The Black Lips
Los Valientes Del Mundo Nuevo |
Label :
Vice |
||||
The Black Lips... que déballer de plus sur eux que la presse musicale en ce moment...?
Pas grand chose. Si ce n'est insister sur le fait qu'ils ont l'air d'une belle bande de branleurs portant très mal la moustache mais ultra doués pour pasticher le rock garage des années 60 et ce avec énormément d'énergie et une pointe de folie non négligeable. On le savait déjà mais les Black Lips nous prouvent que les compilations Nuggets sont toujours d'actualité et que le rock garage a encore de beaux jours devant lui!
Ce disque est sans hésitation un des albums live les plus communicatifs que j'ai eu l'occasion d'écouter. Le son est loin d'être pourri mais pas trop lêché non plus, juste ce qu'il faut pour savourer le set comme si on y était.
Enregistré par John Reis dans un bar de prostituées à Tijuana, l'ambiance enfumée, l'alcool qui coule à flot, le public déchainé et la motivation du groupe se ressentent dès le premier morceau. Ca sent la sueur, les hormones et l'adrénaline jusque dans la pochette du disque. L'ambiance a l'air moite, on entend résonner au loin les cris des fans assoiffés de riffs post soixante huitard, les groupies assoiffées de phéromones masculines et les vieux saoulards assoiffés tout court.
En ce qui concerne le set, parce que c'est quand même ce qui nous intéresse le plus, la plupart des morceaux sont tirés de leur premier album. Notons aussi une reprise de Jacques Dutronc ainsi qu'un inédit caché en guise dessert.
Pour les curieux qui aimeraient s'imprégner de cette ambiance en image, je ne peux que leur conseiller de lancer une recherche au nom de l'album sur un site bien connu dont je tairai le nom... Le joyeux bordel que vous y verrez est beaucoup plus parlant que n'importe quels mots.
Comme dirait l'autre, "welkom to Tijuana, tequila, sex and marijuana", je rajouterais juste VIVA LA ROCK'N ROLL!!!!
Pas grand chose. Si ce n'est insister sur le fait qu'ils ont l'air d'une belle bande de branleurs portant très mal la moustache mais ultra doués pour pasticher le rock garage des années 60 et ce avec énormément d'énergie et une pointe de folie non négligeable. On le savait déjà mais les Black Lips nous prouvent que les compilations Nuggets sont toujours d'actualité et que le rock garage a encore de beaux jours devant lui!
Ce disque est sans hésitation un des albums live les plus communicatifs que j'ai eu l'occasion d'écouter. Le son est loin d'être pourri mais pas trop lêché non plus, juste ce qu'il faut pour savourer le set comme si on y était.
Enregistré par John Reis dans un bar de prostituées à Tijuana, l'ambiance enfumée, l'alcool qui coule à flot, le public déchainé et la motivation du groupe se ressentent dès le premier morceau. Ca sent la sueur, les hormones et l'adrénaline jusque dans la pochette du disque. L'ambiance a l'air moite, on entend résonner au loin les cris des fans assoiffés de riffs post soixante huitard, les groupies assoiffées de phéromones masculines et les vieux saoulards assoiffés tout court.
En ce qui concerne le set, parce que c'est quand même ce qui nous intéresse le plus, la plupart des morceaux sont tirés de leur premier album. Notons aussi une reprise de Jacques Dutronc ainsi qu'un inédit caché en guise dessert.
Pour les curieux qui aimeraient s'imprégner de cette ambiance en image, je ne peux que leur conseiller de lancer une recherche au nom de l'album sur un site bien connu dont je tairai le nom... Le joyeux bordel que vous y verrez est beaucoup plus parlant que n'importe quels mots.
Comme dirait l'autre, "welkom to Tijuana, tequila, sex and marijuana", je rajouterais juste VIVA LA ROCK'N ROLL!!!!
Excellent ! 18/20 | par Math |
Posté le 22 avril 2008 à 23 h 44 |
"De San Diego à Tijuana... Passant d'une ville fondée sur le consumérisme à une autre qui ne survit que par la débauche, nous fûmes jetés en quelques instants au beau milieu d'un endroit qui ignorait l'idée de frontières, de limites. Armés d'une bonne réserve de caguamas et de tequila, nous étions prêts à montrer à ces Mexicains comment on fait la fête de l'autre côté de la frontière. Finalement, on s'est retrouvés avec un dealer transsexuel mexicain vêtu de latex dans les toilettes, des putes qui se masturbaient sur scène, et une bande de musiciens traditionnels locaux visiblement mal informés sur les raisons de leur présence et franchement choqués du spectacle. Le concert fut incroyable, et miraculeusement on a réussi à boucler le set. Et malgré une amende de 800$ pour "urination publique" et la disparition totale de notre équipement, on a pu repasser la frontière et rentrer chez nous".
