Can

Monster Movie

Monster Movie

 Label :     Mute 
 Sortie :    1969 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Monster Movie n'est certainement pas le meilleur album de Can mais il a le mérite certain d'être le premier, celui qui initia une légende musicale pour certains. Intéressant car le seul à profiter de la voix de Malcolm Mooney, il commence à déjouer les codes dès le début, dans la dissonance de "Father Cannot Yell". On y découvre ce qui sera la marque de fabrique du rock noise bien des années plus tard, avec un son cradingue, une voix qui ne se laisse pas aller à chercher des mélodies là où, finalement, il n'y en a pas forcément besoin. Et nous sommes en 1969 !

A côté de ce premier titre, "Mary, Mary So Contrary" semble être une petite parade pop. Bien fichue, belle sans trop partir en sucette instrumentale élitiste, la chanson est la plus facile d'accès de ce que je connais de Can: une vraie surprise, agréable, d'entendre ce type de son de la part de ce groupe mythique. Sur "Outside My Door", Can s'essaie à un format plus classique (4 minutes), mais pas à une musique plus classique. Limite punk (sans la violence de la fin 70's), le titre subit des affronts sonores en fond musical, toujours dissonnants, mais moins passionnants que sur le titre d'ouverture. Il s'agit du principal temps faible de ce disque. Mais, puisque je suis loin d'être un passionné de punk, je laisserai les amateurs se faire leur avis avec peut-être plus de prédispositions que moi. Peut-être y découvriront-ils quelques fondements musicaux de leur genre musical préféré.

Le disque se termine sur une quatrième piste de plus de 20 minutes, qui en déroutera plus d'un. "Yoo Doo Right" est pourtant un titre particulièrement touchant, puisque préfigurant les excellences à venir. Celà dit, la voix y est souvent poussive et les boucles un peu plus répétitives que dans les albums suivants. Sur Tago Mago par exemple, Can saura montrer qu'il est capable de bien mieux que ça. Mais ne boudons pas notre plaisir, il y a tout de même dans ce titre à boire et à manger, avec des passages totalement hypnotiques, qui, une fois digérés par l'auditeur, ne le laisseront plus repartir. Alors, s'il y a aussi des longueurs (c'est le principe de Can) et des étapes de transition inutiles (un peu moins le principe mais c'est un premier album), ce n'est ni une surprise ni vraiment un problème puisque seul l'auditeur habitué à ce type d'expérience parfois déroutante ne devrait s'y essayer.

En tout état de fait, Can a réalisé un premier disque totalement déroutant, qui a du mettre beaucoup de temps à trouver son public. Au jour d'aujourd'hui, il s'agit presque d'une pièce de collection que les amateurs du groupe découvriront de manière rétro-active s'ils ont vibré aux expérimentations des années 71-73, les plus passionnantes du groupe. Monster Movie est pour moi un album difficile, à réserver aux fans.


Pas mal   13/20
par Sinoc


 Moyenne 15.00/20 

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Posté le 24 septembre 2006 à 11 h 31

L'alchimie CAN est intemporelle, c'est peut-être parce qu'il s'agit de la rencontre de 5 grands musiciens ayant chacun leur personnalité propre et qu'ils soient prédisposés à communiquer musicalement en harmonie avec leurs copains, en tout cas le résultat est étonnant et magique.

Un des rares groupe de musique pop de la fin des années 60 qui n'a pas trop vieilli, peut-être parce qu'il n'est pas aussi facile d'écoute que beaucoup d'autres ceci dit... on parle souvent des Stooges pour l'émergence punk, pourquoi pas un peu de CAN aussi pour du punk-rock lofi, à l'écoute de "Outside My Door".

Il y a un peu de psychédélisme des Doors, Roxy Music (le synthé du 1er track "Father Cannot Yell") dans cet album qui est artisanal, pas du tout formaté pour l'industrie du disque, des morceaux à rallonges (bah t'en voulait plus, qu'en voilà encore, et en plus ça braille...), une piste de plus de 20 minutes "Yoo Doo Right" prenant toute la face 2 du 33 tours de l'époque – moi j'ai découvert CAN beaucoup plus tard, il y a une dizaine d'années environ. J'oubliai une ressemblance à Magma, dans les vocalises primaires interminables. Et puis quelles rythmiques ! quand la machine est lancée, difficile de l'arrêter. Bon, les nappes de synthé sont grandioses, les solos de guitare doivent faire tout le manche et quand on arrive au bord, on passe au violon...

"Mary, Mary So Contrary" est un superbe slow d'un peu plus de 6 minutes, cela commence tout simplement et c'est très beau, et puis ça part en plainte, et on prend le temps de se calmer tout doucement, très vivant quoi.
Parfait   17/20







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