Mickey 3D
Matador |
Label :
Moumkine Music |
||||
Seventeen Seconds, Faith et Pornography. Euh, on se trompe de chronique là ? Ben non, ce sont juste les trois disques préférés de Mickael Furnon. Qui ? Ben, le chanteur de Mickey 3D quoi. Ah oui ! Respire, il faut que tu respires, nin nin nin.
Pfffffff. Ouais c'est çà.
Voilà où on en est avec ces jeunes campagnards, banlieusards de Saint Etienne : Mickey 3D=Respire. C'est bien dommage (bien que le titre soit excellent), et à l'évocation de ces trois albums cultissimes de Cure cités par le compositeur principal du groupe, on comprend pas mal de choses.
Des mélodies épurées, ultra efficaces, une humeur franchement versatile (parce que Mickey 3D, c'est souvent dépressif, si, si), des styles musicaux radicalement opposés... Le groupe est bien moins naïf qu'il n'en a l'air. Et le cerveau de Furnon est probablement aussi complexe que celui de Robert Smith. Et parfois aussi torturé.
Après trois albums teintés de gris sombre donc, mâtinés d'un langage enfantin (un style puéril pour certains) et d'une diction nonchalante, le groupe offre avec Matador un album, parait-il, plus optimiste, et plus chanté.
C'est vrai que l'ambiance est plus détendue, voire hispanisante sur les deux premiers titres "Rodéo" et "Matador". Mais la désillusion revient au premier plan dés le troisième morceau "Le Sixième Sens". On ne se refait pas. C'est curieusement le morceau le plus faible de Matador : les paroles sont moins inspirées, la mélodie sautillante ne colle pas au message défaitiste.
"Réveille Toi" arrive en écho à "La Vallée" de Tu Vas Pas Mourir De Rire. Probablement, est-ce du à la présence lumineuse de Najah El Mahmoud au chant. Une très jolie comptine (tristounette) electro acoustique, dont le groupe a le secret. "La Mort Du Peuple", cynique à souhait et pop en diable, est une belle réussite, entre ombre et lumière; tout comme sa voisine bucolique "Quand On Avait Sept Ou Huit Ans", très entrainante.
A ce moment précis, on se dit que les trois jeunes se dirigent vers des sphères plus clémentes, loin des angoisses avouées des trois premiers opus.
Ce sentiment se brise dès l'écoute de "Il Faut Toujours Viser La Tête", aux paroles très engagées, soutenues par une rythmique sacrément pesante, qui prend aux tripes. "Sparadrap" rappelle les escapades acoustiques et désabusées de Mistigri Torture, tandis que "Compte Pas Sur Moi" et "Les Mots" imposent à nouveau le groupe comme fer de lance du nouveau rock français (un genre à part, finalement).
Puis vient le bricolage un peu malheureux du "Tube De L'Eté", aux paroles pourtant réussies. Heureusement, l'album se clotûre sur deux titres superbes et assez inédits "La Chasse A La Vipère" (rencontre splendide entre Moog, accordéon, guitare sèche, banjo et un excellent beat electro), et "Les Lumières Dans La Plaine" triste et belle à la fois (comme la vie, hi, hi).
Le bilan est donc très bon, mais Matador est tout de même un ton en dessous de ses prédecesseurs, du fait de certaines mélodies un peu fénéantes... On ne peut pas non plus sortir un album exceptionnel tous les jours.
Pfffffff. Ouais c'est çà.
Voilà où on en est avec ces jeunes campagnards, banlieusards de Saint Etienne : Mickey 3D=Respire. C'est bien dommage (bien que le titre soit excellent), et à l'évocation de ces trois albums cultissimes de Cure cités par le compositeur principal du groupe, on comprend pas mal de choses.
Des mélodies épurées, ultra efficaces, une humeur franchement versatile (parce que Mickey 3D, c'est souvent dépressif, si, si), des styles musicaux radicalement opposés... Le groupe est bien moins naïf qu'il n'en a l'air. Et le cerveau de Furnon est probablement aussi complexe que celui de Robert Smith. Et parfois aussi torturé.
