Noel Gallagher's High Flying Birds
Council Skies |
Label :
Sour Mash |
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C'est toujours lorsqu'on commence à douter de lui que Noel Gallagher remet les pendules qu'il avait stoppées à l'heure. L'excellent Chasing Yesterday contrebalançait un premier album qui ne vexait personne mais un peu trop calibré au millimètre et aujourd'hui Council Skies, quatrième sortie, semble répondre à tous ceux qui ont été perdus sur les routes longues et sinueuses des tentatives de diversification des cinq dernières années. Léger flashback : il y a deux ans, cachée dans son best of solo, se trouvait l'aérienne et arrangée comme du Bacharach (et extrêmement réussie) "Flying On The Ground" qui semble avoir servi de point de départ pour ce nouvel album s'appuyant avant tout sur des chansons bien écrites bien servies par des cordes qui serrent les cœurs. Council Skies est un album fait quasi exclusivement de faux plats et de ballades, notre homme étant expert dans le domaine. Bien conscient que le seul consensus autour de Who Built The Moon était le bonus track "Dead In The Water", Noel nous refait le coup de la magnifique chanson acoustique avec "Dead To The World", lente rumination élevée par des arrangements de cordes poignants –même Liam s'est fendu d'un tweet évidemment très drôle sur le sujet- comme pour rappeler à tous le nombre d'étoiles qu'il a sur son maillot de songwriter. Si cette dernière prend beaucoup de lumière, il ne faut pas sous-estimer les jolies "Easy Now" et sa petite à petite montée en puissance, ni la rêveuse et réussie "Trying To Find A World That's Dead And Gone Pt 1". Ailleurs "Love Is A Rich Man" indique ce qu'aurait pu être l'album précédent si les chansons avaient été amoureusement couvées et non écrites à la volée en studio alors que les mélodies à siffler de "I'm Not Giving Up Tonight" et "Open The Door, See What You Find" contrebalancent avec élégance les moments plus contemplatifs d'un album plutôt méditatif. Pendant des années Noel a essayé de capter les ondes de "Tomorrow Never Knows" mais c'est dorénavant à "Ashes To Ashes" qu'il s'attaque sur la conclusion "Think Of A Number" avec un succès certain, quelques minutes plus tôt l'alambiquée "There She Blows !" le voyait provoquer en frontal Jeff Tweedy sur sa spécialité des couplets plus mélodiques que les refrains. Tout cela est plutôt très très bien donc, pour les fans gravement atteints le disque bonus vole lui aussi très haut ("We're Gonna Get There In The End"), Council Skies sonne un peu comme un retour à une écriture traditionnelle pour un Noel d'une humeur plutôt soupirante... Inspirante et très solide, cette quatrième livraison à la fois cohérente et diversifiée nous réconcilie avec un homme avec qui on ne peut jamais rester trop longtemps fâché.
Très bon 16/20 | par Granpa |
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