Alain Bashung
Novice |
Label :
Barclay |
||||
Il est ici... Bashung... Novice... Cet album, l'un des mes plus vieux souvenirs en musique. A son écoute un doux parfum de nostalgie flotte dans ma tête. Mon père, fan de toujours, me mettait la k7 lorsque j'avais du mal a dormir. je me rappelle que son écoute me faisait un peu flipper, mais qu'importe, ces mélodies hantaient mon sommeil. J'étais môme alors et ma conception de la musique très limitée. Bien loin de me douter que ce Novice me suivrait, encore et encore...
En grandissant, petit a petit, on finit parfois par saisir (ou ressentir, je ne sais pas trop en fait.), le sens des musiques que l'on écoute. Du moins on les interprète. Je pourrais dire que le diamant noir de Bashung (pour reprendre une expression du gars qui s'est battu pour le faire rentrer) est un album ancré dans une atmosphère urbaine très eighties mais pas daté. Servi par une musique sombre et aérienne, Bashung chante comme jamais il n'a chanté. Il chante juste! Une première pour lui à l'époque il me semble. Sa voix, claire et profonde, se pose a merveille sur des textes tristes, sombres, nostalgiques ou martiaux. Du bel ouvrage comme on dit...
Mais indépendamment des qualités magnifiques de cette oeuvre, Bashung m' a offert une musique qui, par le biais de ce disque, veille maintenant sur moi (je me sens un peu con en écrivant ça mais bon c'est ce que je ressens alors...), me rappellant le souvenir constant de ma vie passé avec mon père. Et ce j'espère pour très longtemps...
En grandissant, petit a petit, on finit parfois par saisir (ou ressentir, je ne sais pas trop en fait.), le sens des musiques que l'on écoute. Du moins on les interprète. Je pourrais dire que le diamant noir de Bashung (pour reprendre une expression du gars qui s'est battu pour le faire rentrer) est un album ancré dans une atmosphère urbaine très eighties mais pas daté. Servi par une musique sombre et aérienne, Bashung chante comme jamais il n'a chanté. Il chante juste! Une première pour lui à l'époque il me semble. Sa voix, claire et profonde, se pose a merveille sur des textes tristes, sombres, nostalgiques ou martiaux. Du bel ouvrage comme on dit...
Mais indépendamment des qualités magnifiques de cette oeuvre, Bashung m' a offert une musique qui, par le biais de ce disque, veille maintenant sur moi (je me sens un peu con en écrivant ça mais bon c'est ce que je ressens alors...), me rappellant le souvenir constant de ma vie passé avec mon père. Et ce j'espère pour très longtemps...
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Gary Appleseed |
Posté le 22 juillet 2017 à 17 h 36 |
1989. Une année on ne peut plus importante au niveau des chefs d'oeuvres synthétiques noirs. Outre Atlantique et en Europe, les petits jeunes d'Einstürzende Neubauten, de Nine Inch Nails ou encore de Depeche Mode délivrent ou s'apprêtent à sortir alors des disques clés qui leur feront gagner leur place dans les manuels d'Histoire du Rock. Mais oublions Haus Der Lüge, Pretty Hate Machine et autres Violator pour nous consacrer à un grand oublié qui pourrait leur être bien supérieur, Novice d'Alain Bashung.
Oui, Novice rivalise sans problème avec ces quelques exemples. Plus abscons, tortueux, romantique, mêlant dépression et dérision, ce disque joue énormément en faveur de notre imprudent menteur nocturne, tant au niveau comparatif que personnel. Beaucoup y voient l'achèvement d'une trilogie noire commencée avec Play Blessures (le deuxième chapitre étant Figure Imposée), mais ici Alain Bashung se pose avant tout comme un quadragénaire capable de saisir l'air du temps et de s'approprier des sons pour totalement les inclure à son univers. Novice est aussi un disque incontournable dans l'histoire de Bashung, en cela qu'il est le dernier à contenir des collaborations avec Boris Bergman et le premier à inclure celles avec Jean Fauque (rencontré des années auparavant, mais qui avait sans doute besoin de temps afin d'être "prêt" à proposer ses paroles). Avec ces deux-là, entre rupture et union, Bashung s'affranchit définitivement des souvenirs laissés par ses travaux avec Gainsbourg, et ce dernier étant en fin de règne, il est en passe de devenir le parrain "officiel" du Rock français.
