Devendra Banhart
Paris [Philharmonie De Paris] - jeudi 06 juillet 2017 |
Après avoir vu Bob Dylan en mode Sinatra au Zénith, j'ai vu Elvis à quelques mètres de là, à la Philarmonie de Paris.
Elvis période Vegas pour être précis. Déjà, la nouvelle salle parisienne a l'allure d'un casino de luxe, avec ses moquettes neuves, ses balcons haut perchés et les petits jetons dorés qu'on vous donne si l'envie vous prend de sortir fumer. Ensuite, un peu comme son camarade Adam Green mais en carburant plus à la weed qu'au whisky, Devendra Banhart visite son répertoire avec nonchalance, ne manque pas une occasion de converser avec le public et d'improviser comme bon lui semble les différents éléments de son joyeux cabaret. Et comme le King, ça cabotine, ça patauge dans la semoule, ça s'emmêle les pinceaux, il y a du génie et du foutage de gueule, des moments de flottements (un faux départ par-ci, une fin manquée par là) et des instants de grâce (une reprise du "Sound & Vision" de Bowie en espagnol, un "Celebration" en apesanteur).
Même pas sûr que les types sont venus faire des balances tellement le volume de la basse couvre l'ensemble de manière cruelle et vient gâcher des pépites récentes comme "Good Time Charlie" ou "Fancy Man". Devendra s'en fout, même quand le public lui signale bruyamment son mécontentement. Ce faux hippie est un vrai crooner et, en piochant dans les meilleurs moments de ses deux derniers albums, sa voix de velours nous livre un message de paix et d'amour. Quand le son n'est pas bon, il compense avec l'humour et est le meilleur comédien de stand-up que j'ai vu depuis longtemps, qu'il déconne sur Metallica ou lors de l'interminable présentation de son groupe (où figure le Tim Presley de White Fence qui fait de son mieux malgré la bouillie sonore). Au beau milieu du concert, Devendra accepte les requêtes du public puis invite celui qui aura les couilles de descendre chanter une chanson. Un certain Darius s'exécute et, avec un tube variété offert avec dignité à un parterre d'hipster, achève de rendre le spectacle aussi jouissif qu'improbable.
La première partie était plus studieuse et, forcément, moins excitante. L'irlandaise Lisa Hannigan (ex-camarade de jeu de Damien Rice) a livré son récital de chansons folk accompagnée de sa mandoline et, même si tout le monde a applaudi sa candeur et la chaleur de sa voix (idéale dans l'acoustique de la salle), l'exercice était trop lisse pour mes oreilles avides de danger.
Et c'est en recherchant ce danger que je me retrouve au milieu de gens outrés aux concerts de Banhart, Green ou Dylan, au milieu d'un public qui, frustrés de ne pas être bilingue et de ne pas entendre les tubes (même si le "Carmensita" du rappel envoyait du lourd), demande à être remboursé. Cette fois, je leur accorderais que le son était pourri et que le danger selon Devendra Banhart ressemble plus à une caresse maladroite qu'à un uppercut. Dans un lieu plus intimiste, entouré de gens moins endimanchés, on aurait encore plus rigoler. Allez vieux pote, la prochaine fois, laisse ton bassiste au vestiaire et viens ambiancer une fête de la musique, je fournis la weed, tu t'occupes du reste. Et si des amoureux de folk sincère et de crooners au coeur d'or veulent bien me financer, y a peut-être moyen de faire un festival avec toi, Adam Green et Jonathan Richman en clou du spectacle. Qui vous aime me suive.
Elvis période Vegas pour être précis. Déjà, la nouvelle salle parisienne a l'allure d'un casino de luxe, avec ses moquettes neuves, ses balcons haut perchés et les petits jetons dorés qu'on vous donne si l'envie vous prend de sortir fumer. Ensuite, un peu comme son camarade Adam Green mais en carburant plus à la weed qu'au whisky, Devendra Banhart visite son répertoire avec nonchalance, ne manque pas une occasion de converser avec le public et d'improviser comme bon lui semble les différents éléments de son joyeux cabaret. Et comme le King, ça cabotine, ça patauge dans la semoule, ça s'emmêle les pinceaux, il y a du génie et du foutage de gueule, des moments de flottements (un faux départ par-ci, une fin manquée par là) et des instants de grâce (une reprise du "Sound & Vision" de Bowie en espagnol, un "Celebration" en apesanteur).
Même pas sûr que les types sont venus faire des balances tellement le volume de la basse couvre l'ensemble de manière cruelle et vient gâcher des pépites récentes comme "Good Time Charlie" ou "Fancy Man". Devendra s'en fout, même quand le public lui signale bruyamment son mécontentement. Ce faux hippie est un vrai crooner et, en piochant dans les meilleurs moments de ses deux derniers albums, sa voix de velours nous livre un message de paix et d'amour. Quand le son n'est pas bon, il compense avec l'humour et est le meilleur comédien de stand-up que j'ai vu depuis longtemps, qu'il déconne sur Metallica ou lors de l'interminable présentation de son groupe (où figure le Tim Presley de White Fence qui fait de son mieux malgré la bouillie sonore). Au beau milieu du concert, Devendra accepte les requêtes du public puis invite celui qui aura les couilles de descendre chanter une chanson. Un certain Darius s'exécute et, avec un tube variété offert avec dignité à un parterre d'hipster, achève de rendre le spectacle aussi jouissif qu'improbable.
La première partie était plus studieuse et, forcément, moins excitante. L'irlandaise Lisa Hannigan (ex-camarade de jeu de Damien Rice) a livré son récital de chansons folk accompagnée de sa mandoline et, même si tout le monde a applaudi sa candeur et la chaleur de sa voix (idéale dans l'acoustique de la salle), l'exercice était trop lisse pour mes oreilles avides de danger.
Et c'est en recherchant ce danger que je me retrouve au milieu de gens outrés aux concerts de Banhart, Green ou Dylan, au milieu d'un public qui, frustrés de ne pas être bilingue et de ne pas entendre les tubes (même si le "Carmensita" du rappel envoyait du lourd), demande à être remboursé. Cette fois, je leur accorderais que le son était pourri et que le danger selon Devendra Banhart ressemble plus à une caresse maladroite qu'à un uppercut. Dans un lieu plus intimiste, entouré de gens moins endimanchés, on aurait encore plus rigoler. Allez vieux pote, la prochaine fois, laisse ton bassiste au vestiaire et viens ambiancer une fête de la musique, je fournis la weed, tu t'occupes du reste. Et si des amoureux de folk sincère et de crooners au coeur d'or veulent bien me financer, y a peut-être moyen de faire un festival avec toi, Adam Green et Jonathan Richman en clou du spectacle. Qui vous aime me suive.
Sympa 14/20 | par Dylanesque |
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