Sunn O)))

Black One

Black One

 Label :     Southern Lord 
 Sortie :    novembre 2005 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Quand on pause un disque de Sunn O))) sur la platine, on sait que l'on va vivre un moment étrange, à la fois étouffant, prenant, mais aussi exaltant, nourrissant une curiosité sonique malsaine, tant le groupe semble offrir un des derniers bastions de musiques qui font peur, d'un point de vue sonore (avec Khanaté, groupe parallèle) ou visuel.

On n'a jamais pu s'empêcher d'être fasciné par ce groupe qui mélange allègrement doom/black metal et musiques expérimentales. Pourtant après White 1 et White 2, la réedition de Grimrobes Demos et surtout l'incroyable Capture/Release de Khanate, on pensait vraiment avoir atteint les limites du genre, ne plus être impressionné par ce groupe hors normes. Grosse erreur, le groupe livrant avec Black One comme son nom l'indique, son disque le plus sombre, le plus étouffant. Auditeurs sensibles s'abstenir !!
Le groupe, en invitant des guest issus de la nouvelle scene black metal Californienne, renforce le côté extrême de sa musique, tout en distillant de façon plus subtile le mélange entre drones electros (infra basse notamment) et drones metals (ces toujours impressionnants riffs lourds de doom metal).
Sur les sept plages du disque, toutes les différentes facettes du groupe se mélangent, apparaissent tour à tour, passant de passages étouffants à des passages angoissants (!!!), des drones à la limite du supportable, des riffs crétins, des voix d'outre-tombe réellement flippantes, échappant au ridicule du genre ; des quasi silences sont rompus par des secousses metals. Tout ceci ressemble au dernier Khanaté, me diront les spécialistes ?? ... Pas vraiment en fait, chez Khanaté on ressent une rage (à travers la voix surtout) qui est ici totalement absente ; sur ce nouveau Sunn O)) tout est attonale, du noir sur du noir, les voix guturales ne sont que des éléments sonores comme d'autres ...

Ce disque morbide est aussi passionnant d'un point de vue purement musical (quelle maîtrise du son !), le groupe allant encore plus loins dans sa démarche, qui n'était au départ qu'un hommage à Earth, faisant d'eux le groupe expérimental le plus excitant du moment, alors que c'est du Doom metal ; un comble !


Excellent !   18/20
par X_Elmo


 Moyenne 17.00/20 

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Posté le 19 novembre 2005 à 23 h 51

Quel adjectif saurait le mieux correspondre à la musique de Sunn 0))) ? Noire, cauchemardesque, funéraire ? Une chose est sûre; le duo nous livre là leur manifeste le plus obscur, s'entourant à l'occasion de chanteurs de formations black-metal restées confidentielles.

Le côté hypnotique du drône allié au désespoir du doom. Résultat : ce son comateux et monolithique, sans rythme, qui s'étire à l'infini pour s'approprier les sens de l'auditeur. Aucun repère pour celui-ci, le temps n'a d'ailleurs ici aucune importance, car la formation s'affranchit de tout schéma musical établi. Les deux comparses font vomir à leur amplis une saturation sourde, qui ne cherche qu'une chose : nous engloutir dans un univers de ténèbres où l'espoir d'entrevoir la lumière est définitivement vain.

"It Took The Night To Believe" est peut être le titre le plus dérangeant de l'album. En un riff, il parvient à créer une ambiance étrangement glauque, sans réel artifice, si ce n'est un son souillé à l'extrême par ses créateurs. Et cette voix étouffée complètement inhumaine, enregistrée dans un cercueil ! Oui, la folie de Sunn 0))) va loin, jusqu'à sonder le chaos pour en ressortir cette reprise de Earth (groupe emblématique qui est la raison d'exister de Sunn 0))) ), "Orthodox Caveman", ou une autre de Immortal, "Cursed Realms", d'une lenteur poisseuse à faire froid dans le dos. A l'écoute du disque, on se dit que les sons de murs d'ampli du groupe sont bien plus effrayants que la surenchère de violence dans laquelle se jettent nombre de formations extrêmes. La formule de Sunn 0))) est primaire dans la forme, mais ô combien déstabilisante dans le fond.

Ainsi, il faudra à l'auditeur des oreilles plus que larges pour appréhender cette oeuvre. L'expérience s'appuie sur le ressenti que provoque cette masse sonore en mouvement, puisque pas l'ombre d'un refrain mélodique ne viendra nous titiller le tympan. Une musique faite par des fous, pour des fous. Et parfois, il est bon d'être malade.
Très bon   16/20







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