Je savais pas trop où mettre cet article, mais c'est un témoignage de Roger O'Donnell sur l'enregistrement de Disintegration. Anecdotes, histoire derrière certaines chansons (et j'en profite pour rectifier une bourde que j'ai mis dans la chronique de cet album, "Homesick" serait donc une idée de Lol Tohlurst, retravaillée par O'Donnell et Gallup). Certains d'entre vous l'auront sûrement déjà lu mais pour ceux qui ne l'ont pas fait, le voilà:

http://www.rogerodonnell.com/disintegration/

Si le lien ne marche pas, vous allez sur le site de Roger O'Donnell, puis vous tapez Disintegration dans la barre de recherche du site et tomberez sur l'article " Memories of Disintegration".

Ce n'est vraiment pas mon album préféré de The Cure (je préfère nettement "Wish") mais en tant que fan, c'est toujours intéressant.

"Pornography" et "Desintegration", of courge.

Mes plates excuses, un sujet avait été fait là-dessus, et Shiboome avait mis un lien.

Je vais me faire défoncer , tant pis
mon préféré est wild moods swings , oui oui je suis un ovni
mais bon , je kiffe grave , kiss me

Je me fais une petite cure en ce moment et je m'aperçois que je n'ai plus du tout les mêmes goûts que jadis quand j'étais jeune mince et chevelu.

Dix ans ont passé, je conduis un SUV, mon front se dégarnit irrémédiablement, et je me surprends à classer les galettes du gros Robert dans l'ordre qui suit :

1. Disintegration (de loin !)
2. The Head on the Door (je sais pas si c'est grâce au film It, mais j'ai l'impression de l'avoir totalement redécouvert)
3. Wish
4. Seventeen Seconds
5. Kiss me
6. The Top
7. Faith
8. Bloodflowers
9. Pornography
10. Three imaginary boys

Les deux derniers m'ont paru inécoutables. Et Pornography, je sais pas mais il m'a paru un peu too much alors que The Top je l'ai trouvé beaucoup plus riche et fin que le souvenir que j'en avais.

Surprise également, concernant Wild Mood Swings, l'album est globalement bien raté mais il contient trois grandes chansons.

Allez bye, nouveau bilan dans dix ans.

Il manque un peu Japanese Whispers à ta liste, presque l'équivalent d'un album, avec 8 morceaux, singles et faces B , sortis entre Pornography et The top.

Wish, il renvoyait en ce qui me concerne au début du déclin du groupe, en perte d'inspiration et cherchant à rejoindre la vague noisy pop de l'époque dont ils avaient fait partie des initiateurs avec le brumeux Disintégration.

...Number one, 17 seconds...Je le vois pop, lumineux et ensoleillé...Pas sûr que la majorité le ressente comme ca, mais je l'ai découvert ya longtemps justement lors d'un printemps lumineux et ensoleillé...So...
Et en 1 aussi...Poronography...Découvert ya pas mal de temps aussi lors d'un hiver glacial...
Il est possible que les aléas climatiques interviennent sur la perception d'un album lors de sa découverte...
Disintégration, pas mal mais trop grandiloquent et pas forcement sincére à mon gout...

Pas sincère Disintegration
Tu as écouté les textes ?

J'écoutais en boucle "Cold" sous Xanax, au fond du trou. Ca marque.

Shiboome...Je comprends l'anglais comme le français moyen (Rien contre hein...) donc au niveau compréhension...Je parlais juste de sincérité musicale...Je le trouve "Trop"..."Trop" dans le trip "corbeau"...Trop grandiloquent...Comme s'ils s'étaient dit "On va faire un album sombre et on va en faire des tonnes"...C'est mon ressenti hein...

Je partage assez ce point de vue. Il y a un coté kitch , dans Disintegration, et que n'a pas Pornography. Quand je suis bien au fond du fond du trou , je ne connais guère d'album qui m'aille mieux que Pornography (et Faith, aussi, en second lieu, moins extrême), sinon Closer. Disintegration, je n'aurais pas idée de l'écouter dans ce contexte, de part sa petite touche kitsch, donc, ou un peu glam, ou baroque ; tout comme le baroque Peepshow de Siouxsie and The Banshees, sorti à peu près en même temps, justement, en cette fin de décennie new wave, comme pour marquer la fin de l'époque par un retour aux sources, on va dire en accentuant les traits, avec un effet miroir grossissant ( peut-être manque d'authenticité auquel Eric Facile fait allusion). En plus, des morceaux pétillants (relatif...)comme Love song voire Lullaby feraient presqu' un peu tâche par rapport à des pavés comme l'éponyme, ce qu'on ne trouve ni dans Pornography, ni dans Faith.

Pornography, c'est un des albums clés de l'histoire de la musique poporock, un de ces albums indépassables car ayant atteint un point de non-retour, à la manière d'un Loveless ( d'ailleurs les pochettes ne sont pas sans liens et MBV a fait ses débuts dans un mode quelque peu gothique).
Après, ce n'est pas l'album que je mettrais en pôle position dans un top car il est un peu trop excessif pour être écouté dans des contextes variés. Je lui préfère Seventeen seconds, qui contient sans doutes mes 2 morceaux préférés du groupe avec Charlotte sometimes, c.a.d M et A forest.
Après Disintegration reste quand même un bien bon album, et plus encore si on le compare à ce qui suivra.

