Low
Drums And Guns |
Label :
Sub Pop |
||||
Le changement dans la continuité, tel pourrait être le titre de cette chronique. Car après Trust, on pouvait craindre que Mimi Parker et Alan Sparkhaw ne s'enlisent dans la monotonie et viennent ennuyer l'auditeur à force de toujours creuser le même sillon.
Puis The Great Destroyer est arrivé et l'on a compris qu'en injectant du bruit et de la tension dans leur belle musique, le couple avait lui aussi décidé de ne pas se morfondre éternellement. Mais plutôt que d'enfoncer le clou d'un retour au rock, voilà que Low découvre (avec quelques trains de retard tout de même) que l'électro et ses bidouillages pouvaient très bien servir leur conception monacale de la musique.
Derrière le bel objet qu'est le livret, on découvre treize titres dont les mots d'ordre semblent être : solennité, sérénité et gravité. Exécuté par n'importe qui d'autre, cet exercice serait classé à haut risque, mais le trio affiche, de manière totalement contradictoire, une totale maîtrise et une fragilité sincère qui rend caduque toute forme de dénigrement. Se permettant même d'aborder les rivages flous du chant politique, démontrant ainsi de la plus belle des façons qui soit que la contre culture américaine existe toujours, qu'elle vit au plus profond du pays.
A l'écoute de ce disque une évidence apparaît : nous vieillirons très bien ensemble.
Puis The Great Destroyer est arrivé et l'on a compris qu'en injectant du bruit et de la tension dans leur belle musique, le couple avait lui aussi décidé de ne pas se morfondre éternellement. Mais plutôt que d'enfoncer le clou d'un retour au rock, voilà que Low découvre (avec quelques trains de retard tout de même) que l'électro et ses bidouillages pouvaient très bien servir leur conception monacale de la musique.
Derrière le bel objet qu'est le livret, on découvre treize titres dont les mots d'ordre semblent être : solennité, sérénité et gravité. Exécuté par n'importe qui d'autre, cet exercice serait classé à haut risque, mais le trio affiche, de manière totalement contradictoire, une totale maîtrise et une fragilité sincère qui rend caduque toute forme de dénigrement. Se permettant même d'aborder les rivages flous du chant politique, démontrant ainsi de la plus belle des façons qui soit que la contre culture américaine existe toujours, qu'elle vit au plus profond du pays.
A l'écoute de ce disque une évidence apparaît : nous vieillirons très bien ensemble.
Excellent ! 18/20 | par Hpl |
Posté le 14 septembre 2007 à 23 h 02 |
Difficile d'analyser le semi échec de ce Drums And Guns. D'abord parce que j'aime bien Low, et ensuite parce que la démarche artistique est vraiment louable.
Deuxième album du nouveau Low, pourrait-on dire, Drums And Guns pêche là où son prédecesseur brillait. The Great Destroyer était en effet une vraie échappée belle aux codes établis par le trio ces dix dernières années: tempo plus élevé, distorsions ostentatoires... Low surprit dans le son, tout en gardant des lignes vocales mélancoliques et un minimalisme fidèles à l'esprit du groupe.
Ici, le couple Sparhawk / Parker s'essaye parfois à l'électro; et fort d'un nouveau bassiste, met son instrument plus en avant qu'il n'a jamais été sur aucun de leurs disques.
On ne peut que saluer cette nouvelle remise en question, cette volonté indéniable de sortir d'un carcan qui devait commencer à leur sembler pesant. Mais le résultat manque cruellement d'âme.
Chaque note jouée par le trio faisait avant l'effet d'une bombe à retardement; chaque note était d'une pesanteur désespérée, enfonçait l'auditeur dans une hypnose parfois cauchemardesque.
Dans Drums And Guns, et cela peut sembler paradoxal si l'on en croit les changements pré-cités, rien ne surprend: l'hypnose devient torpeur, le minimalisme devient redondance. Et le groupe s'enfonce, morceau après morceau, sans que la nouvelle formule décolle et nous enthousiasme. Cruelle déception.
Sur ces treize nouveaux titres, évoquons tout de même les superbes "Take Your Time", "Your Poison", "In Silence", "Murderer" et "Violent Past" qui clôturent étrangement l'album. Curieux choix, d'autant que ces cinq derniers morceaux sont aussi ceux qui rassureront le plus les fans de la première heure.
Comme si Low n'assumait pas tout à fait sa deuxième mutation, peut être un peu trop proche de la première...
Deuxième album du nouveau Low, pourrait-on dire, Drums And Guns pêche là où son prédecesseur brillait. The Great Destroyer était en effet une vraie échappée belle aux codes établis par le trio ces dix dernières années: tempo plus élevé, distorsions ostentatoires... Low surprit dans le son, tout en gardant des lignes vocales mélancoliques et un minimalisme fidèles à l'esprit du groupe.
