Faust

1971: Les Beatles et les Stones ont marqué à tout jamais l'histoire du rock et ont récolté tous les suffrages. Mais un son nouveau se prépare... Le rock sera allemand ou ne sera pas !

En tout cas, rien ne sera plus vraiment comme avant...

C'est ce que semble suggéré "Why Don't You Eat Carrots" le premier morceau de ce tout premier abum de Faust avec ce détournement de "All You Need Is Love" et "Satisfaction", deux des principaux hymnes des deux groupes précédemment cités donc.
Faust est un rock hybride hypnotique intégrant déjà l'électronique voire même l'indus, à la fois terriblement expérimental et terriblement travaillé. Tout est là tout simplement.
Faust possède déjà son propre son et sa propre inspiration. Ils défrichent des horizons depuis trop longtemps laissés en jachère et à l'abandon, manipulent les bandes magnétiques comme on balance un riff sur une guitare.
Faust prend tous les contrepieds en se montrant tour à tour obsédant, solennel et bourré d'énergie à l'image de "Meadow Meal". Faust ose, tente, se met en danger. Tout cela pour parvenir à composer des morceaux prodigieux de créativité et d'audace. Tout doit être expérienté et tout est expérimenté. Car oui, ici, toutes les audaces sont permises.
Et puis il y a ce côté viscéral, et débridé; cette impression que tout gicle dans tous les sens, et ce sentiment que la musique ne s'est jamais faite autant par les tripes et par l'envie, qu'il va falloir passer par là, que ce Faust était un chapitre indispensable et nécessaire pour aller encore plus loin. Et ce, à mille lieux de toute consensus, tant Faust se révèle être au final un exercice de style périlleux réalisé sans filet.

Il y a un "avant" et un "après" Faust et le voyage au sein du Krautrock commence ici. En tout cas, il a commencé ici pour moi... et je ne m'en suis jamais vraiment remis.
Y a-t-il album plus culte que le premier Faust ?