Je comprends ce que vous dites par rapport à Disintegration, mais ne suis pas de votre avis.

Certes l'album est caractérisé par la superposition de beaucoup de couches, ce qui peut en effet lui donner un effet un peu "pompeux".
Mais je trouve que le grand équilibre de la tonalité des morceaux (lents, pop, énergiques) lui donne un très bel équilibre.
Et la qualité des textes le rend extrêmement sincère (relisez Pictures of You, Last Dance, Disintegration).
Je n'ai jamais eu l'impression que le groupe avait voulu appuyer sur le coté sombre (contrairement à Bloodflowers où la volonté de puiser en arrière me semble un peu plus évidente).

Et bien sur la comparaison avec Pornography est difficile.
C'est un peu deux extrêmes : Pornography dans le coté rêche, cru, minimaliste et difficilement abordable (notamment dans le style d'écriture clairement abstrait)
Disintegration dans le coté bien plus étoffé, plus posé

Le dernier morceau, Untitled, suffit à sauver l'album de toute forme de critique...

Slowdown, décidément ! Peepshow n'est pas du tout comparable à Disintegration, ce n'est pas un album qui finit les 80s... c'est au contraire un grand pas en avant, un disque bigarré qui annonce les 1990s et les 2000s! C'est du Bjork, Arcade Fire et Bloc Party bien avant l'heure musicalement, c'est pas une redite du tout.

Disintegration, à l'inverse, est un coup d'oeil dans le rétroviseur. Je pense la même chose que ceux qui ont de grosses réserves sur cet LP, pour les mêmes raisons. C'est un album grandiloquent dans le sens où il est éminemment pompeux avec orgues d'église emphatiques, limite dégoulinants, avec un côté Ceremony-iesque factice. D'entrée de jeu, on a droit à une grande pancarte avec l'inscription: c'est l'heure du recueillement ami auditeur. C'est tellement forcé. Plainsong, c'est l'illustration de ça.
L'album est inégal sur la longueur. Closedown, mélodiquement, musicalement, c'est du gothico-romantique très banal, rien de plus.
Par contre, Pictures of You a un souffle, des guitares inspirées, où il maîtrise sa grammaire et le texte résonne, (chapeau bas pour les paroles sur celle-là). Lullaby dans sa version single est aussi inspirée; la chansons titre l'est un peu moins mais il y a un élan à la surface. Aiilleurs comme au début de la face B, avec Prayers for rain, ils retombent dans les mêmes travers, avec un titre à la prod' ampoulée, batcave.

J'ai toujours beaucoup aimé Breathe la face-b du maxi de Catch, là les claviers cold fonctionnent avec un côté lumineux et une émotion qui n'est pas feinte, mélancolique et léger à la fois (tout l'inverse de Plainsong).

Ce Disintegration, je dirais donc qu'il est bof bof bof. Seventeen Seconds pour moi est entête , superbe prod', minimalisme, aucune frioriture et Pornography est leur Guernica (là encore excellent, quel trip).

Ah ah ah, je savais que tu finirais par sortir de ton terrier, petit lapin boudeur.

Je me suis peut-être mal fait comprendre en comparant Disintegration à Peepshow. Après, le terme baroque peut prêter à confusion car il a plusieurs sens. Partant de la définition suivante : "  Le baroque, qui touche tous les domaines, se caractérise par l'exagération du mouvement, la surcharge décorative, les effets dramatiques, la tension, l'exubérance, la grandeur parfois pompeuse et le contraste "

Alors concernant Disintegration, je retiendrai : exagération du mouvement, effets dramatiques, grandeur parfois pompeuse. Un poil le contraste,pourquoi pas, entre les morceaux les plus pop, cités plus hauts, et ces nombreuses logorrhées,assez pénibles, que sont ces longs morceau cf Untitled, par exemple, désolé Toitouvrant). Après, les paroles sont peut-être intéressantes, Shiboom, j'sais pas mais en tous cas, le Gros Robert ( cf Petit Robert) semble avoir bien des choses à dire, c'est sûr.

Pour Peepshow, je retiendrai plutôt (légère)surcharge décorative ( initiée avec A kiss in the Dreamhouse), exubérance et contraste.
Et je préfère Peepshow à Disintegration,beaucoup plus léger et écoutable d'une traite sans bâillements ni risque éventuel de s'endormir au volant.
Mais Disintegration comporte quand même de bon passages, et avec quand même une unité retrouvée et un peu perdue depuis Pornography .Alors c'est plus un constat qu'une critique car après avoir atteint ce point de non retour , pas forcément évident de se renouveler et Cure l'ont quand même fait avec beaucoup de talents, n'en déplaise aux fans intégristes de la 1ère heure.