Amon Tobin

Bricolage

Bricolage

 Label :     Ninja Tune 
 Sortie :    mardi 03 juin 1997 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Cet album est une date dans la sphère electro-jazz et dans l'histoire de la musique tout court. Plus fort: il aurait même susciter des vocations chez certains jazzmen en quête de nouveaux sons, leur faisant découvrir que l'electro c'était aussi une forme de jazz, un jazz abstrait, répétitif, mais du jazz quand même.

Ce n'est que le deuxième essai d'Amon Tobin (le premier album sous le pseudo de Cujo sera réédité quelques années plus tard chez Ninja Tune), et le son est déjà très maitrisé et surtout d'une extrême originalité pour l'époque. De la dark-jungle ? De la nu-bossa ? But "is this thing called jazz ???" pour paraphraser un des samples du disque.
Ce qui est sûr c'est qu'ici, nous n'avons très peu de sons electro à proprement parler, l'atmosphère de l'album étant même bizarrement acoustique. Ne cherchez pas, Amon Tobin, est bien tout seul aux manettes, tout réside dans le choix des samples et de son utilisation. Ici, pas de vrais musiciens en 'guests', mais d'étranges bassistes bloqués en mode 'repeat', des pianistes figés sur le même accord, des batteurs convulsifs, tous réunis, comme par magie, par le docteur Tobin grâce à un savant "Bricolage"... En fait , de l'électro, Amon Tobin n'en a gardé que l'essence: les sons se répètent, se superposent, se diluent, pour mieux hypnotiser son auditoire et créer de véritables ambiances, souvent cinématographiques. Que nous évoquent les titres de ce disque ? "Stoney Street", c'est chic et simplement délicieux; "Easy Muffin", c'est chouette de marcher dans une ville la nuit; "The Nasty", tiens prends cette basse dans ta face; "Creatures", une attaque de brésiliens en furie; "One day in my Garden", quand le rêve américain des 50's se transforme en chaos...etc.

Alors, oui, cet album est un peu long et aurait pu être quelque peu allégé; oui, quelques rythmiques "jungle" ou "trip-hop" ont déjà pris un petit coup de vieux; oui, les albums qui suivent seront encore plus maitrisés... mais tout de même, avec cet album, Amon Tobin devient le premier musicien de samples virtuose de son histoire.


Parfait   17/20
par Bluesman


 Moyenne 18.33/20 

Proposez votre chronique !



Posté le 17 janvier 2006 à 09 h 55

Bricolage. Bidouillage pourrais-je dire... Ce disque est un fourmillement. Il a été rempli jusqu'à l'écoeurement mais a ouvert une voie. Et de quelle manière : Une électro accrocheuse qui mêle beats secs et fond calme, rajoutez une couche de trompette tel "Easy Muffin" très représentative de son travail.
On y trouve des choses un peu plus tordues : "Bitter & Twisted" et ses sons flippés, "Dream Sequence" barré...
Et oui les ambiances sont très visuelles. Visuel qui semble très important au Monsieur vu la qualité graphique qui rajoute une couche à la qualité du travail.

Chapeau bas.
Excellent !   18/20



Posté le 12 avril 2010 à 18 h 41

Comment vous parler de ce disque qui m'a tant accompagné pendant de longs mois ?
Pour commencer, disons que j'avais été introduit à Amon Tobin avec son deuxième album Permutation et très rapidement j'avais acheté le troisième Supermodified. Bricolage (le premier album sous son vrai nom - diminué - d'Amon Tobin) n'arriva qu'en troisième position pour moi. Mais c'est celui que j'ai le plus " saigné " de tous. De loin.
Je me rappelle d'un ami me disant, aux premières notes, "Wouaw, c'est quoi ça ?" : malheureusement pour lui, il pensait que c'était un groupe de jazz. Il était, et est encore, réfractaire à tout ce qui est électronique ou utilisation de samples. Comme beaucoup dans le monde du rock en général, dans celui de l'indé en particulier.
Ensuite, ce disque est entièrement instrumental et utilise pratiquement toute la capacité d'un cd (environ 75 minutes pour 14 morceaux) et l'ambiance générale de l'album est plutôt grise. Il ne s'agit pas là de faire la fête, bien que l'artiste soit brésilien.
D'ailleurs, on entend beaucoup d'influences de son pays natale, qu'il a quitté à ses dix-huit ans pour Londres. La samba, la bossa nova, ainsi que le jazz donc. Mais aussi, la drum'n'bass. En effet, de temps à autres, ça part dans tous les sens : mais l'ensemble reste toujours maîtrisé.
Amon Tobin, en 1997, a sorti ce qui demeure un chef-d'œuvre, même si nombreux sont ceux qui lui préfèrent l'un des deux suivants.
Un album de ceux qu'on se dit nous appartenir, tellement il est difficile de pouvoir le faire partager aux autres puisqu'on ne peut faire partager les émotions personnelles qui en sont nées. Bricolage est donc un disque intemporel, mais pour moi uniquement.
Intemporel ! ! !   20/20







Recherche avancée
En ligne
331 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages
Slammez-vous pendant les concerts ?