A Perfect Circle

Paris [POPB] - samedi 27 septembre 2003

Passé un Revolution Smile que je n'aurais jamais la chance de voir et les quelques têtes familières aux alentours (les cordistes de AqME traînant dehors, des journalistes de magazines jeunistes qui clopent...), la plus grosse attente de cette soirée exceptionnelle fut pour ma part la fraîche all-star team que constituait Aperfectcircle en cette fin de septembre 2003. Non pas que Deftones m'insupporte au plus haut point, j'ai longtemps eu envie de savoir ce que donnait le quintet en live (ils foutront d'ailleurs un beau bordel à Bercy malgré une sonorisation à moitié pourrie), mais le choix du déplacement pour aller voir cette grosse affiche s'est vraiment fait pour le projet de Howerdel et Keenan.
D'une introduction évasive sous la forme de "Lullaby" vient nous faire sursauter le riff massif de "Pet" : les lumières éblouissent, l'ombre de Keenan tourne derrière un temporaire tissu éclairé, le public est déjà en sueur, la soirée semble enfin commencer...

Billy Howerdel cloué au sol orchestre son projet avec maestria sans se complaire dans le moindre jeu de scène, tout comme LE James Iha (cela fera éternellement chaud au cœur d'être en sa présence) rempli de l'efficacité et la sérénité qui l'a toujours caractérisé depuis les Smashing Pumpkins, et contrairement à l'ex-Marilyn Manson s'agitant devant le pit pour la joie des slammers et autres ‘hystéries groupistiques'. Pour ma part, Josh Freese et son installation rythmique seront les images difficiles à lâcher des yeux, l'admirable intelligence de ses mesures solides et variés étant un spectacle à elle seule.
Mise en scène de silhouette et médiatisation précédant l'homme, c'est évidemment l'apparition d'un Maynard Keenan à demi nu sur son estrade perché qui hypnotisera chacun des spectateurs de l'arène en 45 minutes d'une danse chamanique sans visage. Certains se plaindront de n'avoir vu que l'échine dorsale et la masse de cheveux du vocaliste, certains supposeront qu'il ne voulait pas faire de l'ombre à la tête d'affiche... cette hypothèse s'averra inexacte lorsque le concert de janvier au zénith prendra la même allure : c'est une question d'atmosphère qui finalement donne plus de corps que si le chanteur avait frappé dans les mains des ‘kids' à n'en plus finir entre chacune de ses syllabes. A regarder plus attentivement le tableau, il propose une sorte d'introversion des compositions qui aide à nous noyer dans l'univers du cercle parfait à travers les célébrations de "The Hollow" ou "3 Libras", le mysticisme de "The Package" ou "Magdalena", et les hymnes "Weak & Powerless" en touche solaire et "Judith" en final hystérique.

Certainement le meilleur set de l'événement du POPB, en partie par son habile capacité à créer un monde visuel et sonore qu'on aura du mal à quitter. Iha sera le dernier à se faire traîner backstage après avoir clos la séance d'un hurlement résonnant encore dans nos labyrinthes auditifs.


Exceptionnel ! !   19/20
par X_YoB


  Programe de la soirée :
Deftones + Aperfectcircle + Revolution Smile

Setlist :
Lullaby
Pet
The Hollow
Magdalena
Blue
The Package
Weak & Powerless
3 Libras
The Outsider
Judith


Proposez votre chronique !





Recherche avancée
En ligne
605 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages
Selon vous, quel intérêt les side-projects offrent-ils au rock indé ?