Aphex Twin
Come To Daddy |
Label :
Warp |
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Dans la continuité du Richard D. James Album, notre génial psychopathe de l'électronique sortait un an plus tard ce Come To Daddy à peine plus long, 33 minutes au compteur. Il s'écoute comme un album mais se présente comme un maxi, "Come To Daddy" étant le morceau phare du disque, présent sous 3 versions alternées par des morceaux inédits et un "auto-remix", "To Cure A Weakling Child", déjà présent sur l'album précédent.
Ce qui frappe d'emblée si on pense aux productions antérieures, c'est l'agressivité incroyable qui se dégage de l'ouverture mémorable qu'est "Come To Daddy (Pappy Mix)". Certains pensèrent que Richard s'en prenait à Prodigy, qui au même moment explosait les ventes et créait le scandale avec son "Smack My Bitch Up". Mais en cherchant, on peut apprendre que Richard avait composé ce morceau bien avant, donc la tentative de ridiculiser Prodigy n'est que pure invention. Si tel n'était pas le but souhaité, on peut dire en tout cas que "Come To Daddy" ferait presque passer les Prodigy pour des enfants de choeur, tant tout est saturé, épileptique, déstructuré et vicieux. C'est bien à l'auditeur que Richard en veut, bien décidé à le bouffer tout entier et ne surtout ne pas laisser trainer un petit orteil. Chris Cunningham rejoignit le furieux sur ses terres, pour réaliser, complice, un vidéo-clip impressionnant de maîtrise technique, où souvenez-vous une horde de bambins en jupette au visage de Richard tout souriant terrorisait de pauvres passants au milieu de HLM sinistrés avant de courir à l'appel d'une créature immonde sortant d'une télévision dans un fracas de tôle, micro-plans et flash stroboscopiques. Et comme par hasard, cette créature se matérialisait sous les traits, toujours les mêmes, d'un Richard tout souriant, au corps nu et squelettique, subitement secoué de spasmes. Le résultat était diaboliquement efficace, chaque plan ou mouvement correspondant à un son sorti de ce magma sonore. Les images et les sons étaient plus que complémentaires, ils s'adressaient à l'unisson au spectateur pour le faire rire et flipper à la fois, dans une ambiance de film d'horreur survolté (Cunningham a depuis poursuivi le travail dans le plus abouti encore"Rubber Johnny", extrait de Drukqs, à voir absolument).
Plus loin dans le disque, on retiendra des moments relativement calmes et apaisants, "presque" normaux, pour se remettre, et quelques vrais moments d'anthologie vicelarde, comme la voix de bambin oppressante de "Come To Daddy (Little Lord Faulteroy Mix)", et le fameux épisode de la balle qui n'en finit plus de rebondir dans tous les sens sur ce qui semble être un enchevêtrement de vieux tuyaux, retravaillée avec des machines complètement incontrôlables.
"Little Funny Man". Encore une petite voix enfantine répète "Come On Little Funny Man" avec insistance pour parfois se déformer en gargouillis assez mystérieux et oppressants. On est à la fois dans le domaine du tout mignon et du gravement atteint. A la fin du morceau, une voix robotique chantonnante dit avec la plus belle désinvolture que peut avoir un robot (je vous laisse imaginer) : "I would like to fuck you up the bunghole, and then I will sneak into your room and cut your cock off and stuff it in my mouth, and chew them up with my little pearlies." qu'on peut traduire par "Je voudrais te péter la rondelle et ensuite me glisser furtivement dans ta chambre et te couper la bite et la fourrer dans ma bouche et la mâchouiller avec mes petites quenottes." On optera pour le gravement atteint.
Ce speech synthétique a été repris par Placebo, pour la toute fin de "Without you I'm nothing" au terme du tonitruant morceau caché, "Evil Dildo". Pompage pur et simple?
En tout cas, cette phrase en dit long sur la volonté de Richard d'associer l'innocence à la plus extrême vulgarité, pour installer un climat vraiment malsain, où le breakbeat le plus hystérique s'associe à la douceur enfantine pour créer un univers sans repères, macabre, provocateur et magnifique.