Par ailleurs, la voix de Bashung, si elle n'a jamais cessé d'évolué, gagne résolument ici une autre texture, plus grave (pour coller à l' "esprit" du disque) et plus nasale, et qui même si certains effets sont toujours présents, n'est pas étouffée comme dans Play Blessures. Rare sont ceux au même âge qui arrivent encore à aller creuser plus profond et à progresser de cette manière. Oui, il vieillit comme le bon vin et des disques tels que Fantaisie Militaire ou L'Imprudence ne feront que confirmer l'adage.
Musicalement, le bonhomme a su s'entourer : on retrouve Blixa Bargeld (Einstürzende Neubauten, Nick Cave And The Bad Seeds) sur quelques guitares (lorsqu'on lui demande d'ailleurs de raconter ses souvenirs d'enregistrement, il s'exclame avec forte nostalgie en disant : Ach... ! Novice! ) (Excuses d'avance pour ce jeu de mots très approximatif), Phil Manzarena (Roxy Music) et Simon Rogers (The Fall) pour d'autres,Dave Ball de Soft Cell et Colin Newman (Wire) pour les claviers, et ... Philippe Draï, batteur à l'époque de Mylène Farmer (oui, Ainsi Soit-Je est un autre des chefs d'oeuvres noirs qui n'a pas été cité ci-dessus) et membre fondateur de Kassav' (!), pour ne citer qu'eux.
Fort des dynamiques en présence, Novice s'épanouit pleinement tout en conservant une atmosphère et un son très homogène. Les onze chansons explorent différents micro-climats : Cauchemardesque procession funéraire dans "Etrange Eté", Chinoiseries Carpenteresques dans "Bombez", Romantisme fossoyeur dans "Résidences"... Chaque titre offre une photographie singulière (on croise du Dark Surf dans "Pyromanes", de l' Indus dans "Elle Fait L'Avion", du Blues décharné dans "By Proxy", qui referme l'album de manière un peu à part et qui annonce d'une certaine façon les travaux ultérieurs), tout en proposant une analyse des rêves Psyché et cliniques de la forêt noire d'Alain Bashung ("Tu M'as Jeté", délirant).
Bien que la tonalité générale tranche radicalement avec la déconnade assumée de Passé le Rio Grande, on sent que les auteurs se sont là aussi bien amusés à façonner cette fantaisie macabre (Tant que soufflera la tempête, je saurai à quoi j'aspire... dans "Pyromanes" par exemple).
On aura également beaucoup glosé sur le titre "Alcaline" mais force est de constater que ces dernières paroles offertes par Boris Bergman à Alain Bashung sont un cadeau d'adieu des plus touchants (T'aimes plus les mots roses que je t'écris...Une opposition aux "Mots Bleus" de Christophe?) et en dit long sur la fin de la relation artistique et humaine entre ces deux-là (Si tu veux j'peux t'aider,ça m'a l'air un peu lourd à porter...).
Fantasmagorique, onirique, sombre, délirant, jouissif, touchant, musicalement situé dans un ailleurs hypnotique et captivant, il est important de revenir à nos vices New Wave obscurs avec cet album, mais là le plaisir ne sera pas coupable. Ne figurant pas en général dans les incontournables du maître, il est pourtant essentiel pour tout fan d'Alain Bashung et adorateur occulte de musiques synthétiques.
