Kraftwerk

Minimum - Maximum

Minimum - Maximum

 Label :     EMI 
 Sortie :    vendredi 02 décembre 2005 
 Format :  Live / CD  Vinyle   

Kraftwerk, "les Beatles de la musique électronique". Dans le contexte de leur passage a Paris en novembre 2014, je décide de faire une critique de leur premier et dernier (à ce jour) album live officiel.

Après une longue carrière pleine de rebondissement, c'est en 2005 que le groupe décide de sortir son premier album live, enregistré sur différents endroits de la planète (le plus souvent les morceaux sont en rapport avec le pays, "Tour de France" enregistré a Paris, "Dentaku" au Japon...).
Après l'album Electric Cafe en 1986, Kraftwerk fait un long break de cinq ans. Pendant cette période, le batteur du groupe Wolfgang Flur quitte le groupe en 1987. Karl Bartos, compositeur et "bassiste" du groupe part en 1990 a la suite d'une mini-tournée Italienne. C'est également pendant cette période que Kraftwerk (Ralf+Florian) passe au digital et décide de "moderniser" leur meilleures compositions, ce qui aboutira à l'album/compilation The Mix en 1991. Se suivent les concerts entre 1991 et 1993 durant lesquels le line-up change jusqu'à se stabiliser en la présence d'Henning Schmitz (1992) aux basses et Fritz Hilpert aux percus (1989). Après une autre pause, Kraftwerk revient sur le devant de la scène électro en participant au festival Tribal Gathering de 1997. Entre 1997 et 1998, le groupe joue en live de nouveaux morceaux sans titres très orientés techno qui annonceront la suite. Après quelques concerts épars entre 2001 et 2002 (dont trois soirs à Paris), le groupe se met a composer ce qui deviendra la "suite" d'un single ayant vu le jour en 1983 : Tour De France Soundtracks. Cet album sorti en 2003 est un mélange de techno minimale et d'ambient relaxant sur le thème du vélo et plus particulièrement de notre chère grande boucle. L'album reçoit un accueil assez mitigé mais ne remet pas en cause la grande tournée mondiale organisée par Kraftwerk pour promouvoir le dernier-né.

Entre 2004 et 2006 donc, le groupe enchaine les dates en jouant des concerts quasiment tous identiques. Le jeu de scène se limite aux quatre hommes debout et immobiles derrière leurs consoles musicale quand ils ne sont pas remplacés par des robots mécanisés. Sans compter les écrans géants permettant d'illustrer leur musique de façon dynamique. La setlist de ces concerts varie très peu et retrouve les plus grands classiques du groupe ainsi que les dernières compos : "Autobahn", "Radioactivity", "Trans-Europe Express", "The Robots", "Man-Machine", "The Model", "Neon Lights", "Numbers", "Computer World", "Pocket Calculator/Dentaku", "Home Computer", "Tour de France 1983", "Music Non Stop", "Expo 2000", "Tour de France 2003", "Vitamin", "Elektro Kardiogramm" et "Aerodynamik"...
Mon seul bémol interviendra ici : il manque quelques morceaux à mon goût pour capter l'essentiel Kraftwerk. Des morceaux comme "Airwaves", "Showroom Dummies", "Spacelab", "Computer Love" ou encore "Telephone Call" n'auraient pas été de refus...

Le double disque en lui même captive l'ambiance d'un concert "classique" de Kraftwerk en suivant la setlist type d'un concert des hommes machines. La mention live ne se perçoit a peinev; il faut rappeler que c'est de la musique électronique et que mis a part les cris du public, on oublie vite qu'il s'agit d'une captation live. Mis à part ce fait, il est bon de noter que la plupart des morceaux ont été réarrangés et sonnent plus "récent" et basés sur les versions de The Mix (les exemples les plus flagrants sont "Autobahn", "Radioactivity" qui devient un chant anti-nucléaire et "Trans-Europe Express"). A coté de ça, les derniers morceaux ont une belle place dans le live; une part belle est laissée a l'impro (surtout dans le travail sonore) comme avec le travail des basses et des samples...
Les morceaux sont quand même pour la plupart pré-séquencés, quelques phrases musicales sont quand même jouées en live (surtout par Ralf Hutter...)

Le premier disque présente surtout les derniers morceaux tandis que le second disque reprend les classiques. Le "concert" commence donc sur "The Man-Machine" et se termine sur "Music Non Stop" avec un solo de chacun des membres (effets/samples avec Florian, percus avec Fritz, basse avec Henning et synthé/mélodie avec Ralf, suivi du "gute nacht, aufwiedersehen" habituel...)
Car oui, a cette époque, Kraftwerk ne faisait pas de rappel, uniquement des (mini) solos tous identiques entre chaque concerts...

Au final, ce double album live constitue une excellente introduction au nouvel auditeur de Kraftwerk qui souhaite avoir un aperçu de ce qu'il pourrait entendre a un prochain concert du groupe. Il ira d'ailleurs encore mieux à ceux qui sont allergiques a tout ces vieux synthés analos et bien vintage qui sonnent un peu kitsch aujourd'hui sur les plus vieux albums. (ce bon vieux Mellotron sur "Autobahn" ou "Radio-Activity", par exemple...) Il est bon de noter aussi que Minimum-Maximum a été édité en vidéo DVD, ce qui permet pendant deux heures de visualiser le concept live de Kraftwerk tel qu'il était en 2004.

Attention cependant, le groupe est en constante évolution sonore depuis 1991 et cherche toujours à faire de nouveaux arrangements de leurs classiques. Depuis 2008 et le départ de Florian Schneider, les arrangements des morceaux ont encore changés (parfois en mieux, parfois en moins bon...)
Dans tout les cas, vous serez subjugué par le show visuel en 3D qui comble le manque de dynamisme physique du groupe !


Excellent !   18/20
par EmixaM


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