Turner Cody

Rules Of The Road

Rules Of The Road

 Label :     BB Island 
 Sortie :    lundi 01 novembre 2010 
 Format :  Live / CD  Vinyle   

C'est pas facile de chroniquer un album de Turner Cody. Le type donne peu d'interviews, il ne reçoit aucune attention médiatique et la seule matière avec laquelle le critique peut travailler, ce sont les chansons. C'est pas facile mais c'est peut-être mieux comme ça. Il devient plus facile de s'approprier chaque ritournelle, de faire abstraction de l'artiste pour mieux savourer une discographie qui grandit petit à petit dans l'indifférence générale.

Même un fan comme moi a failli passer à côté de la sortie de Rules of the Road, balancé en 2010 sur le site de Turner et les plateformes de streaming. Sans cérémonie, quelques mois seulement après l'excellent Gangbusters. Un disque enregistré en une seule session, dans un petit studio de Hambourg, au beau milieu d'une tournée européenne où le troubadour allait de café-concerts en café-concerts grâce à son Europass. Simplement accompagné de sa guitare et de son chapeau. J'avais eu la chance de croiser sa route à Saint-Nazaire et l'entendre ici, avec autant de dépouillement, c'est comme de l'avoir en showcase privé dans son salon.

Pas étonnant donc de retrouver des airs familiers comme "Underground", "Don't Refuse Me My Darling" ou "Going to California", revisités ici dans des versions acoustiques épurées. On découvre aussi de nouvelles comptines joliment récitées comme "The King" et l'amusante "Hell's Angels". Turner, c'est aussi un putain de guitariste et il le prouve sans jamais en faire trop. La plus belle surprise reste le final, "Simple Song". Une berceuse intemporelle qui a la même intensité et concision qu'une ballade de Woody Guthrie.

Rules of the Road, c'est donc l'instantanée d'une tournée. Live. Sans fioritures. Aussi spontané que la pochette photomaton. Sans promotion. Juste des chansons qui parlent d'elle-même et qui ont fait suffisamment de route pour pouvoir se reposer sur nos platines, pour avoir le droit à un semblant de postérité.


Très bon   16/20
par Dylanesque


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