Mendelson

Paris [Le Point Ephémère] - vendredi 12 septembre 2008

Quelle énorme déception ! Dans le cadre du festival Jazz de la Villette, j'espérais que ce concert de Mendelson serait pour moi l'occasion de voir enfin le groupe donner un concert où le free jazz qu'ils ont pu faire lors de précédentes tournées. Arrivé sur place, je vois un certains Yves Robert comme invité. Je ne le connais pas, mais ça sent le jazzman venu exprès pour l'occasion. Ce qui est le cas, ce dernier jouant du trombone. Du reste, il commence le concert par un solo de 2-3 minutes.

Mendelson arrive ensuite, la formation du soir, sera composée de Pascal Bouaziz ainsi que d'une 2ème guitare et d'une batterie. Pas de basses ? ? Bizarre. Bouaziz remercie donc tout le monde d'être là, lance quelques piques sur le côté 'tout le monde il est beau' de David Herman Düne (plusieurs fois pendant le concert, il y reviendra), puis démarre le concert. Première déception dès les premières notes, notamment à cause des vidéos, qui décidément polluent la musique. Malgré tout, la version du "Sens Commun" passe sans problème. Suivent "Monsieur", "La Honte" et "Pinto", excellents morceaux à la base, mais dont le traitement est assez répétitif. Au fur et à mesure, un début d'ennui s'installe. Déjà à cause des instruments, mal réglés, on n'entend pas très bien la voix, la batterie est assez aiguë, on a du mal à trouver une cohérence à l'ensemble, bien que tous les musiciens jouent vraiment ensemble et non chacun dans son coin. Et je n'ai absolument rien contre Yves Robert, mais les passages au trombone à rallonge pendant et surtout entre les morceaux, m'ont très vite lassé. Déjà que les chansons sont lentes, ces solos cassent définitivement le peu de rythme.
"J'aime Pas Les Gens" et "L'Ardèche" n'arrangent rien à l'affaire. Sur "Personne Ne Le Fera Pour Nous #2", on retrouve enfin un peu de rythme, une chanson avec une ossature, puis, avec "Crétin", on se dit que ça y est, ça va enfin décoller. Et même si "Bientôt Niveau 0" est d'une lenteur à faire passer Godspeed You ! Black Emporor pour une armée de punks, la tension qui règne dans ce morceau tient en haleine. Au passage, ce morceau (joué avec juste une guitare et notre fameux trombone) montre que la batterie n'apporte pas forcément grand chose. Sur "Le Monde Disparaît" et encore plus, "Barbara" très attendue et hélas pas au rendez-vous, ou du moins pas comme on l'espérait, on retombe dans l'indifférence.
Le groupe terminera le concert par "Scanner", là encore, manqué, la faute à mon sens, à ce trombone qui n'avait rien à faire sur cette chanson.

Concert fini, 2h qui ont parfois parues longues, la déception est à la hauteur des mes attentes initiales. Peut-être en attendais-je trop. Ce concert était finalement assez proche de celui du Divan du Monde, mais paradoxalement, l'ajout d'instruments, surtout le trombone, a beaucoup nuit.

Malgré tout, il faut soutenir cet excellent groupe, qui tente, dans les paroles, dans ses chansons, dans leurs adaptations en concert. Tant pis pour cette fois si ça n'a pas pris, ça n'est que partie remise. Ils le méritent. Vraiment.


Sans intérêt   8/20
par Francislalanne


  Mendelson:
Le Sens Commun
Monsieur
La Honte
Pinto
J'aime Pas Les Gens
L'Ardèche
Personne Ne Le Fera Pour Nous #2
Crétin
Bientôt Niveau 0
Le Monde Disparaît
1983 (Barbara)
Scanner


 Moyenne 12.00/20 

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Posté le 16 septembre 2008 à 16 h 43

Il n'est pas question de défendre mordicus un artiste pour la seule raison qu'il est en marge, ambitieux, ou qu'il ne vend pas de disques. Mais quand Mendelson se fait attaquer la couenne pour une de ses rares prestations live, et qu'elle a semblé bonne pour de multiples raisons (impression partagée par un ami assez éloigné des disques du français), on conteste.

Donc contestons. Drôle de trublion que cet Yves Robert, c'est vrai. Impros/interludes à rallonge insupportables et inopportunes, c'est vrai. Mais ses interventions intra morceaux, beaucoup plus sobres, étaient au pire inaudibles (dans le sens couvertes par les autres instrus), au mieux beaucoup plus adaptées. Pour être franc, elles rajoutaient même une patate et une mélancolie bienvenues aux compositions du français, souvent très arrangées.
Et puis ce qu'il foutait là importait finalement peu : présence imposée, manque de travail-concertation en commun, ou choix artistique délibéré (?), on s'en moque. On venait voir Pascal Bouaziz et son éternel acolyte Pierre-Yves Louis. Les voir se démerder avec leurs compositions sinueuses, et savoir ce qu'ils en feraient cette fois-ci, après un concert étrange au Divan Du Monde : à deux sur une scène trop grande, ils s'en étaient incroyablement bien tirés, notamment grâce à des vidéos gracieuses et décalées, collant impeccablement aux chansons de Bouaziz.
Un étrange goût d'inachevé s'était pourtant installé en moi à l'époque, la faute à l'absence de percussions, sans aucun doute. Percussions, qui, depuis Quelque Part, ont pourtant pris une dimension particulière chez Mendelson, qu'elles soutiennent une rage éclatante ou qu'elles distillent un petit parfum de psychédélisme.
Ce batteur tant espéré, il était là ce soir au Point Ephémère. Et franchement il a effacé à lui tout seul la présence parfois pénible de Robert. Première intervention hallucinante sur le sordide "Le Sens Commun" : il frappe fort sur un rythme syncopé, et toute la chanson se remanie autour de lui. Grand moment.

Louis et Bouaziz ont décidé de faire la même setlist qu'au Divan Du Monde, et bien leur en a pris, parce qu'en qui me concerne ils ont répondu à toutes mes attentes. Ainsi, tous les morceaux puissants, comme "Monsieur", "Pinto", "J'aime Pas Les Gens", "Crétin" étaient réellement prenants, justement parce que la colère pétait, enfin, grâce à ce batteur engagé et inventif. Pas de basse ? Peu importe, il n'est plus à prouver que l'énergie d'un morceau n'est pas dépendante de l'instrument, comme en témoignent par ailleurs le dernier live de Dominique A ou les anciens disques et prestations de Herman Düne (dont on ne saura pas, finalement, si Bouaziz se foutait réellement de leur gueule...).
Bref. Et c'est justement parce que ces blocs de violence étaient présents que des morceaux lents comme "Bientôt Niveau Zéro" ou "La Honte" étaient prenants, notamment le premier, d'une noirceur absolue.
Au delà de ça, il faut signaler ce détachement, cet humour qui font de Bouaziz un sacré animateur, drôle et acerbe. Un sacré bonhomme, vraiment, aux disques somme toute imparfaits (notons que Personne Ne Le Fera Pour Nous marquait d'ailleurs un retour à la quasi excellence depuis L'avenir Est Devant), mais avec une telle personnalité !

PS : pour ce qui est du son en façade, rien à dire personnellement. Je trouvais peut être la voix légèrement surmixée parfois... Comme quoi !!
Très bon   16/20





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