A Place To Bury Strangers
Exploding Head |
Label :
Mute |
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Il y a deux types de personnes dans le monde. Ceux qui aiment A Place To Bury Strangers et les autres. Personnellement je ne vous cache pas que je me place dans la première catégorie. J'avais en effet adhérer au premier album de façon inconditionnelle, alors j'attendais vivement ce deuxième opus. Et alors là ! J'en ai eu pour mon argent parce qu'un véritable mur du son s'est dressé devant moi. On retrouve tous les éléments qui ont fait la bonne recette de l'album précédent. A savoir que la voix caverneuse d'Ackermann est toujours au rendez-vous et on ne s'en plaindra pas. Les guitares sont toujours autant bourrées d'effets, la basse est toujours "insane" comme disent nos amis américains et le batteur martèle ses futs telle une boîte à rythme réglée sur 140 de tempo.
Vous me direz rien de bien nouveau sous le soleil ? Hé bien non loin d'être à vingt mille lieux du premier ce nouvel album arrive à se renouveler. L'exemple le plus flagrant se trouve sur les titres "In Your Heart" et "Keep Slipping Away"qui donnent une dimension nouvelle à des compositions plus affinées. Plus l'avance dans l'album se fait plus il nous apparaît comme un édifice aux proportions démentes ("Ego Death"). Ackermann et ses compères maîtrisent parfaitement leur sujet. Le son est dense, ça bave, il nous agresse et on en redemande. Le disque s'achève sur le magnifique "I Lived My Life To Stand In The Shadow Of Your Heart" qui laisse présager le meilleur pour le futur. Au final A Place To Bury Strangers apparaît selon moi comme un des groupes les plus intéressants du moment. Certains détracteurs pourront leurs reprocher quelques similitudes avec leurs prédécesseurs, mais qu'importe, ce groupe a juste tiré parti du passé et tant mieux.
A bon entendeur bonsoir !
Vous me direz rien de bien nouveau sous le soleil ? Hé bien non loin d'être à vingt mille lieux du premier ce nouvel album arrive à se renouveler. L'exemple le plus flagrant se trouve sur les titres "In Your Heart" et "Keep Slipping Away"qui donnent une dimension nouvelle à des compositions plus affinées. Plus l'avance dans l'album se fait plus il nous apparaît comme un édifice aux proportions démentes ("Ego Death"). Ackermann et ses compères maîtrisent parfaitement leur sujet. Le son est dense, ça bave, il nous agresse et on en redemande. Le disque s'achève sur le magnifique "I Lived My Life To Stand In The Shadow Of Your Heart" qui laisse présager le meilleur pour le futur. Au final A Place To Bury Strangers apparaît selon moi comme un des groupes les plus intéressants du moment. Certains détracteurs pourront leurs reprocher quelques similitudes avec leurs prédécesseurs, mais qu'importe, ce groupe a juste tiré parti du passé et tant mieux.
A bon entendeur bonsoir !
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Buzz16 |
Posté le 15 avril 2011 à 11 h 28 |
Trois ans après le déluge sonique de leur premier album, A Place To Bury Strangers revient nous aplatir le tympan à coup de pédales disto.
Ackermann (guitare), JSpace (batterie) et Mofo (basse) prouvent dans leur deuxième effort qu'ils ont pu apprivoiser leur son. Le bruit sauvage, désordonné et la production peu avantageuse du premier opus sont transfigurés ici, pour donner une suite de chansons puissantes, au songwriting plus pop qu'auparavant, à la production (légèrement) plus léchée laissant une place plus importante à la voix abyssale d'Ackermann et donnant plus d'ampleur à la batterie tonitruante de JSpace. Une fois leur trop plein de vacarme canalisé, les new-yorkais reviennent planter du chou-gaze à la mode de chez nous.
Alors oui, APTBS croule sous les influences ; MBV, Joy Division, The Stone Roses, Happy Mondays pour ne citer qu'eux... Mais c'est tellement bien assimilé et digéré que, bons joueurs, nous leur pardonnons volontiers.
Le disque, assez homogène (on ne se refait pas), mais il n'est plus monochrome. On se laisse balloter au gré des dix titres de l'album sans s'ennuyer, et on passe à travers des morceaux variés (toutes proportions gardées), depuis le très bon "It Is Nothing" qui annonce la couleur jusqu'au superbe et tubesque "I Lived My Life To Stand In The Shadow Of Your Heart".
Il y a bien sûr le sombre "Lost Feeling", avec sa ligne de basse tout droit tirée des profondeurs morbides des Divisions de la Joie et son final noisy au possible ; cascades de guitares et martèlement de batterie sont au rendez-vous. Comment passer sous silence le riff meurtrier de "Deadbeat", le motif mélodique de "Keep Slipping Away" qui n'aurait pas dépareillé la guitare de John Squire. APTBS se fait aussi pop sur le titre éponyme, ou encore "In Your Heart", qui n'est pas sans rappeler les brumes éthérées du meilleur de My Bloody Valentine.
