Mendelson

Seuls Au Sommet

Seuls Au Sommet

 Label :     Rec-Son 
 Sortie :    lundi 20 octobre 2003 
 Format :  Album / CD   

- Tu prends le clic-clac ou le matelas gonflable ? Dans la vie les choix remplissent le barillet puis on joue à la roulette russe comme Christopher Walken dans ‘The Deer Hunter'. "Et si je pouvais tout refaire, je choisirais d'être le même mais je ne referais peut-être pas tout pareil." (‘Tout refaire'). ‘Seuls au sommet' pose les bonnes questions au travers d'un travail sur l'accident des mots ; se coltinant le réel comme on se prend un mur, la plume de Pascal Bouaziz est d'une impressionnante porosité sociale. Et dense ; c'est une tâche de vin qui gangrène le Soppalin. A pas de loup, la langue de Bouaziz, cet ogre gentleman, cambriole les boîtes noires de l'esprit, chipote sur des mécanismes d'horlogerie, des balanciers humains, à peine éclairé par une lampe torche frontale. Derrière il y a un groupe qui gronde, qui feule.
"Nous ne sommes pas préparés ?". Voire... Ausculter ses promesses, fourrager dans le non-dit pour se sentir vivant, ça donne ‘Ce n'est plus la peine', chanson de rupture coagulée avec les mots de la rupture, une plaie, un stigmate. "Un jour c'était l'enfer, un jour t'étais juste. (...) j'aurais pu être heureux avec toi ok c'est bon tout le monde sait bien qu'on est pas là pour ça. (...) je ne voudrais même pas reconnaître qu'on se connaissait, c'est fini, c'est passé, j'ai plus l'âge, je ne me souviens même plus de ton visage, je ne voudrais même plus boire un café avec toi, je ne tiens pas à connaître ton histoire, j'ai plus la force, plus le courage, j'ai du changer, je ne suis plus le même, dis toi que j'ai pris un long, un grand virage, je ne me souviens même plus de ton visage." Mais cet album, c'est aussi de sérieuses décharges de groove inattendues entre les coups de grisou car ‘La vie est pleine de surprises', jubilatoire ouverture en contre-point. Les chansons cinglantes de Mendelson résonnent comme les "putains" de Hyppolite Girardot dans 'Un monde sans pitié', pansent un village d'Ardèche qui suinte, incendient des climax en Scope, bientôt le Mexique ; filmes Mendelson, filmes, terrasses-moi, je suis ton rocher. "Qu'est-ce que tu veux de plus ?" On peut aussi dormir par terre en chien de fusil et puis le coup qui part tout seul. Franc du collier, du rock en français qui assume. Formidable.


Parfait   17/20
par Silencio26


 Moyenne 17.00/20 

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Posté le 28 janvier 2004 à 03 h 45

J'avoue après réécoute avoir un epu de regrets d'avoir fait cette chronique bizzare sur l'album précédent celui là c'est vrai m'a un peu déçu et je ne partage plus cette enthousiasme pour ce néanmoins excellent groupe deux morceaux d'anthologie "c'est plus la peine" et "bienvenue à lacanau" meritent à eux seuls l'écoute d'un album qui s'il est plus inégal que les deux précédent (pascal et ses troupes en auraient'ils eu marre de la solitude des hauteurs) reste très bon..promis pascal..je ferai plus baisser ta moyenne comme ça pour faire une vanne
Très bon   16/20



Posté le 19 juin 2005 à 19 h 14

"...Oh la vie est pleine de surprises..." nous chante Pascal Bouaziz sur le premier titre de l'album. Pour moi, la bonne surprise, ces derniers mois, ce fut de découvrir Mendelson (-- merci encore à toi l'ami --).
Je préfère parler de cet album, même s'il ne fait pas l'unanimité dans la discographie du groupe car c'est L'album qui m'a fait aimer Mendelson et tout le reste de leurs œuvres. Je n'ai hélas pas la plume de Silencio26 qui a si joliment chroniqué ce disque, je vous livre en vrac mes modestes impressions.

Les chansons de Pascal Bouaziz, je ne les écoute pas, je les regarde défiler dans ma tête. Elles racontent si justement la vie, notre vie, nous comptent un quotidien ordinaire qui prend toute sa richesse au travers des mots de Bouaziz. Au-delà des textes, il y a aussi le phrasé de Pascal: sa voix douce, grave, posée accompagnée d'une musique à la fois calme et puissante (sur "Toi Et Moi" notamment avec, sur une partie du morceau, une montée en puissance des guitares aux accords emplis de nostalgie se mêlant si justement au texte) .
Mais Mendelson propose aussi des titres plus violents: le merveilleux "Ce N'est Plus La Peine" (morceau très intense, très fort): un texte à la fois cruel mais tellement juste sur les réalités d'une séparation accompagné de guitares accentuant la dureté des propos tenus par Bouaziz. Il y a aussi un court morceau indéfinissable que j'adore: "Mendelzöhnn"; du gros son bien noir, des voix inquiétantes venues de je ne sais où.

Je ne suis pas raide dingue de tous les titres de cet album, c'est sûr. Mais cet album vaut vraiment le coup qu'on s'y intéresse, il recèle de véritables bijoux: "Ce N'est Plus La Peine" bien sûr mais aussi "Toi Et Moi", "L'Ardèche", "Seuls Au Sommet" ou encore "Bienvenue A Lacanau".
Je l'ai sans doute surnoté comme à mon habitude mais là c'est vraiment pour la bonne cause. Ecoutez le, écoutez les autres et n'oubliez pas: "La vie est pleine de surprises" et Mendelson en est une excellente.
Excellent !   18/20







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