Toad

Toad 5

Toad 5

 Label :     La Nòvia 
 Sortie :    mercredi 13 juin 2018 
 Format :  Album / Vinyle  Numérique   

[Chronique en aveugle #29] Le rédacteur ne savait rien de l'identité de l'artiste dont il a chroniqué le présent album.


Ils m'avaient déjà fait le coup avec Mondkopf et je pensais que la malédiction avait été levée avec Hate & Merda : erreur. Le disque que je dois endurer se compose en tout et pour tout de deux titres. Deux fois vingt minutes. Et alors que je fais une croix sur les styles potentiels qui ne sont plus plausibles, ceci allant du Grindcore le plus virulent à la Pop la plus gluante, je lance la première piste.
C'est sale. Je comprends très vite que je vais avoir affaire à une musique Drone, instrumentale, autant redevable à l'atmosphérique qu'à l'industriel mais cette première piste est particulièrement éprouvante. Les sons crissent, gémissent, grincent, se froissent et trépassent dans une ambiance d'apocalypse claustrophobe et je cherche en vain la plus fine esquisse de mélodie pour pouvoir me raccrocher à quelque chose de palpable et de non-horrifique. Mais il n'y a rien d'autre que le bruit, lancinant, éprouvant, nuisible en dépit de la structure, aussi décharnée soit elle.
Cela fait mal, ok, c'est un fait établi. Mais vais-je me laisser impressionner alors que j'ai jadis surmonté les assauts d'un Brighter Death Now ? Non. Pour me prouver que je suis fort, j'augmente encore le volume du casque, plus ça va plus ça dérape, te frotte les tympans à la limaille de fer, pur plaisir masochiste. Des références ? À quoi bon. Un Fuck Buttons qui aurait fondu un fusible, un Locrian sans les hurlements qui rendent encore la musique un tant soi peu humaine et, sur le second morceau, je perçois le Sonic Youth dans ce qu'il a de plus expérimental, genre le Anagrama de la série SYR, ou encore le split de Yann Tiersen avec Bästard. Il faut dire que les guitares font leur apparition, aussi maltraitées que les machines, de même que d'autres cordes difficilement identifiables, une cornemuse agonisante également ? Il reste que cette seconde piste est moins éprouvante. C'est toujours aussi débraillé et expérimental mais je n'ai plus mal aux dents et mes gencives ont arrêté de saigner. Alors je ne dirais pas que c'est reposant, car on reste sur un seuil bruitiste tout de même bien supérieur à la moyenne, mais je me surprends à somnoler sur ces strates sonores, j'y trouve du vaporeux dans cette rouille, du léger dans ce plomb, de l'aérien dans ce monolithe brut de pulsation sourde.
Je ne sais pas qui est le coupable d'un tel méfait, j'ai hâte de le découvrir et, surtout, je ne peux que recommander aux amateurs de musiques sombres, profondes et expérimentales de jeter une oreille plus qu'attentive. À la onzième minute, c'est carrément de l'hypnose.


Bon   15/20
par Arno Vice


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