Death In Vegas
Dead Elvis |
Label :
Concrete |
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Dead Elvis, premier album de Death In Vegas, est sans doute le moins interessant du groupe. Moins interessant, mais pas pour autant moins sympathique, car Dead Elvis est peut être celui qui installe l'ambiance la plus dense et la plus homogène.
En effet, alors que la carrière de Death In Vegas s'illustre dès le second album –après que Tim Holmes ait rejoint Richard Fearless au sein du groupe en remplacement de Steve Hellier- par des visites de contrées musicales toujours plus froides (voir glauques), pour arriver avec Satan's Circus à de l'éléctro minimaliste et glaciale, ce premier disque se remarque par sa chaleur, son atmosphère moite et empoissée de torpeur tropicale.
La première partie présente de nombreux dubs aux rythmiques très basiques et lourdes, parfois déchainées, voir fatiguantes, que quelques détails viennent relever: ici un clavier jazzy, là une flute... Les chanteurs s'enchaînent pour habiller ces corps décharnés, du crooner de bar glauque ("All That Glitters"), au Raggaman survolté ("Gbh", "Twist And Crawl") en passant par la chanteuse francaise à la voix fluette ("Opium Shuffle"). "Dirt", avec sa grosse musique de Sound System et ses enregistrements de public, finit de nous éreinter, avant de laisser place à la deuxième partie de l'album.
Car le duo enchaine alors sur des plages plus agréables et planantes, bien que parfois arides, qui amènent petit à petit notre cerveau ailleurs, dans des contrées inconnues et abstraites... L'album installe une sorte de fièvre, une hallucination douce et chaude, un peu maladive, alternant plages réellement planantes où les notes sont égrennées (l'atmosphérique "Amber"), les plages ‘soft' où des nappes nous bercent langoureusement ("Rocco", la très planante "I Spy", "Rematerialised") et quelques plages plus rythmiques, ou de petits samples répétitifs se succèdent dans un paysage rythmique (l'electro-rock de "Rekkit", la géniale "68 Balcony" ou la sourde "Sly").
Vous l'aurez compris, voici un album très dub à écouter toutes basses dehors, qui heureusement abandonne vite ses véléhités disco-beaufs (les cinq premiers titres) pour transporter loin, dans une atmosphère musicale où le temps s'est arrêté, où des formes géométriques échappées d'un kaléïdoscope dansent dans une ambiance enfièvrée.
Pourtant, l'auditeur motivé, s'il arrive à dépasser les 5 premières chansons, laissera sans doute s'échapper quelques baillements à l'écoute de la suite.
Car Dead Elvis n'est pas un album ‘qui se mérite' (comprendre: qui s'écoute). Dead Elvis est un album sournois, qui attaque par derrière, et vient nous suprendre là où on ne l'attendait pas, lorsqu'on fait autre chose, lorsqu'on a l'esprit ailleurs. Une fois qu'il a mordu, Dead Elvis ne lâche plus prise, nous fait abandonner tout ce qu'on fait pour nous plonger dans un sommeil fiévreux et bienheureux.
Sans doute pas un grand album, donc, mais un album à l'ambiance atypique, addictif pour qui aime rêver doucement assis dans un fauteuil.
En effet, alors que la carrière de Death In Vegas s'illustre dès le second album –après que Tim Holmes ait rejoint Richard Fearless au sein du groupe en remplacement de Steve Hellier- par des visites de contrées musicales toujours plus froides (voir glauques), pour arriver avec Satan's Circus à de l'éléctro minimaliste et glaciale, ce premier disque se remarque par sa chaleur, son atmosphère moite et empoissée de torpeur tropicale.
La première partie présente de nombreux dubs aux rythmiques très basiques et lourdes, parfois déchainées, voir fatiguantes, que quelques détails viennent relever: ici un clavier jazzy, là une flute... Les chanteurs s'enchaînent pour habiller ces corps décharnés, du crooner de bar glauque ("All That Glitters"), au Raggaman survolté ("Gbh", "Twist And Crawl") en passant par la chanteuse francaise à la voix fluette ("Opium Shuffle"). "Dirt", avec sa grosse musique de Sound System et ses enregistrements de public, finit de nous éreinter, avant de laisser place à la deuxième partie de l'album.
Car le duo enchaine alors sur des plages plus agréables et planantes, bien que parfois arides, qui amènent petit à petit notre cerveau ailleurs, dans des contrées inconnues et abstraites... L'album installe une sorte de fièvre, une hallucination douce et chaude, un peu maladive, alternant plages réellement planantes où les notes sont égrennées (l'atmosphérique "Amber"), les plages ‘soft' où des nappes nous bercent langoureusement ("Rocco", la très planante "I Spy", "Rematerialised") et quelques plages plus rythmiques, ou de petits samples répétitifs se succèdent dans un paysage rythmique (l'electro-rock de "Rekkit", la géniale "68 Balcony" ou la sourde "Sly").
Vous l'aurez compris, voici un album très dub à écouter toutes basses dehors, qui heureusement abandonne vite ses véléhités disco-beaufs (les cinq premiers titres) pour transporter loin, dans une atmosphère musicale où le temps s'est arrêté, où des formes géométriques échappées d'un kaléïdoscope dansent dans une ambiance enfièvrée.
Pourtant, l'auditeur motivé, s'il arrive à dépasser les 5 premières chansons, laissera sans doute s'échapper quelques baillements à l'écoute de la suite.
Car Dead Elvis n'est pas un album ‘qui se mérite' (comprendre: qui s'écoute). Dead Elvis est un album sournois, qui attaque par derrière, et vient nous suprendre là où on ne l'attendait pas, lorsqu'on fait autre chose, lorsqu'on a l'esprit ailleurs. Une fois qu'il a mordu, Dead Elvis ne lâche plus prise, nous fait abandonner tout ce qu'on fait pour nous plonger dans un sommeil fiévreux et bienheureux.
Sans doute pas un grand album, donc, mais un album à l'ambiance atypique, addictif pour qui aime rêver doucement assis dans un fauteuil.
Sympa 14/20 | par Lupus |
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