Oiseaux-Tempête

AL-'AN (and Your Night Is Your Shadow _ A Fairy-tale Piece Of Land To Make Our Dreams)

AL-'AN (and Your Night Is Your Shadow _ A Fairy-tale Piece Of Land To Make Our Dreams)

 Label :     Sub Rosa 
 Sortie :    vendredi 14 avril 2017 
 Format :  Album / CD  Vinyle  Numérique   

Troisième album, troisième pays pour Oiseaux-Tempête : le Liban, après la Grèce et la Turquie. L'histoire continue, le carnet de voyage se remplit de cette écriture envoûtante.
L'album commence par une introduction assez classique pour Oiseaux-Tempête. Des nappes de sons qui emmènent l'auditeur sur son tapis volant par delà les mers insondables, glissant petit à petit avec "Bab Sharqi" vers des notes doucement plus orientales qui nous font atterrir à destination.
"Feu aux Frontières" nous fait entrer dans le vif du sujet, toujours ces enregistrements de voix et d'ambiances prises au bon moment, dans l'agitation d'une ville et se mariant à la perfection avec la musique du groupe.
Car c'est bien là que réside la force d' Oiseaux-Tempête : nous faire explorer des pays merveilleux et désenchantés. Les pieds dans la poussière et la tête dans le brouillard. La magie d'Oiseaux-Tempête c'est aussi de ne jamais se laisser aller à la rêverie trop longtemps, car le boucan et la fureur nettoient les entrailles et purifie les pensées. "Baalshamin" fracasse tout sur son passage quand on s'était surpris à trop apprécier la douceur du soleil. Un riff lourd et répétitif contre lequel il est impossible de lutter, comme un ras de marée.
Passant par une sorte d'interlude qu'on pourrait qualifier d'electronica organique mêlée, toujours avec talent, à des ambiances bien ancrées dans le pays que nous traversons ("Our mind is a sponge; Our heart is a stream"), le voyage continue...
Il continue avec la romantique "I don't know what or why (Mish aaref Eish W Leish)" qui laisse une large place au chant arabe avec Tamer Abu Ghazaleh, artiste Palestinien. En effet l'influence de la région hôte est encore plus claire sur cet album que sur les précédents, ce qui le rend encore plus flamboyant.
Cet album reussi également à être très varié en étant tout aussi cohérent que les précédents. Pour ajouter à cette cohérence, tous les titres sont liés les uns aux autres, quasiment pas de pauses entre eux pour une oeuvre complète et indivisible.
Oiseaux-Tempête est un groupe qui écrit sa propre histoire en relatant et en mettant en valeur celle des autres. Les récits s'entrecroisent et se complètent, un album est une pièce en plusieurs actes tous très différents mais qui se font suite et racontent une histoire intemporelle, extraite du fond des ages et implantée dans la terre des anciens. En y ajoutant une bonne dose d'électricité Oiseaux-Tempête nous les met en lumière d'une façon moderne et passionnante. Passionnante car c'est comme un livre qu'on adore et qui pourrait comporter 10 000 pages... le style est parfait et on a envie de continuer à lire cette histoire à l'infini. Attaché et liés aux personnages principaux mais aussi à ceux qui apparaissent et disparaissent, au même titre que les différents artistes qui ponctuent et définissent la route de Oiseaux-Tempête (Mondkopf, G.W. Sok, Christine Ott,...).
Un autre fait remarquable, c'est qu'au fil des albums Oiseaux-Tempête a toujours su garder ce son typique, âpre, rude et éreintant; La production n'est jamais douce ou mielleuse; tout est authentique et palpable, tout sonne comme il doit sonner pour durer.
A la fin de ce périple il nous faut évidemment un épisode de bravoure, commandé par le capitaine G.W. Sok: la sacrée "Through the Speech of Stars".
A la fin, comme pour nous rappeler que la lutte continue.
Il est clair que ce morceaux est à placer au somment de ce que Oiseaux-tempête a composé. Par ailleurs, amené parfaitement par la montée en puissance de "Carnaval" avec Mondkopf.
"Through the Speech of Stars" est complètement grandiose et totalement effarante: une énorme gifle, une vague longue et profonde pour laisser exploser une foule d'émotions en un choc assourdissant et d'une puissance tout à fait jouissive.
"A l'Aube" on plonge dans la grande bleue...
... Épuisé mais apaisé, triste mais enchanté, désespéré mais lumineux, mort mais heureux.


Exceptionnel ! !   19/20
par Happy friday


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