Bonobo

Black Sands

Black Sands

 Label :     Ninja Tune 
 Sortie :    lundi 29 mars 2010 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Quand les pochettes d'albums me font penser à Lost, c'est plus fort que moi, je suis irrésistiblement attiré. Mais alors que l'on pouvait s'attendre à du mystère, à de la surprise, voire, soyons fous, à de la nouveauté, ce nouvel opus de Simon Green, alias Bonobo, nous renvoi irrémédiablement à ce que l'anglais a fait par le passé.
Il est clair que les sonorités qu'emploie le DJ peuvent être facilement estampillées "easy listning". Par le passé, ça n'a pas posé problème, l'inventivité contrebalançait le manque de folie ; puis rappelons que Bonobo a émergé dans un contexte anglais relativement favorable au trip-hop. Le label Ninja Tunes a été très novateur durant ses cinq, voire dix premières années. Ensuite, il s'est reposé sur un héritage important (Cinematic Orchestra, Bonobo, Herbaliser, Coldcut, A. Tobin...) pour développer une sorte d'"image", une espèce de politique éditoriale qui est difficile à faire bouger. Seul Blockhead semble pouvoir s'en détacher. Bonobo lui, s'enlise dans une spirale dont il sera difficile de revenir.
Depuis Days To Come, il a découvert les voix. Après un usage un poil abusif et grossier sur ce dernier album, Bonobo décidera sur Black Sands de revenir à un son plus instrumental pour ne faire intervenir que trois fois (sur douze titres) la voix mielleuse d'Andreya Triana.
Question instrumentation, il utilise sur le "Prélude" et la seconde piste ou encore "El Toro" une section à cordes se mélangeant à un beat électronique. Des mélodies que l'on ne pardonnerait pas à Moby. N'est pas Amon Tobin qui veut, Simon Green ne s'en tire pas mieux. Les mélodies, les rythmes, les constructions sont en deçà de ce que l'on peut attendre de la part de l'auteur de "Dial M For Monkey". Quand il n'essaye pas de faire du neuf, Bonobo nous ressort sa flûte poussiéreuse pour un "We Could Forever" entendu mille fois. Quand il n'essaye pas de faire du vieux, Bonobo tente de s'inspirer du Cinematic Orchestra et de Jaga Jazzist pour, respectivement, les deux dernières pistes. Ce final pour le moins raté nous laisse un Bonobo épuisé et perdu dans la fôret qu'il nous propose de contempler sur sa pochette. Suivre une piste est difficile ; n'est pas John Locke ou Kate Austen qui veut.


Insipide   7/20
par Reznor


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