Si vous cherchez un moyen de faire fuir vous voisins, le disque est tout trouvé. Il s'agit bel et bien d'un grand disque d'électro pétée du casque. Indispensable.
Ce qui frappe d'emblée si on pense aux productions antérieures, c'est l'agressivité incroyable qui se dégage de l'ouverture mémorable qu'est "Come To Daddy (Pappy Mix)". Certains pensèrent que Richard s'en prenait à Prodigy, qui au même moment explosait les ventes et créait le scandale avec son "Smack My Bitch Up". Mais en cherchant, on peut apprendre que Richard avait composé ce morceau bien avant, donc la tentative de ridiculiser Prodigy n'est que pure invention. Si tel n'était pas le but souhaité, on peut dire en tout cas que "Come To Daddy" ferait presque passer les Prodigy pour des enfants de choeur, tant tout est saturé, épileptique, déstructuré et vicieux. C'est bien à l'auditeur que Richard en veut, bien décidé à le bouffer tout entier et ne surtout ne pas laisser trainer un petit orteil. Chris Cunningham rejoignit le furieux sur ses terres, pour réaliser, complice, un vidéo-clip impressionnant de maîtrise technique, où souvenez-vous une horde de bambins en jupette au visage de Richard tout souriant terrorisait de pauvres passants au milieu de HLM sinistrés avant de courir à l'appel d'une créature immonde sortant d'une télévision dans un fracas de tôle, micro-plans et flash stroboscopiques. Et comme par hasard, cette créature se matérialisait sous les traits, toujours les mêmes, d'un Richard tout souriant, au corps nu et squelettique, subitement secoué de spasmes. Le résultat était diaboliquement efficace, chaque plan ou mouvement correspondant à un son sorti de ce magma sonore. Les images et les sons étaient plus que complémentaires, ils s'adressaient à l'unisson au spectateur pour le faire rire et flipper à la fois, dans une ambiance de film d'horreur survolté (Cunningham a depuis poursuivi le travail dans le plus abouti encore"Rubber Johnny", extrait de Drukqs, à voir absolument).
Plus loin dans le disque, on retiendra des moments relativement calmes et apaisants, "presque" normaux, pour se remettre, et quelques vrais moments d'anthologie vicelarde, comme la voix de bambin oppressante de "Come To Daddy (Little Lord Faulteroy Mix)", et le fameux épisode de la balle qui n'en finit plus de rebondir dans tous les sens sur ce qui semble être un enchevêtrement de vieux tuyaux, retravaillée avec des machines complètement incontrôlables.
"Little Funny Man". Encore une petite voix enfantine répète "Come On Little Funny Man" avec insistance pour parfois se déformer en gargouillis assez mystérieux et oppressants. On est à la fois dans le domaine du tout mignon et du gravement atteint. A la fin du morceau, une voix robotique chantonnante dit avec la plus belle désinvolture que peut avoir un robot (je vous laisse imaginer) : "I would like to fuck you up the bunghole, and then I will sneak into your room and cut your cock off and stuff it in my mouth, and chew them up with my little pearlies." qu'on peut traduire par "Je voudrais te péter la rondelle et ensuite me glisser furtivement dans ta chambre et te couper la bite et la fourrer dans ma bouche et la mâchouiller avec mes petites quenottes." On optera pour le gravement atteint.
Ce speech synthétique a été repris par Placebo, pour la toute fin de "Without you I'm nothing" au terme du tonitruant morceau caché, "Evil Dildo". Pompage pur et simple?
En tout cas, cette phrase en dit long sur la volonté de Richard d'associer l'innocence à la plus extrême vulgarité, pour installer un climat vraiment malsain, où le breakbeat le plus hystérique s'associe à la douceur enfantine pour créer un univers sans repères, macabre, provocateur et magnifique.
Si vous cherchez un moyen de faire fuir vous voisins, le disque est tout trouvé. Il s'agit bel et bien d'un grand disque d'électro pétée du casque. Indispensable.
Excellent ! 18/20 | par Sam lowry |
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