The Pogues

La fin d'une époque. Shane Mac Gowan s'en est allé, viré pour cause d'alcoolisme, le punk folk endiablé s'en est allé avec lui. Le punk irlandais c'est mué dans un son rock beaucoup plus classique, beaucoup moins endiablé. Les instruments traditionnels sont toujours là mais au service d'une musique plus mélodique.

Pour survivre au départ de leur chanteur les différents membres du groupe se partage tous le micro. Et c'est Spider Stacy qui s'y colle le plus. Malheureusement il ne s'agit pas d'un grand vocaliste et les interprétations sont dans l'ensemble plutôt sage et lisse. Où l'album tire son intérêt c'est qu'il est varié et permet toujours d'être plaisant un moment ou l'autre. Le temps d'une chouette ballade "Once Upon A Time" , d'un "Drunken Boat" qui renvoie au Clash, ou d'un "Girl From the Wadi Hammamat" et sa mélodie orientale (et cette fois on ne parle pas de touche orientale) les Pogues ont cette faculté de créer une atmosphère. Ne nous y trompons pas, ce disque contient aussi quelques titres inintéressants au possible et bien que le style bifurque sans cesse, ceci n'est pas franchement propice à l'éternel renouvellement et émerveillement. La lassitude s'installera vite si vous vous ingurgitez l'album d'une traite. Les rééditions n'ont pas amélioré les choses en ajoutant deux titres faibles et un titre très moyen. Mais on se surprend sur quelques titres à taper du pied devant l'entrain et la fraîcheur indéniable, ce qui suffit pour ne pas classer ce disque dans le Hall Of Shame.