Après trois albums teintés de gris sombre donc, mâtinés d'un langage enfantin (un style puéril pour certains) et d'une diction nonchalante, le groupe offre avec Matador un album, parait-il, plus optimiste, et plus chanté.
C'est vrai que l'ambiance est plus détendue, voire hispanisante sur les deux premiers titres "Rodéo" et "Matador". Mais la désillusion revient au premier plan dés le troisième morceau "Le Sixième Sens". On ne se refait pas. C'est curieusement le morceau le plus faible de Matador : les paroles sont moins inspirées, la mélodie sautillante ne colle pas au message défaitiste.
"Réveille Toi" arrive en écho à "La Vallée" de Tu Vas Pas Mourir De Rire. Probablement, est-ce du à la présence lumineuse de Najah El Mahmoud au chant. Une très jolie comptine (tristounette) electro acoustique, dont le groupe a le secret. "La Mort Du Peuple", cynique à souhait et pop en diable, est une belle réussite, entre ombre et lumière; tout comme sa voisine bucolique "Quand On Avait Sept Ou Huit Ans", très entrainante.
A ce moment précis, on se dit que les trois jeunes se dirigent vers des sphères plus clémentes, loin des angoisses avouées des trois premiers opus.
Ce sentiment se brise dès l'écoute de "Il Faut Toujours Viser La Tête", aux paroles très engagées, soutenues par une rythmique sacrément pesante, qui prend aux tripes. "Sparadrap" rappelle les escapades acoustiques et désabusées de Mistigri Torture, tandis que "Compte Pas Sur Moi" et "Les Mots" imposent à nouveau le groupe comme fer de lance du nouveau rock français (un genre à part, finalement).
Puis vient le bricolage un peu malheureux du "Tube De L'Eté", aux paroles pourtant réussies. Heureusement, l'album se clotûre sur deux titres superbes et assez inédits "La Chasse A La Vipère" (rencontre splendide entre Moog, accordéon, guitare sèche, banjo et un excellent beat electro), et "Les Lumières Dans La Plaine" triste et belle à la fois (comme la vie, hi, hi).
Le bilan est donc très bon, mais Matador est tout de même un ton en dessous de ses prédecesseurs, du fait de certaines mélodies un peu fénéantes... On ne peut pas non plus sortir un album exceptionnel tous les jours.
Très bon 16/20 | par Jekyll |
Posté le 29 juillet 2005 à 18 h 35 |
Engagés. Et ce dès la troisième chanson.
Fidèles à leurs instruments et à leurs mots un peu mâchés, les 3 compères nous font apprécier leur musique, en douceur, et progressivement. Au début, rien de très choquant : de la musique et des p'tites paroles gentilles. On apprécie l'ensemble, on se laisse entraîner, sans forcément décrypter les textes et leur portée parfois très engagée. Mais dès que l'on commence à se rapprocher du disque, à davantage ouvrir nos oreillesn... la vision est toute autre. Nos sentiments ne sont plus du tout les mêmes. Le groupe aborde des problèmes ou thèmes tels que l'environnement, la politique, la guerre, l'amour, la technologie, etc. ; rien ne leur échappe. Preuves à l'appui : "On dirait qu'la planète où l'on vit n'est pas nette, on le sent tout le temps, on dirait qu'y'a des gens qui passent par les fenêtres, on l'entend tout le temps..." Et encore plus expressif : "Il paraît qu'y'a des gens qui rêvent du futur, moi je ne vois l'avenir que dans mes souvenirs." / "Le président a déclaré, la mort du peuple ce matin, il a failli nous faire pleurer, il avait tellement de chagrin".
L'avenir semble donc assez chaotique, à en croire les paroles. La nostalgie 'Mickey' se ressent vraiment sur toute la ligne, de quoi presque déprimer ! ... Mais il n'y a pas que de ça au final. Malgré tous ces problèmes évoqués dans les chansons, et cet avenir pas génial, la musique est particulièrement joyeuse : guitare acoustique, batterie, accordéon, rythmes vraiment rythmés ... En fait, le cocktail est décapant !
