Kevin Morby
Harlem River |
Label :
Woodsist |
||||
QG officiel de la musique indé, octobre 2013.
Promoteur #1 : Johnson, on a un gros problème. Dylanesque n'achète presque plus de musique contemporaine. Oh, il craque parfois pour un petit Kurt Vile, un Damien Jurado ou un Wilco mais c'est dur de le convaincre. Il est bloqué sur les mêmes vieux trucs. Va falloir qu'on remédie à ça.
Promoteur #2 : Il nous faudrait une recette miracle. Donne-moi un zeste de Dylan pour le songwriting, une cuillerée de Neil Young pour les guitares, une once de Springsteen pour la touche americana et une pincée de Lou Reed pour la nonchalance. Appelons-le Kevin Morby. Donnons lui un peu de street-cred en lui filant la basse du groupe Woods et en le mettant en duo avec la meuf des Vivian Girls. Quand il sera assez mûr, tu lui fais enregistrer un album solo, tu lui donne un nom mystique et tu l'envoie à Dylanesque.
Promoteur #1 : Parfait, ça devrait suffire à l'amadouer. De toute façon, si ça marche pas, on pourra toujours sortir un Bootleg Series et lui prendre son fric. Ou demander à Adam Green de se remettre au boulot.
Promoteur #2 : Attends, je viens d'avoir un scoop là. Lou Reed est mort.
Promoteur #1 : Le timing est donc parfait.
Angers, novembre 2013.
Dylanesque n'a pas quitté son appartement depuis un mois. Depuis ce dimanche soir pluvieux où il a appris la mort de son idole. Il a beau se repasser en boucle Coney Island Baby, il est incapable de faire son deuil. C'est alors qu'il reçoit une mystérieuse enveloppe. À l'intérieur, un disque flambant neuf. Sur la pochette en noir et blanc, un jeune homme flou se promène le long d'une rivière. Dylanesque a déjà entendu parler de ce label, Woodsist. Il a déjà vibré au son de Woods et des Babies. Curieux, il enlève Lou Reed de la platine et le remplace par Kevin Morby.
La première chanson est lancinante, une ballade mélancolique, toute en retenue, pleine de promesses. Une invitation au voyage où une voix lointaine intrigue. Le crescendo émotionnel frappe fort car, dès la deuxième piste, c'est le coup de foudre. Le moment où Dylanesque sait qu'il a trouvé un nouvel ami. Le moment où il comprend qu'il va pouvoir redevenir fan, obsédé, fasciné. "Wild Side", fallait oser un titre comme ça. Fallait oser convoquer tout ce que Dylanesque adore et en faire le meilleur condensé possible. Il faut plus qu'un talent d'imitation pour enchaîner avec la lente ballade "Harlem River", un morceau d'americana comme on en fait plus. Pour une cavalcade folk aussi puissante que "Reign" avec ses sifflements et son harmonica d'un autre temps. Il faut du talent pour convoquer autant de fantômes dans une musique qui sonne aussi moderne.
"The Dead They Don't Come Back". La conclusion est morbide mais Dylanesque a retrouvé le sourire. Les morts ne reviennent pas mais il peut enfin sortir de son deuil. Enfin offrir toute son attention à un artiste qui parle son langage. C'est comme si quelqu'un savait exactement ce qu'il avait besoin d'entendre. Alors il remet l'album au début et se promet de suivre Kevin Morby de près. D'acheter toute sa discographie naissante. De ne jamais louper l'un de ses concerts. "And oh the places you'll go..."
Promoteur #1 : Johnson, on a un gros problème. Dylanesque n'achète presque plus de musique contemporaine. Oh, il craque parfois pour un petit Kurt Vile, un Damien Jurado ou un Wilco mais c'est dur de le convaincre. Il est bloqué sur les mêmes vieux trucs. Va falloir qu'on remédie à ça.
Promoteur #2 : Il nous faudrait une recette miracle. Donne-moi un zeste de Dylan pour le songwriting, une cuillerée de Neil Young pour les guitares, une once de Springsteen pour la touche americana et une pincée de Lou Reed pour la nonchalance. Appelons-le Kevin Morby. Donnons lui un peu de street-cred en lui filant la basse du groupe Woods et en le mettant en duo avec la meuf des Vivian Girls. Quand il sera assez mûr, tu lui fais enregistrer un album solo, tu lui donne un nom mystique et tu l'envoie à Dylanesque.
Promoteur #1 : Parfait, ça devrait suffire à l'amadouer. De toute façon, si ça marche pas, on pourra toujours sortir un Bootleg Series et lui prendre son fric. Ou demander à Adam Green de se remettre au boulot.
Promoteur #2 : Attends, je viens d'avoir un scoop là. Lou Reed est mort.
Promoteur #1 : Le timing est donc parfait.
Angers, novembre 2013.
Dylanesque n'a pas quitté son appartement depuis un mois. Depuis ce dimanche soir pluvieux où il a appris la mort de son idole. Il a beau se repasser en boucle Coney Island Baby, il est incapable de faire son deuil. C'est alors qu'il reçoit une mystérieuse enveloppe. À l'intérieur, un disque flambant neuf. Sur la pochette en noir et blanc, un jeune homme flou se promène le long d'une rivière. Dylanesque a déjà entendu parler de ce label, Woodsist. Il a déjà vibré au son de Woods et des Babies. Curieux, il enlève Lou Reed de la platine et le remplace par Kevin Morby.
La première chanson est lancinante, une ballade mélancolique, toute en retenue, pleine de promesses. Une invitation au voyage où une voix lointaine intrigue. Le crescendo émotionnel frappe fort car, dès la deuxième piste, c'est le coup de foudre. Le moment où Dylanesque sait qu'il a trouvé un nouvel ami. Le moment où il comprend qu'il va pouvoir redevenir fan, obsédé, fasciné. "Wild Side", fallait oser un titre comme ça. Fallait oser convoquer tout ce que Dylanesque adore et en faire le meilleur condensé possible. Il faut plus qu'un talent d'imitation pour enchaîner avec la lente ballade "Harlem River", un morceau d'americana comme on en fait plus. Pour une cavalcade folk aussi puissante que "Reign" avec ses sifflements et son harmonica d'un autre temps. Il faut du talent pour convoquer autant de fantômes dans une musique qui sonne aussi moderne.
"The Dead They Don't Come Back". La conclusion est morbide mais Dylanesque a retrouvé le sourire. Les morts ne reviennent pas mais il peut enfin sortir de son deuil. Enfin offrir toute son attention à un artiste qui parle son langage. C'est comme si quelqu'un savait exactement ce qu'il avait besoin d'entendre. Alors il remet l'album au début et se promet de suivre Kevin Morby de près. D'acheter toute sa discographie naissante. De ne jamais louper l'un de ses concerts. "And oh the places you'll go..."
Parfait 17/20 | par Dylanesque |
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