Xiu Xiu
Life And Live |
Label :
Xeng |
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Life And Live propose des titres issus de l'EP Fag Patrol et essentiellement des enregistrements acoustiques lors de la tournée solitaire de Jamie Stewart.
Dérangement absolu et ingéniosité ténébreuse sont toujours au rendez-vous d'une formule musicale qui peut en excéder plus d'un.
D'une façon générale, la musique de Xiu Xiu ne trouve pas de juste milieu dans les esprits ; on adule ou signe pour la répugnance, rien d'autre.
Si Jamie Stewart s'élève chez certains comme prodige déséquilibré, d'autres n'hésitent pas à le réduire à un chanteur à la voix suffocante grimpant sur une musique teintée d'électronique totalement insignifiante.
Xiu Xiu délivre un tumulte sonore qui, non seulement le pousse lui-même à la détresse, mais entraîne avec lui son auditoire qui aura vite décidé de s'enfoncer avec lui ou d'au contraire bannir tout nouvelle écoute.
Jamie Stewart n'est qu'un chanteur convenable rampant sur des résonances souvent expérimentales et débridées mais ne se qualifiant pas pour la Coupe du monde du fantastique. Alors, pourquoi s'attarder sur un artiste finalement seulement satisfaisant ?
Parce qu'il y a quelque chose chez cet homme d'insaisissable et parapsychique. Une boule de douleurs flirtant continuellement avec le prodige, métamorphosant chaque seconde de notre existence auditive en minutes époustoufflantes.
Xiu Xiu n'est pas seulement une expérience sonore ; elle se prolonge dans l'âme et l'organisme. Mais attention : cette somptuosité malsaine et infirme ne se manifeste pas immédiatement. Il faut attendre un peu... mais elle s'incruste tellement profondément que l'on est déjà colossalement souffrant avant même d'avoir ressenti la moindre éraflure.
Notre David Yow de la musique intimiste mais apothéotique se permet même une reprise des Smiths. De toute façon, Jamie Stewart est un demon de virtuosité: c'est un tout grand artiste surplombant l'univers qu'il désordonne et incommode.
Xiu Xiu, c'est la beauté maudite, la richesse vagabonde, la tendresse malheureuse, le talent ruiné, l'élégance dégueulasse, la divinité dégoûtante, le ravissement contagieux mais surtout la béatitude sadique.
Douloureuse beauté ou splendide souffrance?
Toutes ces contradictions construisent le macrocosme de Xiu Xiu.
Paradoxalement, je ne vous parle pas de ce disque proprement dit.
Logique : Jamie Stewart nous propulse au-delà d'un vulgaire cercle enfermé dans son boîtier. Même si un jour ce ravagé se contentait de nous sortir un album fait de grondements bucaux dans les larmes de sa baignoire, je pense que je le recommenderais.
Quoi qu'il en soit, voici l'occasion de découvrir une facette un peu différente du bonhomme.
Life And Live, c'est vivre ou survivre, mais on regretterait énergiquement que ce combat se fasse sans l'aide tortionnaire mais indispensable de Jamie Stewart.
Un voyage exceptionnel, tout simplement... enfin presque !
Dérangement absolu et ingéniosité ténébreuse sont toujours au rendez-vous d'une formule musicale qui peut en excéder plus d'un.
D'une façon générale, la musique de Xiu Xiu ne trouve pas de juste milieu dans les esprits ; on adule ou signe pour la répugnance, rien d'autre.
Si Jamie Stewart s'élève chez certains comme prodige déséquilibré, d'autres n'hésitent pas à le réduire à un chanteur à la voix suffocante grimpant sur une musique teintée d'électronique totalement insignifiante.
Xiu Xiu délivre un tumulte sonore qui, non seulement le pousse lui-même à la détresse, mais entraîne avec lui son auditoire qui aura vite décidé de s'enfoncer avec lui ou d'au contraire bannir tout nouvelle écoute.
Jamie Stewart n'est qu'un chanteur convenable rampant sur des résonances souvent expérimentales et débridées mais ne se qualifiant pas pour la Coupe du monde du fantastique. Alors, pourquoi s'attarder sur un artiste finalement seulement satisfaisant ?
Parce qu'il y a quelque chose chez cet homme d'insaisissable et parapsychique. Une boule de douleurs flirtant continuellement avec le prodige, métamorphosant chaque seconde de notre existence auditive en minutes époustoufflantes.
Xiu Xiu n'est pas seulement une expérience sonore ; elle se prolonge dans l'âme et l'organisme. Mais attention : cette somptuosité malsaine et infirme ne se manifeste pas immédiatement. Il faut attendre un peu... mais elle s'incruste tellement profondément que l'on est déjà colossalement souffrant avant même d'avoir ressenti la moindre éraflure.
Notre David Yow de la musique intimiste mais apothéotique se permet même une reprise des Smiths. De toute façon, Jamie Stewart est un demon de virtuosité: c'est un tout grand artiste surplombant l'univers qu'il désordonne et incommode.
Xiu Xiu, c'est la beauté maudite, la richesse vagabonde, la tendresse malheureuse, le talent ruiné, l'élégance dégueulasse, la divinité dégoûtante, le ravissement contagieux mais surtout la béatitude sadique.
Douloureuse beauté ou splendide souffrance?
Toutes ces contradictions construisent le macrocosme de Xiu Xiu.
Paradoxalement, je ne vous parle pas de ce disque proprement dit.
Logique : Jamie Stewart nous propulse au-delà d'un vulgaire cercle enfermé dans son boîtier. Même si un jour ce ravagé se contentait de nous sortir un album fait de grondements bucaux dans les larmes de sa baignoire, je pense que je le recommenderais.
Quoi qu'il en soit, voici l'occasion de découvrir une facette un peu différente du bonhomme.
Life And Live, c'est vivre ou survivre, mais on regretterait énergiquement que ce combat se fasse sans l'aide tortionnaire mais indispensable de Jamie Stewart.
Un voyage exceptionnel, tout simplement... enfin presque !
Très bon 16/20 | par X_Cosmonaut |
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