Alors oui, l'avenir tel que le voit Mickey 3D n'est pas très rose. La politique, n'en parlons même pas ! ... Pour conclure, on dira qu'il y a beaucoup de nostalgie, et de très belles mélodies ! La plus grande réussite de cet album, c'est bien sûr la chanson Matador, pop et entraînante.
Alors rendez-vous cet été aux festivals. Il va y avoir du Pogo sur "Matador" !
En exclusivité : un dernier titre bonus très très ... ‘nature'. Un son un peu nocturne, avec quelques insectes bruyants, mais doux, parfait pour s'endormir ou se détendre.
Fidèles à leurs instruments et à leurs mots un peu mâchés, les 3 compères nous font apprécier leur musique, en douceur, et progressivement. Au début, rien de très choquant : de la musique et des p'tites paroles gentilles. On apprécie l'ensemble, on se laisse entraîner, sans forcément décrypter les textes et leur portée parfois très engagée. Mais dès que l'on commence à se rapprocher du disque, à davantage ouvrir nos oreillesn... la vision est toute autre. Nos sentiments ne sont plus du tout les mêmes. Le groupe aborde des problèmes ou thèmes tels que l'environnement, la politique, la guerre, l'amour, la technologie, etc. ; rien ne leur échappe. Preuves à l'appui : "On dirait qu'la planète où l'on vit n'est pas nette, on le sent tout le temps, on dirait qu'y'a des gens qui passent par les fenêtres, on l'entend tout le temps..." Et encore plus expressif : "Il paraît qu'y'a des gens qui rêvent du futur, moi je ne vois l'avenir que dans mes souvenirs." / "Le président a déclaré, la mort du peuple ce matin, il a failli nous faire pleurer, il avait tellement de chagrin".
L'avenir semble donc assez chaotique, à en croire les paroles. La nostalgie 'Mickey' se ressent vraiment sur toute la ligne, de quoi presque déprimer ! ... Mais il n'y a pas que de ça au final. Malgré tous ces problèmes évoqués dans les chansons, et cet avenir pas génial, la musique est particulièrement joyeuse : guitare acoustique, batterie, accordéon, rythmes vraiment rythmés ... En fait, le cocktail est décapant !
Alors oui, l'avenir tel que le voit Mickey 3D n'est pas très rose. La politique, n'en parlons même pas ! ... Pour conclure, on dira qu'il y a beaucoup de nostalgie, et de très belles mélodies ! La plus grande réussite de cet album, c'est bien sûr la chanson Matador, pop et entraînante.
Alors rendez-vous cet été aux festivals. Il va y avoir du Pogo sur "Matador" !
En exclusivité : un dernier titre bonus très très ... ‘nature'. Un son un peu nocturne, avec quelques insectes bruyants, mais doux, parfait pour s'endormir ou se détendre.
Sympa 14/20
Posté le 28 août 2005 à 19 h 04 |
Les Mickey 3D ont une particularité: celle de transmettre cette atmosphère rurale qui se dégage de leur musique. Un accordéon par-ci, des gazouillements d'oiseaux, un son de clocher par-là et des stridulations de grillons accentuent par endroits ce parfum de campagne sur leur quatrième album studio, Matador. On peut imaginer Mickael Furnon composer seul, avec sa guitare, sur le banc d'un village ensoleillé, quand il ne semble pas déplorer cyniquement en regardant le JT de 20H ("Il faut toujours viser la tête"; "Sombre et grimpant comme du lierre sur un mur occidental qu'on croit solide"), ou quand il ne joue pas le voyeur nocturne désillusionné de "Les Lumières Dans La Plaine". "Matador", le single, élance par sa basse donnant une nuance new-wave, après un "Rodéo" au spleen insouciant mais lucide. Même si on sent parfois les chatoiements des rayons du soleil émanant des cordes acoustiques ("Quand On Avait 7 Ou 8 Ans"), quand l'astre diurne ne pète pas le feu ("Compte Pas Sur Moi"), l'ambiance de ce disque reste triste et la nostalgie pointe parfois son pif (et Hercule) via une innocence perdue. Bref, la vision que donne le groupe sur les choses actuelles et futures n'est pas joyeuse. Toutefois, la voix indifférente de Mickael, accompagnée de leur rock "bricolo" apportent le soupçon de légèreté indolente qui fait la griffe dramatique, grinçante et parfois drôle de ces 3 souris vertes...