Ici, le couple Sparhawk / Parker s'essaye parfois à l'électro; et fort d'un nouveau bassiste, met son instrument plus en avant qu'il n'a jamais été sur aucun de leurs disques.
On ne peut que saluer cette nouvelle remise en question, cette volonté indéniable de sortir d'un carcan qui devait commencer à leur sembler pesant. Mais le résultat manque cruellement d'âme.
Chaque note jouée par le trio faisait avant l'effet d'une bombe à retardement; chaque note était d'une pesanteur désespérée, enfonçait l'auditeur dans une hypnose parfois cauchemardesque.
Dans Drums And Guns, et cela peut sembler paradoxal si l'on en croit les changements pré-cités, rien ne surprend: l'hypnose devient torpeur, le minimalisme devient redondance. Et le groupe s'enfonce, morceau après morceau, sans que la nouvelle formule décolle et nous enthousiasme. Cruelle déception.
Sur ces treize nouveaux titres, évoquons tout de même les superbes "Take Your Time", "Your Poison", "In Silence", "Murderer" et "Violent Past" qui clôturent étrangement l'album. Curieux choix, d'autant que ces cinq derniers morceaux sont aussi ceux qui rassureront le plus les fans de la première heure.
Comme si Low n'assumait pas tout à fait sa deuxième mutation, peut être un peu trop proche de la première...
Pas terrible 9/20
Posté le 26 juillet 2008 à 00 h 24 |
Imaginez la scène. Un homme, assis derrière une table, trônée par un morceau de gâteau et le gâteau lui-même. En arrière plan, Alan Sparhawk et Mimi Parker, mari et femme et membres fondateurs du trio Low, encadrent le type. Débutent alors les clappements minimalistes de "Breaker", le premier simple de Drums And Guns. Avec une totale absence d'affect, le couple s'active à frapper des mains comme des robots, alors que le type boude le morceau de gâteau et s'empiffre plutôt du gâteau entier, avec des voix qui scandent "There's gonna be an end to that". Voici une image qui résume bien ce huitième album de Low, une métaphore triste à mourir de notre société de consommation de masse. Au bonheur, qui n'est pas grand-chose, on préfère souvent le superflu, tout ce qui peut nous tomber dans la pince et même plus. Et on se demande pourquoi on vomit tout, comme le pauvre homme du premier vidéoclip de Low pour cet album.
Produit par Dave Fridmann (Flaming Lips, Sleater-Kinney, Clap Your Hands Say Yeah!) et distribué par Sub Pop, Drums And Guns est un retour en force du trio au slowcore (mouvement de musique down-tempo et minimaliste), après la sortie de The Great Destroyer en 2005, qui usait plus de cordes que jamais dans la discographie du groupe. Aussi bien le dire tout de suite : impossible de sortir indemne de Drums And Guns, sans crampe au ventre, sans envie de s'écrouler dans la neige et de s'y laisser geler. Glacial, le son est épuré au maximum, tapissé d'échantillonnages de voix qui s'ajoutent à la prose anémique du chanteur, qui fustige d'émotions. Sorties de nulle part, quelques brindilles électroniques construisent une mélodie débridée, comme un robot qui déraille, petit à petit. Tous les sons sont lissés, étirés, et forment une sorte matrice hypnotisante, un désespoir si dense.
Drums And Guns est un constat d'échec à notre mode de vie, de la mort qui squatte nos véritables désirs. Low fait ici un croque en jambe évident au rembourrage qui fait rage dans la musique moderne.
Produit par Dave Fridmann (Flaming Lips, Sleater-Kinney, Clap Your Hands Say Yeah!) et distribué par Sub Pop, Drums And Guns est un retour en force du trio au slowcore (mouvement de musique down-tempo et minimaliste), après la sortie de The Great Destroyer en 2005, qui usait plus de cordes que jamais dans la discographie du groupe. Aussi bien le dire tout de suite : impossible de sortir indemne de Drums And Guns, sans crampe au ventre, sans envie de s'écrouler dans la neige et de s'y laisser geler. Glacial, le son est épuré au maximum, tapissé d'échantillonnages de voix qui s'ajoutent à la prose anémique du chanteur, qui fustige d'émotions. Sorties de nulle part, quelques brindilles électroniques construisent une mélodie débridée, comme un robot qui déraille, petit à petit. Tous les sons sont lissés, étirés, et forment une sorte matrice hypnotisante, un désespoir si dense.
Drums And Guns est un constat d'échec à notre mode de vie, de la mort qui squatte nos véritables désirs. Low fait ici un croque en jambe évident au rembourrage qui fait rage dans la musique moderne.
Parfait 17/20
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