Interpol

Paris [L'Elysée Montmartre] - vendredi 21 mars 2003

En 1980, lors de la tournée promotionnelle de l'album "The Wall", la polémique avait fait rage, les membres de Pink Floyd ayant décidé de dresser un mur de part et d'autre de la scène les séparant visuellement du public. Ce mur se trouvait être démonté pierre à pierre durant la deuxième partie du spectacle.
C'est un peu la sensation qu'a donné le concert d'Interpol à l'Elysée Montmartre.
Ici point de mur en brique véritable, mais un rempart invisible, une sorte de vitrine derrière laquelle gesticulent sans trop y croire des pantins glacés à la mine sévère.
Le groupe est présent sur scène mais en est totalement absent à la fois, s'appliquant trop pour que l'osmose s'instaure entre eux ainsi qu'avec le public.
"Stella Is A Diver And She Was Always Down" est un désolant ratage et l'on souffre pour eux. Le batteur demandant sans relâche à l'ingénieur de monter ou descendre son son, absorbé par ce problème, le groupe n'en est que plus distant...
Quatre titres se sont fait suite dans cette ambiance glaciale et la déception nous gagne.
Les morceaux sonnent déjà poussiéreux alors que l'album n'a pas 8 mois.
"Say Hello To The Angels" va changer la mise et donne un second souffle à la formation.
Le voile invisible peu à peu se lève et la musique en devient moins opaque. Interpol commence à habiter ses chansons et peu à peu se met à les sublimer. La poussière recouvrant leurs épaules tombe, nos cinq bonhommes subissent le dégel et nous font fondre à notre tour.
Ce qui est réellement impressionnant c'est que désormais Paul Banks chante juste après un début de concert où placer sa voix paraissait une mission plus qu'hasardeuse, le batteur se met à lâcher ses coups et la fluidité générale s'en ressent, les autres musiciens se calant alors beaucoup mieux. Les sonorités sortent naturellement et le résultat est poignant. Des erreurs minimes s'immiscent dans les morceaux mais la fraîcheur retrouvée est d'une bien meilleure saveur que ce début de concert chaotique et mécanique.
Petit à petit le mur s'est affaissé pour nous éblouir totalement.


Bon   15/20
par Oneair


 Moyenne 15.00/20 

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Posté le 22 mars 2003 à 21 h 43

Il n'y a plus grand chose à rajouter sur Interpol, tant tout semble avoir été dit à travers les médias sur ce collectif propulsé assez rapidement groupe de la mort qui tue, et chef de file du courant rock New Yorkais (alors qu' Interpol ne ressemble en rien à ces pauvres clowns commençant par The que l'on subit depuis plusieurs mois). En ce qui me concerne, j'ai découvert leur album asez tard et après une courte période de doute, j'ai bien du reconnaitre la qualité de la galette: Interpol possède une véritable identité sonore, un chanteur charismatique, et c'est déjà beaucoup. Ayant eu vent de leur efficacité sur scène, j'ai donc fait le déplacement à l'Elysée. Mis à part le fait que ce lieu fait décidemment partie de mes salles parisiennes préférées, je peux dire que j'ai assisté à un concert contrasté. Je passe assez vite sur la première partie: Calla est un groupe intéressant mais un peu inabouti (un final bruitiste un peu facile, un minimalisme pas toujours payant mais une très bonne section rythmique et des disto qui n'ont pas grand chose à envier à Queen Adreena).
Interpol rentre sur scène décontracté et fait défiler ses titres avec un certain charisme. Bien sur, le chant est moins convaincant que sur album et les titres joués très (trop?) respectueux des versions officielles, mais le résultat m'a semblé très satisfaisant. Alors quels sont les points négatifs, me direz vous? Déjà, je me voyais mal supporter un set plus long: soit, Interpol sait y faire en morceaux bien construits et certaines compositions restent très fortes (NYC est vraiment immense) mais la formule reste souvent la meme. En fait, quasiment tous leurs morceaux ont la meme structure, à savoir 3 mouvements répétés 2 fois; de plus, les sonorités changent peu et ce gros bloc homogène laisse entrevoir quelques failles mélodiques qui passent relativement inaperçues sur album. On pourait également préciser que le bassiste possède un véritable style et que quaisment toutes ses lignes de basse sont accrocheuses: le problème est que son jeu est très vite identifiable et assez redondant. Le batteur laisse la meme impression mais parce qu'il reste trop classique et peu inspiré. En fait, ce concert me laisse le meme gout qu'une de ces délicieuses friandises dont on se lasse assez vite, finalement. Mais tout est pardonné ou presque car il s'agit d'un premier essai.
En revanche, on parle assez souvent du fameux cap du deuxième album et il semble bien qu'il sera franchement décisif pour un groupe comme Interpol.
Bon   15/20





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