Thurston Moore

By The Fire

By The Fire

 Label :     The Daydream Library Series 
 Sortie :    vendredi 25 septembre 2020 
 Format :  Album / CD  Vinyle  Numérique   

Désormais soixantenaire, Thurston Moore n'en demeure pas moins très actif. L'année dernière, il nous avait gratifié de l'expérimental Spirit Counsel, un triple album (de presque 2h30 !) totalement instrumental dans lequel on découvre de très bons moments si l'on parvient à faire fi de son format inhabituel et de ses abords un peu rugueux. Avec le double By The Fire, il revient, à son échelle toutefois, à quelque chose de plus structuré et ordonné et nous offre un peu plus d'une heure et vingt minutes d'une musique libre, instinctive et passionnante, qui prend toujours autant de détours qu'aux plus belles heures de la Jeunesse Sonique, tour à tour caressante et puissante, mais surtout diablement addictive.

De Spirit Counsel, il conserve, pour les morceaux les plus longs (quatre sur les neuf dépassent les dix minutes), certains procédés, comme l'architecture en montagnes russes de "Breath", qui évolue entre intenses passages instrumentaux, qu'ils soient frénétiques ou non, et moments chantés (relativement) plus calmes. "Siren" est assez typique musicalement de ce que fait Moore depuis The Best Day (2014), mais son côté aérien (ces guitares, toujours ces guitares !) en fait une vaste rêverie dans laquelle il est très bon de se plonger. "Locomotives", avec ses guitares grinçantes et ses quasi dix-sept minutes, est le titre qui se rapproche le plus de ce que l'on retrouve sur Spirit Counsel et ressemble dans sa structure à "Alice Moki Jayne", dont il serait une sorte de version condensée (avec quelques paroles ajoutées). "Venus", elle complètement instrumentale, finit l'album et suit aussi cette veine du disque précédent, avec ses guitares vrombissantes et dissonantes. "Calligraphy" et "Dreamers Work" voient toutes deux Thurston divaguer seul sur sa six-cordes, et on se laisse porter par les notes et sa voix qui semble toujours aussi jeune. "Hashish", "Cantaloupe" et "They Believe In Love (When They Look At Me)" sont elles dans la lignée de ce que Moore produit depuis quelques années en matière de morceaux plus construits et classiques (à son niveau encore une fois) et comptent, surtout pour les deux premiers, parmi les meilleurs moments de ce By The Fire (placé en ouverture, "Hashish" nous plonge immédiatement dans le bain et "Cantaloupe" marque par ses riffs bien agressifs et son solo bien amené).

Éternellement fringant, Thurston Moore régale avec By The Fire. Même s'il nous mène en terrain connu et brode autour de motifs qu'il semble avoir déjà trituré des dizaines de fois auparavant, il parvient toujours à insuffler à sa musique un parfum d'inédit, de fraîcheur inaltérable qui accroche rapidement l'oreille. Dosant bien entre titres au long cours et d'autres (légèrement) plus resserrés, il paraît plus que jamais en osmose totale avec son art et me fait dire que la vieillesse (certes relative vu son âge) lui va aussi bien que la jeunesse !


Parfait   17/20
par Poukram


  En écoute :
https://thurstonmoore1.bandcamp.com/album/by-the-fire


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