You Am I
Dilettantes |
Label :
Universal |
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Deux ans après être redevenu un groupe fonctionnel sur Convicts et un an après un introspectif album solo de Tim Rogers (The Luxury Of Hysteria), You Am I est aussi rapidement redevenu un groupe ambitieux. L'urgence n'étant plus rythmique mais expressionniste, Dilettantes esquisse mais jamais n'explique. "Si je n'ai jamais réussi à te voir en pleine lumière, comment pourrais-je te trouver dans l'obscurité ?", l'annonce est claire dès la sombre ouverture de l'album, un motif circulaire de guitare acoustique et des arrangements qui montent lentement en puissance sans jamais exploser, tout l'album va ensuite jouer sur cette fine frontière. Trop lourd pour être apaisé ("Wankers", "The Big Wheel"), mais pas assez pour être furieux ("Beau Geste", "Disappearing"). Loin d'avoir l'immédiateté des grands moments de la décennie précédente, chaque chanson distille un lent poison couplé à son antidote pour des résultats mirifiques : la tendre "The Boy's Angry At The Water" (ce titre !) et son étonnant falsetto final, l'explosive "Givin' Up And Gettin' Fat" et sa sœur stylistique "Erasmus", la légèreté pop de "Davey's Gone Green Again" et la majesté de la conclusion "The Piano Up The Tree"... Dilettantes parle de vieillir, d'avoir perdu de vue les choses importantes, de réaliser qu'on a passé une moitié de vie à vivre à moitié... et d'en faire son superpouvoir. Un album dans lequel on peut se perdre des années durant, une étoile qui guide dans l'obscurité. Fantastique.
Parfait 17/20 | par Granpa |
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