Richard Hawley
Truelove's Gutter |
Label :
Mute |
||||
"Je me vois comme un artiste moderne. Mais il n'y pas grand monde qui soit d'accord avec moi" (Richard Hawley, interview septembre 2009)
Et bien oui Richard, c'est bien ça le problème. Depuis le début de la décennie et la fin de Pulp, tu nous ponds de somptueux albums, très éloignés de l'étiquette brit-pop, mais ancré dans un aspect rétro qui te colle à la peau. Une voix qui rappelle les crooners du passé, des mélodies qui trouvent leur racine chez Roy Orbison ou Buddy Holly. Du rockabilly préhistorique, des slows classieux qu'on imaginerait volontiers lors d'un bal de promo des fifties. Une discographie régulière dans sa qualité, avec des albums aussi parfaits que Lady's Bridge ou Coles Corner, mais que certains ont qualifié de revival.
Avec Truelove's Gutter, ton nouvel album, la qualité est toujours au rendez-vous. Et enfin tu peux prouver ton statut d'"artiste moderne". Un album avec seulement huit chansons, mais qui s'étend pourtant sur presque soixante minutes. De longues pistes vaporeuses qui s'étendent à partir d'une idée simple, de quelques accords. En surface, c'est limpide, clair et beau à pleurer. Ta voix, ce n'est plus seulement celle du crooner british, elle devient celle du vieux sage, du type qui est assis au fond d'un pub sombre, avec sa Guinness entre les mains, et qui te parle de sa mélancolie, de ses regrets, qui fait un bilan. Encore une fois, tu nous entraîne à Sheffield, tu nous racontes l'histoire de ces rues, de ces couples, de ces ivrognes, ta propre histoire. Tu te livres à nous, en murmurant à travers une multitude de guitares, qui s'accordent en toute simplicité, elles sont discrètes et nous caressent dans le sens du poil, avec une facilité déconcertante.
Alors je ne sais plus vraiment si c'est moderne, si c'est du revival. On sent Lou Reed au détour de "Remorse Code", neuf minutes de douceur, un coucher de soleil. L'harmonica de verre, inventé par Benjamin Franklin en 1761, sonne étrangement neuf et contemporain. Impossible d'aller piocher les meilleurs titres de l'album, il s'agit d'un tout, quand tu lances la première piste, il faut rester jusqu'à la fin, jusqu'à "Don't You Cry", longue ballade à couper le souffle.
Bravo Richard, j'ai bien l'impression que tu viens de nous offrir ton meilleur album. L'automne sublime son écoute, il saura me réchauffer le coeur cet hiver, il saura illuminer mes promenades printanières et j'irai l'écouter sur la plage cet été, tard dans la nuit. Truelove's Gutter est un compagnon de solitude intense, passionnant, émouvant, sincère... Beau.
Tout simplement beau.
Bravo et merci...
Et bien oui Richard, c'est bien ça le problème. Depuis le début de la décennie et la fin de Pulp, tu nous ponds de somptueux albums, très éloignés de l'étiquette brit-pop, mais ancré dans un aspect rétro qui te colle à la peau. Une voix qui rappelle les crooners du passé, des mélodies qui trouvent leur racine chez Roy Orbison ou Buddy Holly. Du rockabilly préhistorique, des slows classieux qu'on imaginerait volontiers lors d'un bal de promo des fifties. Une discographie régulière dans sa qualité, avec des albums aussi parfaits que Lady's Bridge ou Coles Corner, mais que certains ont qualifié de revival.
Avec Truelove's Gutter, ton nouvel album, la qualité est toujours au rendez-vous. Et enfin tu peux prouver ton statut d'"artiste moderne". Un album avec seulement huit chansons, mais qui s'étend pourtant sur presque soixante minutes. De longues pistes vaporeuses qui s'étendent à partir d'une idée simple, de quelques accords. En surface, c'est limpide, clair et beau à pleurer. Ta voix, ce n'est plus seulement celle du crooner british, elle devient celle du vieux sage, du type qui est assis au fond d'un pub sombre, avec sa Guinness entre les mains, et qui te parle de sa mélancolie, de ses regrets, qui fait un bilan. Encore une fois, tu nous entraîne à Sheffield, tu nous racontes l'histoire de ces rues, de ces couples, de ces ivrognes, ta propre histoire. Tu te livres à nous, en murmurant à travers une multitude de guitares, qui s'accordent en toute simplicité, elles sont discrètes et nous caressent dans le sens du poil, avec une facilité déconcertante.
Alors je ne sais plus vraiment si c'est moderne, si c'est du revival. On sent Lou Reed au détour de "Remorse Code", neuf minutes de douceur, un coucher de soleil. L'harmonica de verre, inventé par Benjamin Franklin en 1761, sonne étrangement neuf et contemporain. Impossible d'aller piocher les meilleurs titres de l'album, il s'agit d'un tout, quand tu lances la première piste, il faut rester jusqu'à la fin, jusqu'à "Don't You Cry", longue ballade à couper le souffle.