...Comme le clip du premier extrait de ce disque.
...Comme le clip du premier extrait de ce disque.
Sympa 14/20
Posté le 28 septembre 2005 à 19 h 21 |
Après le carton de "Respire", 1er single de leur dernier album Tu Vas Pas Mourir De Rire, beaucoup se demandaient si Mickey 3D pourraient résister à la pression d'un tel succès. En effet, débarqués de leur campagne avec un 1er album autoproduit (si, si, souvenez-nous Mistigri Torture et son tube "La France A Peur"), les membres du groupe ont toujours proclamé leur "amateurisme" et revendiqué leur appartenance à une certaine scène française (Cali, Miossec, Dionysos, etc...) plutôt qu'à la chanson française (comprendre la variété honteuse, non ! je ne donnerais pas de nom). Et c'est donc avec méfiance et inquiétude que l'on découvre ce nouveau Matador.
En guise d'ouverture, point de corrida mais un "Rodeo" fidèle au style Mickey 3D : petite boîte à rythme, guitare acoustique, petit clavier mélodique, paroles réalistes mêlant une certaine nostalgie de l'enfance à l'inquiétude face à l'avenir du monde. Arrive ensuite le 1er single "Matador" que vous ne pourrez pas rater si vous vivez sur cette planète (rouleau compresseur radiophonique oblige). Car si les deux premiers albums de Mickey 3D sont passées presque inaperçus pour le commun des mortels, depuis "Respire" et "J'ai demandé à la lune" (morceau d'Indochine sur un texte de Mickael Furnon, leader de Mickey
3D), le groupe est désormais presque obligé de passer par la case martèlement-single. Et force est de constater que "Matador" n'a pas la portée de "Respire" et ses paroles sur la menace écologique qui pèse sur la planète ou de "La France A Peur" et sa critique sur le journal télévisé. Reste un morceau enlevé, efficace et sympathique. On lui aurait toutefois préféré comme single "Le Sixième Sens", où on retrouve dans les textes cette façon de mêler nonchalance et inquiétude face au monde ("je vois la guerre, dans le désert, je vois des étoiles qui filent à l'envers", "moi je crois que l'avenir nous réserve le pire") le tout sans tomber dans un fatalisme gratuit. Le morceau, basse bondissante, guitares acoustiques, et phrasé de Mickael Furnon très convaincant, est excellent. Changement de décor avec "Réveille-Toi !", petite ballade enfantine chantée par Najah El Mahmoud (la femme du groupe) qui nous gratifie de son petit numéro à l'accordéon. "La Mort Du Peuple", continue dans le registre ballade acoustique mais pour un texte sur l'apathie face à la politique. "Quand On Avait 7 Ou 8 Ans" confirme que l'enfance reste un thème central chez Mickey 3D comme chez Dionysos. Sur cette ballade addictive, on sifflote ainsi en rêvant de la mer, de l'été... Arrive ensuite le menaçant et excellent "Il Faut Toujours Viser La Tête", un crescendo rock qui explose au final sur des paroles incendiaires. La preuve, s'il en fallait une, que Noir Désir fait toujours des émules. Sur "Sparadrap", une guitare discrète et les paroles désenchantées de Mickael Furnon offre un peu de calme avant une nouvelle poussée rock sur "Compte Pas Sur Moi" et "Les Mots", qui confirment que le groupe est aussi à l'aise avec l'électricité. Après la "Chanson De Rien Du Tout" sur son dernier album, Mickey 3D s'essaye cette fois avec ambition au "Tube De L'Eté". Sa petite boîte à rythme, ses guitares discrètes, et surtout ses paroles délirantes ("comme on avait tous un masque à gaz, pour s'embrasser c'était plus trop l'extase") en font un morceau sympathique, qui nous rappelle que ce groupe manie bien l'humour même quand il évoque des sujets sensibles. "La Chasse A La Vipère" et ses paroles douces-amères sur l'amour et son phrasé superbe (on dirait presque Manu Chao sur "Je Ne T'Aime Plus") montre à quel point le songwriting de Mickael Furnon s'est bonifié, et qu'il s'inscrit dans une grande tradition à la française (de Brassens à Noir Désir en passant par Miossec ou Renaud).
