Devo

Freedom Of Choice

Freedom Of Choice

 Label :     Warner 
 Sortie :    juillet 1980 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Jusque-là abonné au succès underground, Devo va rapidement devenir un des fleurons du mouvement new-wave sponsorisé par MTV grâce à leur troisième album, Freedom Of Choice. Navigant entre deux eaux sur Duty Now For The Future, Devo s'installe désormais et pour longtemps sur la terre synth-pop qui fera, on le sait, des ravages durant les années 80. La guitare s'est donc fait la malle, et le synthé a pris ses aises.
Pour autant, cet album commence plutôt bien avec le tube "Girl U Want". Devo fait alors sa première incursion dans le domaine des relations homme-femme. Délaissant un peu ainsi sa fameuse doctrine de la dévolution martelée sous tous les angles sur les albums précédents. Après un "It's Not Right" anecdotique, on enchaîne avec la chanson qui les fera connaître du grand public, l'excellent "Whip It". Devo réalisera un clip, comme à son habitude, totalement barré, et qui sera un des premiers clips à tourner en boucle sur une chaîne alors naissante, MTV. Et c'est bien normal, car "Whip It" est tout simplement 'LE plus grand clip de tout les temps'. Si si si... Et je vous encourage vivement à le visionner si ce n'est pas encore fait pour vous en convaincre (attention à vos zygomatiques).
Ca commence bien donc. "Snowball" qui suit n'est pas mal non plus d'ailleurs. Mais après ça se gâte... Bon, dire pour un album synth-pop de 1980 que la production a vieilli, c'est d'une telle gageure que l'on s'en passera. En fait, on se concentrera sur les compos. Et Freedom Of Choice dans ce domaine alterne l'insipide nauséeux et le bon, voir très bon. On retiendra dans ces deux dernières catégories: "Freedom Of Choice", "Planet Earth" et la lyrique "Gates Of Steel", dernier grand morceau du groupe. Oui, le reste n'en parlons pas...
Alors bien sûr, si vous faîtes un petit tour sur le net et consulter divers avis sur ce Freedom Of Choice, vous risquez fortement de tomber sur des avis très positifs. A n'en pas douter, ces gens qui émettent ce genre de jugements, on vécut au plus près les années 80 (les pauvres...). A partir de là, on peut comprendre qu'entre un Human League ou une autre bouse innommable de ce genre, ils aient trouvé avec Freedom Of Choice le chef-d'oeuvre qui manquait à leur génération. Mais pour les autres, croyez-moi, le constat est cruellement inverse. N'empêche, si on ne devait sauver qu'un seul disque de cette horrible période synth-pop, ce serait sans doute celui-ci.


Passable   11/20
par Sirius


 Moyenne 14.50/20 

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Posté le 04 novembre 2019 à 18 h 19

Si on cherche un parfait point d'entrée dans la grande discographie d'un des groupes américains les plus barrés de tous les temps, Freedom Of Choice serait un excellent choix. Certainement le disque le plus pop que Devo n'ait jamais produit, il comprends douze titres dont plusieurs ont permis au groupe de se faire définitivement connaître à travers le monde. Évidemment, impossible de passer à côté du célébrissime "Whip It" (qui a connu une nouvelle heure de gloire dans la B.O de Stranger Things), mais il est tout aussi bon de noter d'excellents titres moins connus mais peut-être meilleurs comme "Girl U Want" et son riff de guitare à tomber par terre, "Gates Of Steel" et son envolée lyrique incroyable, "Planet Earth" et ses synthés frénétiques ou bien "Freedom of Choice", la chanson titre qui critique le consumérisme mondialisé.

Produit par Robert Margouleff (qui a entre-autres travaillé avec Stevie Wonder), Freedom Of Choice fait la part belle aux synthés, et les mélodies sont principalement composées et conduites par ces derniers. Côté rythmiques, Alan Myers, le batteur du groupe (et accessoirement véritable boite à rythme humaine), s'inspire des disques de krautrock allemand et construit une ligne de conduite à la fois "motorik" et minimaliste qui donnera au disque un côté très homogène. Les douze morceaux, courts, s'enchaînent parfaitement les uns dans les autres avec des rythmiques simples et percutantes. Côté mélodies, Mark Mothersbaugh et Gerald Casale signent là ce qui demeure certainement leurs meilleurs travaux, gardant pour des titres aussi divers que "Snowball", "It's Not Right", "Ton'o Luv" ou "Cold War" des gimmicks à la fois entêtants et hérités du minimalisme mélodique cher aux allemands de Kraftwerk. C'est également la première fois que le groupe s'occupe à ce point de thématiques liées a l'amour et aux relations hommes/femmes, en gardant un point de vue humoristique, voire très sarcastique.

Un mot également sur l'esthétique du groupe, qui, après s'être vêtus de combinaisons anti-radiations et de vêtements de skateboard, se trouve ici avec des "Energy Domes" sur la tête, sorte de chapeaux rouges en forme de pyramide (ou de pots de fleurs, c'est selon) qui va vite demeurer le symbole phare du groupe...

Nous avons donc là un excellent disque à la fois pop, aux accents new wave simplistes et une dimension ironique qui conduira bientôt le groupe à aller encore plus loin. Un disque qu'un auditeur lambda qui ne connaît absolument rien de Devo et de son message de "désévolution" n'aura aucun mal à écouter en entier tant il est bref (32 minutes seulement) et efficace (la profusion de "tubes"). Même si personnellement je trouves que Devo trouvera son album le plus percutant deux ans après avec Oh No ! It's DEVO, Freedom Of Choice reste à bien des égards le meilleur opus du quintette des pots de fleurs d'Akron, Ohio.
Excellent !   18/20







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