Bonobo

Montréal - Canada [Festival De Jazz, Métroplis] - vendredi 10 juillet 2009

 Bonobo
Un autre jour, une autre salle, le même festival. Ce soir c'est au tour du Métropolis d'accueillir Bonobo dans la lignée des artistes pseudo jazz. Minuit, la programmation doit se tenir à ses horaires et la formation live déboule dans cet ancien cinéma avec balcon. Les basses retentissent. Le plancher vibre. Les enceintes sont placées à même le sol et je comprends vite que l'ingé son a fait le choix de privilégier la profondeur et l'amplitude de ces fréquences. Cela paraît logique vu que Simon Green officie quelque part dans le drum & bass et qu'il a la place confortable de bassiste. Mais c'est trop pour mes oreilles (saturées), mon cerveau (comprimé) et mes orteils (assaillis de fourmis). Je dois battre en retraite et choisir l'option balcon avec tous les buveurs de bières et de vin, assis dans leur tribune en demi cercle tournée vers la scène.

Le son y est bien meilleur et le show s'enchaîne alors beaucoup mieux pour moi. Les tubes de Animal Magic à Days To Come sortent à la pelle. C'est fluide, élégant, bien calé. Green guide ses hôtes avec des signes de tête, suit du regard tout ce qui se passe autour de lui. Il appelle ses guests quand il en a besoin à savoir un guitariste et une soliste pour "Walk In The Sky", "Nighlite", "Days To Come" ou "If You Stayed Over". Pas de Bajka (snif) et encore moins de Fink mais la belle s'en sort à merveille. Elle a la même voix suave, un flow et une soul parfaits. On entre les yeux fermés dans la mouvance Bonobo, hochant la tête en rythme, battant la mesure du pied. Le downtempo bien que par définition cadence les titres avec une douce lenteur, empreigne la salle de son karma et dicte à chacun le rythme à adopter. On a la gigote dans ce flux rayonnant qui évolue tout près de nous. Les effets de lumières collant les beats soulignent davantage le sentiment de lumière qui s'échappe du groupe et s'immiscent autant dans notre peau que l'électronica de ces faux primates mouillés de sonorité orientales. Quels délices que les gimmick de "Flutter" ou "Noctuary".

Tout est parfait. Peut-être trop même puisque lorsque j'échappe au sentiment de béatitude qui m'enveloppe pendant quelques secondes, je ne trouve pas de 'plus' à voir le britannique en live puisque la partition est la même que sur galette. Mise à part un solo de sax et de batterie, je remarque que si je suis aussi bien c'est également parce que je connais avec précision les titres joués et que c'est avec précision aussi qu'ils sont retranscrits sur scène. Les versions de ce soir ne dévient pas de mes premières rencontres avec chacun des albums du DJ anglais. Pas d'échappée ou d'aparté à l'unisson ou seulement au platine. Le set est précis mais sans vie réelle, passif. La complicité a peu de place, bloquée par les soucis de faire une prestation fidèle à ce que l'on est supposé attendre. J'attendais pourtant un peu plus de folie, voulais voir l'énergie se dégager également de leurs gestes, qu'il y ait du spectacle quoi.... Merde je réfléchis de trop et manque de précieuses secondes d'ivresse confidentielle et familière. Hop je referme les yeux et me focalise sur mon sentiment d'apesanteur et de bien être...


Sympa   14/20
par TiComo La Fuera


  Setlist

Dismantling Frank
Days To Come
Ketto
The Plug
The Keeper
If You Stayed Over
Walk In The Sky
Noctuary
Kong
Flutter
Intro (Days To Come)
Transmission 94
Nightlite
>>
Between The Lines
On Your Marks
>>
Nothing Owed


Photo : TiComo La Fuera


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