"Les Lumières Dans La Plaine", ses paroles enfantines et tristes sur la vie, et sa batterie étrange (serait-ce un sample de "Billie Jean"?) et enfin les bruits de la nuit terminent cet album qui mérite que l'on s'y attarde et vers lequel on reviendra en cas de coup de blues comme vers un ami de toujours. Car Mickey 3D reste ce groupe simple, accessible, vrai et honnête, que l'on connait depuis Mistigri Torture, et qui malgré le succès grandissant qu'il rencontre ne prend pas la grosse tête et ne se la prend pas trop non plus. Et ce Matador, mélange de ballades acoustiques douces-amères et de morceaux rock plus engagés les confirme comme un des groupes français les plus talentueux et sympathiques.
En guise d'ouverture, point de corrida mais un "Rodeo" fidèle au style Mickey 3D : petite boîte à rythme, guitare acoustique, petit clavier mélodique, paroles réalistes mêlant une certaine nostalgie de l'enfance à l'inquiétude face à l'avenir du monde. Arrive ensuite le 1er single "Matador" que vous ne pourrez pas rater si vous vivez sur cette planète (rouleau compresseur radiophonique oblige). Car si les deux premiers albums de Mickey 3D sont passées presque inaperçus pour le commun des mortels, depuis "Respire" et "J'ai demandé à la lune" (morceau d'Indochine sur un texte de Mickael Furnon, leader de Mickey
3D), le groupe est désormais presque obligé de passer par la case martèlement-single. Et force est de constater que "Matador" n'a pas la portée de "Respire" et ses paroles sur la menace écologique qui pèse sur la planète ou de "La France A Peur" et sa critique sur le journal télévisé. Reste un morceau enlevé, efficace et sympathique. On lui aurait toutefois préféré comme single "Le Sixième Sens", où on retrouve dans les textes cette façon de mêler nonchalance et inquiétude face au monde ("je vois la guerre, dans le désert, je vois des étoiles qui filent à l'envers", "moi je crois que l'avenir nous réserve le pire") le tout sans tomber dans un fatalisme gratuit. Le morceau, basse bondissante, guitares acoustiques, et phrasé de Mickael Furnon très convaincant, est excellent. Changement de décor avec "Réveille-Toi !", petite ballade enfantine chantée par Najah El Mahmoud (la femme du groupe) qui nous gratifie de son petit numéro à l'accordéon. "La Mort Du Peuple", continue dans le registre ballade acoustique mais pour un texte sur l'apathie face à la politique. "Quand On Avait 7 Ou 8 Ans" confirme que l'enfance reste un thème central chez Mickey 3D comme chez Dionysos. Sur cette ballade addictive, on sifflote ainsi en rêvant de la mer, de l'été... Arrive ensuite le menaçant et excellent "Il Faut Toujours Viser La Tête", un crescendo rock qui explose au final sur des paroles incendiaires. La preuve, s'il en fallait une, que Noir Désir fait toujours des émules. Sur "Sparadrap", une guitare discrète et les paroles désenchantées de Mickael Furnon offre un peu de calme avant une nouvelle poussée rock sur "Compte Pas Sur Moi" et "Les Mots", qui confirment que le groupe est aussi à l'aise avec l'électricité. Après la "Chanson De Rien Du Tout" sur son dernier album, Mickey 3D s'essaye cette fois avec ambition au "Tube De L'Eté". Sa petite boîte à rythme, ses guitares discrètes, et surtout ses paroles délirantes ("comme on avait tous un masque à gaz, pour s'embrasser c'était plus trop l'extase") en font un morceau sympathique, qui nous rappelle que ce groupe manie bien l'humour même quand il évoque des sujets sensibles. "La Chasse A La Vipère" et ses paroles douces-amères sur l'amour et son phrasé superbe (on dirait presque Manu Chao sur "Je Ne T'Aime Plus") montre à quel point le songwriting de Mickael Furnon s'est bonifié, et qu'il s'inscrit dans une grande tradition à la française (de Brassens à Noir Désir en passant par Miossec ou Renaud).