Autant dire que les Black Lips savent donner envie d'écouter leurs disques. Précédés d'une réputation scénique acquise à grands renforts d'interdictions de jouer dans plusieurs Etats (sans grande surprise, on trouve trace ici et là d'accusations de "masturbation publique", "appel à la débauche", "violence en groupe", etc.) et de rumeurs diverses (les sempiternels enfants amenés sur scène et autres réjouissances zoophiliques), le quartet d'Atlanta ne pouvait se priver d'un album live. Même si leurs albums studio (au moins jusqu'au récent Good Bad Not Evil) jouissait d'un côté bordélique assez poussé qui se rapprochait finalement des conditions du live. Mais un son crade ne remplacera jamais l'ambiance d'un concert. "A certain time and place", hein ?
A dire vrai, on a même l'impression à l'écoute de cet enregistrement que les Black Lips ont trouvé leur Terre Promise, et que rien de ce qu'ils feront par la suite ne pourra ne serait-ce qu'approcher cet horizon indépassable. Pour atteindre cette grâce absolue, ce truc proche de l'extase, les Black Lips DOIVENT être à Tijuana. Dans un état second. Face à une foule pour le moins interlope et franchement "far out".
Du début à la fin des douze morceaux du disque, on sent que le groupe est proche du point de rupture. Les morceaux sont joués vite, le plus vite possible, et tous les membres du groupe chantent ensemble sur presque tous les morceaux, donnant l'impression de ne plus faire qu'un avec le public. On retrouve chez eux toute une ambiance façon garage 60s, proche des premiers Kinks et des compils Nuggets, ce qui en soit est assez courant en ce moment. La différence, c'est que personne ne le fait avec autant de classe et de sincérité que les Black Lips. Surtout, le groupe possède une classe absolue en matière d'écriture de morceaux, avec des refrains et des riffs d'une qualité rarement égalée ces derniers temps. C'est basique, c'est parfait. On se prend à sourire devant les centaines de pages compilées par Rock & Folk sur le "renouveau garage" des Naast et consorts, on pouffe devant les albums des Strokes, et on ressort les vieux albums de Dutronc. Dont le "Hippie Hippie Hourrah" est d'ailleurs repris par des Black Lips en plein trip cosmique, à grands coups de "yé souis... yé souis... hippippippie" pleins de reverb lancés par le chanteur Cole Alexander.
On doit sans doute beaucoup au producteur John Reis, qui parvient à donner une qualité de son assez remarquable à l'ensemble sans toutefois sacrifier une once de l'énergie du groupe et du vaste bordel régnant dans la salle tout au long du concert. On entend parfaitement tous les commentaires des musiciens, les hurlements de la foule (toute petite salle et public à 30 cm du groupe ; d'ailleurs la "foule" n'excède manifestement pas 100 personnes) et les trompettes mexicaines qui reviennent ici et là nous rappeler la présence de cet orchestre Mariachi égaré.
Au début du concert, après l'annonce hallucinée d'un présentateur mexicain probablement ravagé, l'un des membres du groupe annonce fièrement : "This is gonna be the best live record of all time !". Et le pire, c'est qu'il n'est pas loin d'avoir raison. Los Valientes Del Mundo Nuevo possède une qualité extraordinaire, celle de donner l'illusion à celui qui l'écoute qu'il se trouve effectivement sur place, au milieu du public, à chanter avec le groupe dans cette salle qui pue la sueur et la tequila bon marché. A bien y réfléchir, c'est extrêmement rare. Et très précieux.
Et puis les Black Lips ont un côté très "gars du coin" qui fait plaisir à voir. L'identification marche à plein. Ce qui ne veut pas dire que ces types sont des crétins ; il n'y a qu'à les voir sur scène et écouter leurs interviews pour comprendre l'étrange forme de finesse qui se cache derrière leur côté potaches alcooliques. Ce qui explique sans doute l'immense culture musicale qui affleure sous chacun de leurs morceaux et l'instinct qui semble toujours les mener vers les meilleurs choix.
Les Black Lips, c'est un peu comme si votre petit frère avait monté le meilleur groupe du monde. C'est comme un concert où la bière serait gratuite et fraîche. C'est l'essence du punk et de l'hédonisme rock sans les mauvais côtés. En clair, ils font partie de ces quelques groupes (on les compte sur les doigts d'une main depuis un paquet d'années) sur lesquels on ne trouve rien à redire.
Au final, Los Valientes Del Mundo Nuevo constitue une sorte de quintessence de l'enregistrement live, du genre à fermer leur gueule aux imbéciles qui ne jurent que par la surproduction et le "polissage" des studios. Chaque écoute vous dégoûtera pour quelques heures de Paris et vous enverra sur les sites d'agences de voyage regarder les prix des vols pour le Mexique. Mais c'est pour la bonne cause.
