Mike Patton
Romances |
Label :
Ipecac |
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Le talent, la prolixité et l'hétérogénéité de Mike Patton ne sont plus à démontrer. À l'aise dans tous les styles, du grind core à la bossa, en passant par la chanson populaire italienne ou le contemporain, voilà un des rares artistes capables de parcourir le monde entier et de remplir les salles uniquement grâce à sa voix...
Indépendamment de ses projets solos, l'on sait également le génie amateur de collaboration. C'est le cas dans ce somptueux "Romances", concocté en compagnie de John Kaada, compositeur norvégien de musique dite d'avant-garde.
Déjà coutumier des errances bruitistes de Patton, je m'attendais à me faire sévèrement secouer la caboche, comme son projet Maldoror avait si bien su le faire... Mais ici, pour une fois, le titre de l'album ne joue pas sur les contrastes d'une musique effrayante: il s'agit d'une invitation à la promenade romantique et bucolique: "Viens, les gazons sont verts."
Les titres, inspirés de chansons françaises du XVIIIe siècle, sont une ode à la poésie: "Pensée Pour Les Morts", "Pitié Pour Mes Larmes", etc. Ensuite, le climat même de l'album renforce ce sentiment de douceur, de tendresse. On évolue dans un printemps sans fin, bercé par une légère brise parfumée, ou l'on traverse un automne clair dans les pales rayons d'un soleil couchant... Les compositions à tiroirs ("Aubade" par exemple, long de onze minutes) étirent leur langueur de chat blotti au coin d'un feu de bois et nulle animosité ne vient troubler cet instant de plénitude...
Si ce n'est sur le morceau "Seule", beau et triste à pleurer, Patton ne chante pas. Comme il en a de plus en plus souvent l'habitude, il use de sa voix comme d'un instrument à part entière, ciselant des mélopées, des mélodies, qui vous rentrent dans le crâne et vous font dresser l'épiderme... Le tout confine à une magnificence pure et pleine de grâce, sensuelle...
Album fait pour la contemplation amoureuse passive, suggérant des émotions proches de ce que devait être le fin'amor, ce sont plus des bras qui se tendent que des cuisses qui s'ouvrent...
Enfin, les instruments traditionnels accentuent l'intemporalité de cette création parfaite, parfois empreinte d'une gaîté flirtant avec le spleen et la désillusion amoureuse ("L'Absent"), souvent cinématographique dans ses ambiances ("Crépuscule"), toujours originale et inimitable.
Pour ceux qui recherchent un album pour accompagner leurs soirées à deux, dans une ambiance raffinée et voluptueuse, sans pour autant devoir sombrer dans la facilité des musiques mielleuses et dont la langueur n'exprime que trop ouvertement votre violent désir de pénétration anale, je ne saurais trop conseiller ces Romances au charme ineffable...
Indépendamment de ses projets solos, l'on sait également le génie amateur de collaboration. C'est le cas dans ce somptueux "Romances", concocté en compagnie de John Kaada, compositeur norvégien de musique dite d'avant-garde.
Déjà coutumier des errances bruitistes de Patton, je m'attendais à me faire sévèrement secouer la caboche, comme son projet Maldoror avait si bien su le faire... Mais ici, pour une fois, le titre de l'album ne joue pas sur les contrastes d'une musique effrayante: il s'agit d'une invitation à la promenade romantique et bucolique: "Viens, les gazons sont verts."
Les titres, inspirés de chansons françaises du XVIIIe siècle, sont une ode à la poésie: "Pensée Pour Les Morts", "Pitié Pour Mes Larmes", etc. Ensuite, le climat même de l'album renforce ce sentiment de douceur, de tendresse. On évolue dans un printemps sans fin, bercé par une légère brise parfumée, ou l'on traverse un automne clair dans les pales rayons d'un soleil couchant... Les compositions à tiroirs ("Aubade" par exemple, long de onze minutes) étirent leur langueur de chat blotti au coin d'un feu de bois et nulle animosité ne vient troubler cet instant de plénitude...
Si ce n'est sur le morceau "Seule", beau et triste à pleurer, Patton ne chante pas. Comme il en a de plus en plus souvent l'habitude, il use de sa voix comme d'un instrument à part entière, ciselant des mélopées, des mélodies, qui vous rentrent dans le crâne et vous font dresser l'épiderme... Le tout confine à une magnificence pure et pleine de grâce, sensuelle...
Album fait pour la contemplation amoureuse passive, suggérant des émotions proches de ce que devait être le fin'amor, ce sont plus des bras qui se tendent que des cuisses qui s'ouvrent...
Enfin, les instruments traditionnels accentuent l'intemporalité de cette création parfaite, parfois empreinte d'une gaîté flirtant avec le spleen et la désillusion amoureuse ("L'Absent"), souvent cinématographique dans ses ambiances ("Crépuscule"), toujours originale et inimitable.
Pour ceux qui recherchent un album pour accompagner leurs soirées à deux, dans une ambiance raffinée et voluptueuse, sans pour autant devoir sombrer dans la facilité des musiques mielleuses et dont la langueur n'exprime que trop ouvertement votre violent désir de pénétration anale, je ne saurais trop conseiller ces Romances au charme ineffable...
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Arno Vice |
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