"Les Lumières Dans La Plaine", ses paroles enfantines et tristes sur la vie, et sa batterie étrange (serait-ce un sample de "Billie Jean"?) et enfin les bruits de la nuit terminent cet album qui mérite que l'on s'y attarde et vers lequel on reviendra en cas de coup de blues comme vers un ami de toujours. Car Mickey 3D reste ce groupe simple, accessible, vrai et honnête, que l'on connait depuis Mistigri Torture, et qui malgré le succès grandissant qu'il rencontre ne prend pas la grosse tête et ne se la prend pas trop non plus. Et ce Matador, mélange de ballades acoustiques douces-amères et de morceaux rock plus engagés les confirme comme un des groupes français les plus talentueux et sympathiques.
Bon 15/20
Posté le 28 août 2009 à 22 h 22 |
Quelques objets discographiques un peu inattendus parsème ma discothèque. Matador en fait partie. Pourtant le groupe cumule plusieurs facteurs négatifs pour moi, comme chanter en français des textes revendicatifs, suffisamment rentre dedans pour convaincre quelques radios de les passer, une musique somme toute commune, une voix qui ne me touche pas, une aura franchouillarde. Et pourtant, je me suis laissé charmer mais en plusieurs temps. Tout d'abord par le premier single qui donne son titre à l'album, dont je trouvais les paroles amusantes et la musique enlevée puis par le second "Les Mots" qui relevait d'une originalité particulière. Je me suis donc mis en écoute chez un disquaire et je dois dire que j'ai découvert dans cet album une palette de styles qui définissent Mickey 3D, de morceaux pop-rock aux relents new-wave (avec la basse prédominante et jouissive) comme "Compte Pas Sur Moi" aux balades folkeuses bien ancrées dans le terroir "Quand On Avait 7 Ou 8 Ans", "Sparadrap", des titres rageurs et revendicatifs intelligents ""Il faut toujours viser la tête"" jusqu'aux ballades faussement naïves "Réveille-Toi". J'ai longuement cherché des artistes similaires, tant ce groupe est à part. Il y aurait sans doute quelques accointances à rechercher du coté de Moissec ou de Thiefaine peut être. L'utilisation d'instruments tels que l'accordéon prouve qu'il n'y a pas de limite à avoir lorsqu'on a envie de faire passer des émotions car ici les ressentis sont nombreux et variés.
On ne demande pas à Mickael Furnon d'être un nouveau Sinatra ni un nouveau Mozart, mais de nous envelopper dans une sensibilité responsable, rêveuse et active à la fois. Sacré programme vous me direz... Avec cet album, on ne sent aucune pression et une idée certaine de maturité. Maturité dans le fait de ne pas rechercher la complication, ce qui nuirait aux petits messages qui parsèment chaque morceau. On peut ainsi se sentir proche de ces musiciens, au point de se dire que le morceau final est une ode au calme et à la nature, celle-ci étant la seule véritable source de sérénité, foi de forestier...
Je suis curieux d'entendre une suite à cet album qui date de 2005 et qui a représenté, pour moi, l'album français de cette année là..
On ne demande pas à Mickael Furnon d'être un nouveau Sinatra ni un nouveau Mozart, mais de nous envelopper dans une sensibilité responsable, rêveuse et active à la fois. Sacré programme vous me direz... Avec cet album, on ne sent aucune pression et une idée certaine de maturité. Maturité dans le fait de ne pas rechercher la complication, ce qui nuirait aux petits messages qui parsèment chaque morceau. On peut ainsi se sentir proche de ces musiciens, au point de se dire que le morceau final est une ode au calme et à la nature, celle-ci étant la seule véritable source de sérénité, foi de forestier...
Je suis curieux d'entendre une suite à cet album qui date de 2005 et qui a représenté, pour moi, l'album français de cette année là..
Très bon 16/20
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