Oui, Novice rivalise sans problème avec ces quelques exemples. Plus abscons, tortueux, romantique, mêlant dépression et dérision, ce disque joue énormément en faveur de notre imprudent menteur nocturne, tant au niveau comparatif que personnel. Beaucoup y voient l'achèvement d'une trilogie noire commencée avec Play Blessures (le deuxième chapitre étant Figure Imposée), mais ici Alain Bashung se pose avant tout comme un quadragénaire capable de saisir l'air du temps et de s'approprier des sons pour totalement les inclure à son univers. Novice est aussi un disque incontournable dans l'histoire de Bashung, en cela qu'il est le dernier à contenir des collaborations avec Boris Bergman et le premier à inclure celles avec Jean Fauque (rencontré des années auparavant, mais qui avait sans doute besoin de temps afin d'être "prêt" à proposer ses paroles). Avec ces deux-là, entre rupture et union, Bashung s'affranchit définitivement des souvenirs laissés par ses travaux avec Gainsbourg, et ce dernier étant en fin de règne, il est en passe de devenir le parrain "officiel" du Rock français.
Par ailleurs, la voix de Bashung, si elle n'a jamais cessé d'évolué, gagne résolument ici une autre texture, plus grave (pour coller à l' "esprit" du disque) et plus nasale, et qui même si certains effets sont toujours présents, n'est pas étouffée comme dans Play Blessures. Rare sont ceux au même âge qui arrivent encore à aller creuser plus profond et à progresser de cette manière. Oui, il vieillit comme le bon vin et des disques tels que Fantaisie Militaire ou L'Imprudence ne feront que confirmer l'adage.
Musicalement, le bonhomme a su s'entourer : on retrouve Blixa Bargeld (Einstürzende Neubauten, Nick Cave And The Bad Seeds) sur quelques guitares (lorsqu'on lui demande d'ailleurs de raconter ses souvenirs d'enregistrement, il s'exclame avec forte nostalgie en disant : Ach... ! Novice! ) (Excuses d'avance pour ce jeu de mots très approximatif), Phil Manzarena (Roxy Music) et Simon Rogers (The Fall) pour d'autres,Dave Ball de Soft Cell et Colin Newman (Wire) pour les claviers, et ... Philippe Draï, batteur à l'époque de Mylène Farmer (oui, Ainsi Soit-Je est un autre des chefs d'oeuvres noirs qui n'a pas été cité ci-dessus) et membre fondateur de Kassav' (!), pour ne citer qu'eux.
Fort des dynamiques en présence, Novice s'épanouit pleinement tout en conservant une atmosphère et un son très homogène. Les onze chansons explorent différents micro-climats : Cauchemardesque procession funéraire dans "Etrange Eté", Chinoiseries Carpenteresques dans "Bombez", Romantisme fossoyeur dans "Résidences"... Chaque titre offre une photographie singulière (on croise du Dark Surf dans "Pyromanes", de l' Indus dans "Elle Fait L'Avion", du Blues décharné dans "By Proxy", qui referme l'album de manière un peu à part et qui annonce d'une certaine façon les travaux ultérieurs), tout en proposant une analyse des rêves Psyché et cliniques de la forêt noire d'Alain Bashung ("Tu M'as Jeté", délirant).
Bien que la tonalité générale tranche radicalement avec la déconnade assumée de Passé le Rio Grande, on sent que les auteurs se sont là aussi bien amusés à façonner cette fantaisie macabre (Tant que soufflera la tempête, je saurai à quoi j'aspire... dans "Pyromanes" par exemple).
On aura également beaucoup glosé sur le titre "Alcaline" mais force est de constater que ces dernières paroles offertes par Boris Bergman à Alain Bashung sont un cadeau d'adieu des plus touchants (T'aimes plus les mots roses que je t'écris...Une opposition aux "Mots Bleus" de Christophe?) et en dit long sur la fin de la relation artistique et humaine entre ces deux-là (Si tu veux j'peux t'aider,ça m'a l'air un peu lourd à porter...).
Fantasmagorique, onirique, sombre, délirant, jouissif, touchant, musicalement situé dans un ailleurs hypnotique et captivant, il est important de revenir à nos vices New Wave obscurs avec cet album, mais là le plaisir ne sera pas coupable. Ne figurant pas en général dans les incontournables du maître, il est pourtant essentiel pour tout fan d'Alain Bashung et adorateur occulte de musiques synthétiques.
Excellent ! 18/20
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