encore l'enchainement des trois séismes affectif que sont "Jodi", "Ashley" et "The Season".
Le Dodo était un animal paresseux, mais c'est pourtant le nom qu'ils ont choisi pour nous surprendre.


Exceptionnel ! !   19/20
par LG


 Moyenne 18.50/20 

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Posté le 02 octobre 2008 à 00 h 24

Deux ans se sont écoulés depuis Beware Of The Maniacs et The Dodos réapparaît avec un second album encore plus abouti. Loin d'être satisfait par leur prototype de pop folk psychédélique, le duo pousse le concept encore plus loin. Meric Long, au départ du projet, dont on ne finit pas de d'apprécier ses études en percussions africaines, confie à son partenaire davantage de responsabilité avec ses toms et surtout ses baguettes (qu'importe si elles frappent une table ou des peaux). Visiter est donc l'étape supérieure dans leur quête du grand déménagement sonore axé sur une complicité guitare/batterie pointilleuse et parfaitement réglée. Logan Kroeber, à la dextérité incontestable et dorénavant indispensable, est définitivement placé au centre, pris dans le magma survitaminé issu de l'imagination de Long. Ce dernier ayant besoin d'un tambour toujours plus battant pour cueillir ses longs textes délicats et justes. En résulte ce patatoïde élaboré, délicieux d'inventivités mais en même temps très primaire (voire primitif) du à cette cadence lourde, calibrée et pas prétentieux pour un sou. The Dodos expose une musique débridée carillonnante à tout va ("Red And Purple") sans répit. Les deux américains donne l'impression de vouloir toujours avoir une longueur d'avance et donc de soutenir une cadence élevée. Croches balancées en pagaille en rim shot sur "Fools", titre protéiforme enchaînant pop, prog, folk et délires baroques ("Joe's Waltz" au poil), guitare vrombissante alignant les slides ("Paint The Rust")... Bref un mitraillage de compositions effrénées qui même si elles baissent en régime par moments délecte par leur génie comme "Park Song" ou le superbe lo-fi "Undeclared". L'utilisation du rim shot est d'ailleurs très présente et se suffit souvent à elle-même, contaminant parfois le jeu entier du batteur d'une façon fort appréciable. La surprise est à chaque fois de taille, la sensation de vitesse souvent aussi d'ailleurs ce qui donne rapidement patate et bonne humeur à tel point même qu'elle dissimule des sujets traités parfois pas si drôles que cela. En effet, le duo bénéficie à juste titre d'une belle plume, mélange d'amertume et de sarcasmes ("God ?" au titre évident), très directe. Et ce côté brut, nature, trouve complètement sa place au sein de ces compositions qui semblent avoir été faites dans l'urgence, sans enjolivement ni fioriture à l'image de "Winter", ou "It's That Time Again" chanson de comptoir d'amant en peine qui fait toujours les mêmes erreurs et promet à chaque fois de ne pas recommencer pour récupérer sa belle. Dans un registre plus tribal et plus calme, "Ashley" est tout aussi touchante. Si l'album arbore un esthétisme rebutant incompréhensible, il cache néanmoins un monticule de pépites qui s'avèrera sûrement être un des monolithes de demain.
Excellent !   18/20







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