La voix basse et lointaine d'Ackermann remplit parfaitement son rôle, notamment sur la jouissive "Ego Death", remplissant à merveille les vides entre les successions larsens/effets stridents et passages à vide avec beat métronomique.
Le trio se permet même le temps d'une chanson de faire fleurir un sourire niais sur notre visage crispé par une grimace masochiste, et ce grâce à la délicieuse "Smile When You Smile" et son "doux" refrain.
A Place To Bury Stranger a fait des choix, et a eu le mérite de choisir d'évoluer au lieu de s'auto-caricaturer dans un deuxième album bêtement bruyant (la chose est facile dans le milieu du revival shoegaze). Le groupe a mûri et révèle un futur plein de possibilité où ils ont sans nul doute leur place.
À l'instar de l'album, je finirai ma chronique en parlant de l'ultime morceau ; "I Lived My Life To Stand In The Shadow Of Your Heart", qui est très probablement le meilleur titre du lot. Ici, les effets divers sont mis au service du songwriting, n'éclipsant jamais le chant simple et sincère du leader, la basse vrombit comme à son habitude, la batterie garde sa régularité assommante. Puis le groupe se lance dans un crescendo de guitare sursaturée, Ackermann arrache les tripes de sa six-corde déjà malmenée...
Au bout de 5'38, la guitare abandonne, rend son dernier souffle. Moi aussi. Ebranlé, essoufflé, acouphènes aux aguets, je pose le casque. Je me débouche les oreilles, active la fonction Repeat du mp3, et replace le casque sur mes oreilles au martyr.
Oui, j'en redemande, car ce disque est...
Ackermann (guitare), JSpace (batterie) et Mofo (basse) prouvent dans leur deuxième effort qu'ils ont pu apprivoiser leur son. Le bruit sauvage, désordonné et la production peu avantageuse du premier opus sont transfigurés ici, pour donner une suite de chansons puissantes, au songwriting plus pop qu'auparavant, à la production (légèrement) plus léchée laissant une place plus importante à la voix abyssale d'Ackermann et donnant plus d'ampleur à la batterie tonitruante de JSpace. Une fois leur trop plein de vacarme canalisé, les new-yorkais reviennent planter du chou-gaze à la mode de chez nous.
Alors oui, APTBS croule sous les influences ; MBV, Joy Division, The Stone Roses, Happy Mondays pour ne citer qu'eux... Mais c'est tellement bien assimilé et digéré que, bons joueurs, nous leur pardonnons volontiers.
Le disque, assez homogène (on ne se refait pas), mais il n'est plus monochrome. On se laisse balloter au gré des dix titres de l'album sans s'ennuyer, et on passe à travers des morceaux variés (toutes proportions gardées), depuis le très bon "It Is Nothing" qui annonce la couleur jusqu'au superbe et tubesque "I Lived My Life To Stand In The Shadow Of Your Heart".
Il y a bien sûr le sombre "Lost Feeling", avec sa ligne de basse tout droit tirée des profondeurs morbides des Divisions de la Joie et son final noisy au possible ; cascades de guitares et martèlement de batterie sont au rendez-vous. Comment passer sous silence le riff meurtrier de "Deadbeat", le motif mélodique de "Keep Slipping Away" qui n'aurait pas dépareillé la guitare de John Squire. APTBS se fait aussi pop sur le titre éponyme, ou encore "In Your Heart", qui n'est pas sans rappeler les brumes éthérées du meilleur de My Bloody Valentine.
La voix basse et lointaine d'Ackermann remplit parfaitement son rôle, notamment sur la jouissive "Ego Death", remplissant à merveille les vides entre les successions larsens/effets stridents et passages à vide avec beat métronomique.
Le trio se permet même le temps d'une chanson de faire fleurir un sourire niais sur notre visage crispé par une grimace masochiste, et ce grâce à la délicieuse "Smile When You Smile" et son "doux" refrain.
A Place To Bury Stranger a fait des choix, et a eu le mérite de choisir d'évoluer au lieu de s'auto-caricaturer dans un deuxième album bêtement bruyant (la chose est facile dans le milieu du revival shoegaze). Le groupe a mûri et révèle un futur plein de possibilité où ils ont sans nul doute leur place.
À l'instar de l'album, je finirai ma chronique en parlant de l'ultime morceau ; "I Lived My Life To Stand In The Shadow Of Your Heart", qui est très probablement le meilleur titre du lot. Ici, les effets divers sont mis au service du songwriting, n'éclipsant jamais le chant simple et sincère du leader, la basse vrombit comme à son habitude, la batterie garde sa régularité assommante. Puis le groupe se lance dans un crescendo de guitare sursaturée, Ackermann arrache les tripes de sa six-corde déjà malmenée...
Au bout de 5'38, la guitare abandonne, rend son dernier souffle. Moi aussi. Ebranlé, essoufflé, acouphènes aux aguets, je pose le casque. Je me débouche les oreilles, active la fonction Repeat du mp3, et replace le casque sur mes oreilles au martyr.
Oui, j'en redemande, car ce disque est...
Excellent ! 18/20
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