Autant dire que les Black Lips savent donner envie d'écouter leurs disques. Précédés d'une réputation scénique acquise à grands renforts d'interdictions de jouer dans plusieurs Etats (sans grande surprise, on trouve trace ici et là d'accusations de "masturbation publique", "appel à la débauche", "violence en groupe", etc.) et de rumeurs diverses (les sempiternels enfants amenés sur scène et autres réjouissances zoophiliques), le quartet d'Atlanta ne pouvait se priver d'un album live. Même si leurs albums studio (au moins jusqu'au récent Good Bad Not Evil) jouissait d'un côté bordélique assez poussé qui se rapprochait finalement des conditions du live. Mais un son crade ne remplacera jamais l'ambiance d'un concert. "A certain time and place", hein ?
A dire vrai, on a même l'impression à l'écoute de cet enregistrement que les Black Lips ont trouvé leur Terre Promise, et que rien de ce qu'ils feront par la suite ne pourra ne serait-ce qu'approcher cet horizon indépassable. Pour atteindre cette grâce absolue, ce truc proche de l'extase, les Black Lips DOIVENT être à Tijuana. Dans un état second. Face à une foule pour le moins interlope et franchement "far out".
Du début à la fin des douze morceaux du disque, on sent que le groupe est proche du point de rupture. Les morceaux sont joués vite, le plus vite possible, et tous les membres du groupe chantent ensemble sur presque tous les morceaux, donnant l'impression de ne plus faire qu'un avec le public. On retrouve chez eux toute une ambiance façon garage 60s, proche des premiers Kinks et des compils Nuggets, ce qui en soit est assez courant en ce moment. La différence, c'est que personne ne le fait avec autant de classe et de sincérité que les Black Lips. Surtout, le groupe possède une classe absolue en matière d'écriture de morceaux, avec des refrains et des riffs d'une qualité rarement égalée ces derniers temps. C'est basique, c'est parfait. On se prend à sourire devant les centaines de pages compilées par Rock & Folk sur le "renouveau garage" des Naast et consorts, on pouffe devant les albums des Strokes, et on ressort les vieux albums de Dutronc. Dont le "Hippie Hippie Hourrah" est d'ailleurs repris par des Black Lips en plein trip cosmique, à grands coups de "yé souis... yé souis... hippippippie" pleins de reverb lancés par le chanteur Cole Alexander.
On doit sans doute beaucoup au producteur John Reis, qui parvient à donner une qualité de son assez remarquable à l'ensemble sans toutefois sacrifier une once de l'énergie du groupe et du vaste bordel régnant dans la salle tout au long du concert. On entend parfaitement tous les commentaires des musiciens, les hurlements de la foule (toute petite salle et public à 30 cm du groupe ; d'ailleurs la "foule" n'excède manifestement pas 100 personnes) et les trompettes mexicaines qui reviennent ici et là nous rappeler la présence de cet orchestre Mariachi égaré.
Au début du concert, après l'annonce hallucinée d'un présentateur mexicain probablement ravagé, l'un des membres du groupe annonce fièrement : "This is gonna be the best live record of all time !". Et le pire, c'est qu'il n'est pas loin d'avoir raison. Los Valientes Del Mundo Nuevo possède une qualité extraordinaire, celle de donner l'illusion à celui qui l'écoute qu'il se trouve effectivement sur place, au milieu du public, à chanter avec le groupe dans cette salle qui pue la sueur et la tequila bon marché. A bien y réfléchir, c'est extrêmement rare. Et très précieux.
Et puis les Black Lips ont un côté très "gars du coin" qui fait plaisir à voir. L'identification marche à plein. Ce qui ne veut pas dire que ces types sont des crétins ; il n'y a qu'à les voir sur scène et écouter leurs interviews pour comprendre l'étrange forme de finesse qui se cache derrière leur côté potaches alcooliques. Ce qui explique sans doute l'immense culture musicale qui affleure sous chacun de leurs morceaux et l'instinct qui semble toujours les mener vers les meilleurs choix.
Les Black Lips, c'est un peu comme si votre petit frère avait monté le meilleur groupe du monde. C'est comme un concert où la bière serait gratuite et fraîche. C'est l'essence du punk et de l'hédonisme rock sans les mauvais côtés. En clair, ils font partie de ces quelques groupes (on les compte sur les doigts d'une main depuis un paquet d'années) sur lesquels on ne trouve rien à redire.
Au final, Los Valientes Del Mundo Nuevo constitue une sorte de quintessence de l'enregistrement live, du genre à fermer leur gueule aux imbéciles qui ne jurent que par la surproduction et le "polissage" des studios. Chaque écoute vous dégoûtera pour quelques heures de Paris et vous enverra sur les sites d'agences de voyage regarder les prix des vols pour le Mexique. Mais c'est pour la bonne cause.
Exceptionnel ! ! 19/20
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