Emilie Simon

Nantes [Le Stéréolux] - mercredi 08 octobre 2014

Emilie Simon
La première fois que j'ai vu Emilie Simon sur scène, c'était en 2004. Elle n'avait alors sorti que son premier album qui portait humblement son nom. Le côté presque expérimental, surtout du à la présence de son bras bionique qui nourrit sa voix d'effets, m'avait conquis, j'ai depuis suivi sa carrière, écouté et aimé chacun de ses albums, et même si la mue opérée pour le dernier ne m'a pas entièrement convaincu, je décide de voir si la magie marche toujours dix ans plus tard.

La grande salle est presque remplie d'un public assez disparate, assez différent de celui que je croise habituellement et qui, assez étrangement, troque le demi de bière de circonstance contre une flûte de mousseux ou de vin blanc. Les musiciens se mettent en place, pas de bizarrerie électronique sur scène, une batterie avec pads électroniques, un bassiste/guitariste & un troisième derrière quelques synthés. Emilie Simon démarre "Perdue Dans Tes Bras" en ombre chinoise derrière une sorte de paravent, mise en valeur par une poursuite jaune. Elle rejoint la scène sous les acclamations d'une audience conquise d'avance, moulée dans un fourreau brillant. Durant le concert elle oscillera entre guitare, clavier, et son fameux bras bionique, qu'elle enfilera à la moitié du concert, me rassurant quelque peu.
Car oui, Depuis notre première rencontre, Emilie a toujours voulu mélanger la pop... Grand public (j'ose ce gros mot) et l'expérimentation électronique.
Les quelques morceaux de Végétal joués ce soir montreront bien l'évolution, en tout cas sur scène. Les "Rose Hybride de Thé", "Fleur De Saison" ont gagné en énergie & en volume ce qu'elles ont perdu en bidouillages, ils se font plus directs, taillés pour la scène en quelque sorte.

Une part belle est forcément laissé au dernier album (à mon grand regret), le public attend presque autant "Paris J'ai Pris Perpète" que sa reprise d'"I Wanna Be Your Dog", elle joue avec ça d'ailleurs, intelligemment en annonçant "On va vous jouer un extrait d'une bande originale.... (Là les gens exultent avec déjà des manchots dans les yeux) Celle de La Délicatesse". Petite déception tangible dans les rangs. Il s'agit d''I Call It Love", présent aussi sur Franky Knight. La scénographie est pour ainsi dire époustouflante tout au long du concert, jouant sur les ombres projetées, une pleine lune apparaît, les lumières caressent, révèlent plus qu'elles n'exposent, rien n'est laissé au hasard, une véritable mise en scène des morceaux choisis pour le live.

Après une heure, ils quittent une première fois la scène, Emilie revient sur scène pour une superbe version épurée de "Flowers" seule avec une petite guitare (non, pas un ukulélé), vite rejointe par son groupe pour quelques derniers titres, dont la sublime reprise du "Wicked Game" de Chris Isaak.

Même si je n'adhère pas aux titres de Mue, & ce n'est pas faute d'avoir essayé, une fois accepté le fait qu'elle a évolué, qu'elle remplit des grandes salles et ne joue plus sur une des petites scènes électro de festival comme il y a 10 ans, j'ai tout de même pris un certain plaisir à entendre les titres des débuts ("Désert" par exemple) et même les suivants, tout en me disant que la tournée précédente m'aurait davantage convaincu.

Si le prochain disque est bon, et je n'en doute pas, j'y retournerai, histoire de ne pas rester sur une légère déception.


Sympa   14/20
par X_Lok


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