Bravo Richard, j'ai bien l'impression que tu viens de nous offrir ton meilleur album. L'automne sublime son écoute, il saura me réchauffer le coeur cet hiver, il saura illuminer mes promenades printanières et j'irai l'écouter sur la plage cet été, tard dans la nuit. Truelove's Gutter est un compagnon de solitude intense, passionnant, émouvant, sincère... Beau.
Tout simplement beau.
Bravo et merci...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Dylanesque |
Posté le 20 janvier 2010 à 15 h 59 |
Critiquer un album de Richard Hawley, c'est s'attaquer à du lourd, du très lourd. Nous avons en effet affaire à un artiste en total décalage avec son époque et dont la musique donne envie d'aller finir toutes ses soirées dans le pub du coin et de pleurer dans sa pinte. Truelove's Gutter, sa dernière production, apparaît ainsi comme la quintessence de son oeuvre, entraînant l'auditeur dans les profondeurs abyssales de la mélancolie.
Ce qui frappe dès les premières notes de "As The Down Breaks" est l'atmosphère à la fois moite et apaisante qui se retrouve dans l'ensemble de l'album. Hawley en profite pour nous montrer qu'il ne faut pas forcément beugler pour chanter et nous faire admirer son timbre de voix unique. C'est le crooner à l'état pur. Les trois chansons suivantes démontrent le talent de composition de l'ex-guitariste de Pulp avec une mention spéciale à "Open Up Your Door", supplique adressée à une amante insaisissable. Il apparaît difficile d'y résister. Vient ensuite le basculement sur "Don't Get Hung Up in Your Soul", chef-d'oeuvre intemporel qui donne une nouvelle leçon de chant, prolongée par "Soldier On". Ces morceaux ouvrent la voie à une deuxième moitié d'album absolument inoubliable. Hawley ralentit toujours le tempo mais il y insuffle une dimension dramatique et une perfection mélodique à couper le souffle. Le sublime crescendo de "Soldier On" voit l'arrivée impromptue d'une décharge électrique qui lui donne une plus grande ampleur, "For Your Lover Give Some Time" est une ballade à se damner. Quant à "Don't You Cry", c'est tout simplement la chanson de l'année 2009. Dix minutes de bonheur (ou de tristesse, c'est selon), une boucle qui ne cesse de tourner sur elle même et une mélodie d'une beauté immortelle.
Truelove's Gutter est donc LE chef-d'oeuvre de Richard Hawley et cela est d'autant plus étonnant que son dernier essai Lady's Bridge et le fabuleux Tonight The Streets Are Ours semblaient représenter un pas en avant vers le grand public. Le musicien de Sheffield s'est débarrassé de toutes sortes de contraintes et livre un album hors du temps, hors du monde. Aucune note n'est en trop, tous les morceaux sont d'une limpidité extraordinaire. Il n'y a qu'une seule chose à rajouter: Merci Richard!
Ce qui frappe dès les premières notes de "As The Down Breaks" est l'atmosphère à la fois moite et apaisante qui se retrouve dans l'ensemble de l'album. Hawley en profite pour nous montrer qu'il ne faut pas forcément beugler pour chanter et nous faire admirer son timbre de voix unique. C'est le crooner à l'état pur. Les trois chansons suivantes démontrent le talent de composition de l'ex-guitariste de Pulp avec une mention spéciale à "Open Up Your Door", supplique adressée à une amante insaisissable. Il apparaît difficile d'y résister. Vient ensuite le basculement sur "Don't Get Hung Up in Your Soul", chef-d'oeuvre intemporel qui donne une nouvelle leçon de chant, prolongée par "Soldier On". Ces morceaux ouvrent la voie à une deuxième moitié d'album absolument inoubliable. Hawley ralentit toujours le tempo mais il y insuffle une dimension dramatique et une perfection mélodique à couper le souffle. Le sublime crescendo de "Soldier On" voit l'arrivée impromptue d'une décharge électrique qui lui donne une plus grande ampleur, "For Your Lover Give Some Time" est une ballade à se damner. Quant à "Don't You Cry", c'est tout simplement la chanson de l'année 2009. Dix minutes de bonheur (ou de tristesse, c'est selon), une boucle qui ne cesse de tourner sur elle même et une mélodie d'une beauté immortelle.
Truelove's Gutter est donc LE chef-d'oeuvre de Richard Hawley et cela est d'autant plus étonnant que son dernier essai Lady's Bridge et le fabuleux Tonight The Streets Are Ours semblaient représenter un pas en avant vers le grand public. Le musicien de Sheffield s'est débarrassé de toutes sortes de contraintes et livre un album hors du temps, hors du monde. Aucune note n'est en trop, tous les morceaux sont d'une limpidité extraordinaire. Il n'y a qu'une seule chose à rajouter: Merci Richard!
Exceptionnel ! ! 19/20
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