You Am I

Convicts

Convicts

 Label :     EMI 
 Sortie :    samedi 13 mai 2006 
 Format :  Album / CD  Vinyle  Numérique   

Un accord de guitare, un feedback qui traine avant que ne démarre le rythme effréné, dès l'ouverture "Thank God I've Hit The Bottom" le groupe annonce la couleur, ce flamboyant Convicts sera l'album le plus outrageusement rock'n'roll de leur discographie, appellation qui tient toujours lors de la rédaction de ces lignes. Petit flashback pour le fond de la classe : 4 ans auparavant You Am I chantait à la coule sa délivrance et Tim Rogers vantait ses démons apaisés. Monumentale erreur, son mariage a vite volé en éclats, ex femme et enfant déménageant à New York, lui restant en Australie, sa relation avec les membres du groupe s'est en parallèle autant détériorée que sa conso d'intoxicants a augmenté. Bagarre sur scène, albums solos cathartiques (la paire Dirty Ron / Ghost songs notamment), le groupe a flirté avec la séparation. Et puis est arrivé Convicts (à l'époque le nom de code du groupe pour leurs concerts secrets de remise en forme), sorte d'album reboot, ode au rock'n'roll, à la joie de s'enfiler un shot de whisky avant de gueuler sur scène (le sautillant "Gunslinger"), à l'esprit de groupe retrouvé (les trois premiers titres se lisent comme autant de commentaires sur la relation de Tim Rogers avec les membres du groupes "Thank God I've Hit The Bottom", "It Ain't Funny How We Don't Talk Anymore", "Friends Like You"). Les comptes se règlent et passé le mystérieux "Secrets" en cinquième position, l'album se lance à corps perdu dans une épopée de riffs ("Thuggery"), de cris ("By My Own Hand"), d'attitude défiante (l'extraordinaire "The Sweet Life"), avec au passage une petite délicatesse psyché 60s ("Explaining Cricket") avant la fantastique confession/conclusion "I'm A Mess".

De Convicts se dégage une conviction, une foi communicative dans le pouvoir du rock qui pourra rebuter plus d'un cynique mais ce n'est pas pour l'ironie et le sarcasme que You Am I chante. Les australiens vantent l'idée très séduisante qu'il n'y a rien de plus cool qu'un solo de guitare, de plus libérateur qu'un refrain crié poing levé, que le poster dans notre chambre d'ado restera toute notre vie une icone inégalable de ce qu'on a toujours voulu être. Avec Convicts You Am I célèbre la joie non pas d'être le poster, mais de faire le même job.


Parfait   17/20
par Granpa


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