Low

C'mon

C'mon

 Label :     Sub Pop 
 Sortie :    mardi 12 avril 2011 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Après le coup d'épée dans l'eau que constituait Drums & Guns, et sa tentative de renouveler un genre, le slow-core (comprenez un minimalisme pop étiré sur un tempo très très lent), par une touche électronique, on attendait de pied ferme mais avec anxiété le retour du plus feutré des combos : Low. Bonne nouvelle, ces quatre ans et un nouveau changement de bassiste auront permis au trio de concocter leur meilleur disque depuis le magique Secret Name.

C'Mon reprend plutôt les choses là où The Great Destroyer les avait laissées et c'est tant mieux : plus touffu, parfois légèrement plus bruyant (point d'orgue ce "Nothing But Heart" et son solo bouillonnant), le son de Low s'étoffe jusqu'à prendre parfois des airs de petites symphonies. Pas de doute c'est de la pop, et dans ce qu'elle a de plus fédérateur. L'austérité a donc fait son chemin, et si la mélancolie reste maître dans l'univers du trio, c'est sous un aspect plus abordable ; sans qu'elle ait pourtant perdu de sa confidentialité et de son caractère réservé.
Autre grande satisfaction de C'Mon, on retrouve la grâce des harmonies vocales du couple Alan Sparhawk/Mimi Parker : quand ils chantent ensemble "My Love Is For Free" sur "$20" on a des frissons qui parcourent l'échine, c'est magnifique ! L'album est à l'avenant, les voix s'entremêlent de façon divine, et c'est aussi cela, n'en doutons pas, qui donne à la musique de Low ce caractère presque sacré.

De belles retrouvailles donc, avec un groupe qui, malgré ses vingt années d'existence trouve encore la force de sortir l'une de ses plus belles œuvres. Chapeau.


Parfait   17/20
par Jekyll


 Moyenne 17.00/20 

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Posté le 22 juillet 2018 à 14 h 08

Après Drums & Guns, aventureux et glacial quoique inégal, nos mormons retrouvent la chaleur de leur foyer. Après un énième changement de bassiste (il aura pas fait long feu le dernier) et un casting 4 étoiles (Matt Beckley à la prod et une myriade de guests studios dont el famoso Nels Cline), Low nous sert sur un plateau d'argent ce qui reste encore aujourd'hui comme leur album le plus chaleureux et maximaliste.

Ce qui est rigolo avec eux, c'est qu'à chaque nouveau virage stylistique on a l'impression qu'ils débarquent avec quelques trains de retard... et finalement ça colle pas trop mal avec un certain fantasme qu'on peut avoir vis à vis des mormons (pas une secte certes, mais une religion "alternative" avec toutes les images d'épinal qui vont avec, genre un certain retrait du monde moderne par exemple - et là je commence à faire l'amalgame avec les amish donc je vais m'arrêter). Par exemple en 2005 ils découvraient la grosse pop rock qui tâche avec un mur du son qui ne serait pas sans rappeler certains avatars 90's, en 2007 ils faisaient une Radiohead 7 ans après Radiohead en passant du rock à une forme électronique glaciaire, et voilà qu'en 2011 ils reviennent à une forme de pop rock riche en power ballads qu'on aurait bien vu une fois de plus dans les 90's voire éventuellement au début des années 2000, à la charnière. Mais au delà de la boutade, aucune condescendance dans mes remarques ; à chaque fois le couple (oui parce que je parle de trio à chaque fois mais le socle et le coeur battant de Low c'est le mariage solide d'Alan & Mimi) s'approprie naturellement les codes du style à leur manière pour un résultat qui leur ressemble et qui ne parait jamais daté. Et surtout, ça n'a pas la moindre espèce d'importance.

Ce qui compte, c'est que les méLowdies soient toujours présentes, aussi simples, gracieuses, tendres que d'habitude. La première moitié du disque est occupé par des espèces de power ballads luxuriantes (guitares supplémentaires, violons, xylophones...), power berceuse même avec la très belle "Try to Sleep" en guise d'introduction. Après avoir culminé sur la terrassante "Especially Me" (chantée par Mimi), le groupe entame une deuxième moitié plus nuancée et subtile, là où le disque devient vraiment passionnant. "$20" est d'un dépouillement absolu, avec un refrain scandé "My love is for free... my love", si simple alors que les seules inflexions de voix du couple la traversent 'émotions ambivalentes. Je manque de place donc je me contenterai de citer "Nothing But Heart" et son crescendo de 8 minutes avec une seule putain de ligne répétée sans lassitude, d'une justesse qui devrait rendre jaloux tous les apprentis post-rockers. Et hop, ni vu ni connu, Low a sorti l'un de ses albums les plus solides. Faussement classique, vraiment beau.
Parfait   17/20







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